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Topor chez Charlie…

Topor chez Charlie... dans Presse et Revues 9782919186051

Charlie Hebdo a la très bonne idée de nous offrir du Topor durant tout l’été. Une (trop courte) nouvelle tout les mercredis, c’est peu mais déjà énorme. Ces pré-publications permettent de patienter jusqu’au 8 septembre 2011, date de la sortie de Vaches Noires, un recueil de nouvelles inédites de Topor qui paraitra aux éditions Wombat.

Voici un extrait de Je me sens drôle, la nouvelle publié dans le Charlie n° 995 du 13 juillet 2011. Topor y donne une parfaite description de lui-même et de son art :

[...] « Tous les sens du mot « drôle » me vont comme un gant. Mes dessins aussi sont drôles. Pas comiques, mais absurdes, gratuits, saugrenus. Je n’ai jamais tenté de trouver un sens à la vie, moral ou esthétique, ni essayé de faire évoluer l’humanité dans le bon sens. Le non-sens paraît plus proche de la réalité. En général, je dessine pour me raccrocher à mon porte-plume comme un orang-outan se suspend aux branches. Il faut bien vivre, trouver de quoi payer l’ordinaire et s’offrir le luxe du vertige. Dessiner ne rapporte pas grand-chose mais ne coute rien. Un bout de papier, un crayon, et hop! on capture une idée, un visage, un bout de paysage, un moment. Quelques lignes pas forcément habiles tracées dans un coin d’enveloppe ou à l’envers d’un chèque sans provision suffiront à alimenter de futurs souvenirs.

La photographie suppose un appareil, des objectifs, de la pellicule. Le coût du matériel valorise le produit. Un dessin n’est valorisé que par la reproduction, l’investissement qu’elle représente. Le bout de papier reste un bout de papier, à moins de devenir une valeur du marché de l’art que je ne trouve pas drôle du tout.

Pour trouver sa place dans le marché, le dessin doit se transformer en œuvre, obéir à d’autres règles, dont la première est de ne remplir aucune fonction. L’artiste doit s’effacer pour permettre aux gens vraiment importants de paraître : les marchands, les collectionneurs, les historiens d’art. A ce jeu, mes chances sont minces. Je ne m’en plains pas, je me sens drôle. »

Max Lampin – Roland Topor (Buchet Chastel, 2005)

max lampin

Topor se lâche. Il se défoule sur ce pauvre Max Lampin qu’il considère comme un clampin. Sa haine est méchamment communicative. Bien content de ne pas être l’objet de sa fougue. Cette méchanceté est d’un niveau de puérilité scatologique digne d’une cour d’école, du genre : « Max Lampin pète tout le temps » ou « Max Lampin pue des oreilles et des narines comme du cul »… Topor revisite l’anatomie du pauvre sir, en illustrant ses propos par des dessins plutôt sommaires mais très explicites, que l’on suppose réalisés sur le vif, avec la même énergie dévastatrice que ses commentaires. Lampin est un personnage banal, visage rond, dégarni et portant des lunettes, toujours représenté sous le même angle, de face, en buste. Ses expressions alternent entre joie et tristesse, façon masque commedia dell’arte. Il n’est donc pas indifférent à ce qui lui arrive et semble parfois même y trouver une certaine satisfaction. Tout comme nous…

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« Max Lampin est bien petit par rapport à ma haine. C’est un sale type, d’accord, mais pas exceptionnel. D’ailleurs, cela ne changerait rien s’il était un petit saint. Alors pourquoi m’en prendre à lui avec une telle violence, une telle hargne ? Je vais vous le dire. Lorsque, comme moi, on est vieux, pauvre, malade, humilié, bafoué, on a plus l’orgueil de ses ennemis. Le premier venu suffit. Il permet de soulager sa bile, c’est le principal. Quand celui-là aura servi, on en prendra un autre. L’important, c’est de ne pas crever de rage. » (Roland Topor)

maxcharlie

Lampin a fait la joie des lecteurs de Charlie dès 1972…

Buchet/Chatel

Toporoeuvres

Les dépoteurs de chrysanthèmes – Jean Marc Rochette (Futuropolis, 1980)

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Dessinateur autodidacte passionné de peinture (Goya en particulier), Rochette publia ses premières planches dans la mythique revue Actuel. Il n’a pas encore 18 ans. S’en suit la création d’Edmond le Cochon pour l’Echo des Savanes, d’abord seul, puis en collaboration avec Martin Veyron. Son graphisme humoristique et semi-réaliste est à l’époque plutôt underground et trash, très inspiré par Crumb, Corben ou Masse (un grenoblois comme lui !) et proche d’un Margerin des débuts.
Son style évoluera dans le temps, entre le réalisme froid de Transperceneige et les rondeurs colorées de Napoleon et Bonaparte (en collaboration avec Petillon). Il a sorti fin 2009 un nouvel album Himalaya Vaudou.

Ce « dépoteurs de chrysanthèmes » est son premier album, publié en 1980 chez Futuropolis. Il regroupe ses premières planches parues à l’époque dans Actuel. On y trouve aussi les premières histoires de son anti-héros plutôt perturbé, Claudius Vigne. Un recueil un peu fourre-tout (comme souvent avec les albums compilant les premières histoires d’un auteur) passant du fantastique à l’absurde, de l’érotisme au morbide, souvent dans la même histoire. Rochette revisite par l’absurde-trash certains grands mythes et genres populaires : Pim Pam Poum, l’homme invisible, le Polar… Son style s’adapte en fonction. Oscillant entre un réalisme travaillé, flirtant parfois avec l’Hyperréalisme (maitrisant les contrastes clair-obscures ainsi que la matière, par des jeux d’ombres et de hachures) et un style humoristique plus léger. Certaines planches teintées d’humour noir laissent transparaitre l’influence d’un Topor (dans leur style et leur thème).

On trouve quelques illustrations entre deux histoires, usant d’un principe apprécié par Etienne Robial. A savoir prendre un détail d’une planche et l’agrandir. Ce qui fait apparaitre les effets de trame. Procédé qu’il a souvent utilisé pour les couvertures d’ouvrages. Mais la grande originalité de cet album tient à sa conception. Robial et Rochette se sont amusés à supprimer les pages de gardes. La première histoire commence dès la couverture, la dernière se termine sur la 4 de couv’. Il n’y a aucunes pages blanches, tout espace libre est utilisé. Les indications (copyright, dépôt légal, etc.) sont inscrites sur le dos. Il y est même noté un petit poème de Martin Veyron à la gloire de son camarade :  » Rochette , immortelle silhouette, s’élevant telle la mouette au-delà des pâquerettes qu’hantent toutes les oeuvrettes. Dessins à la machette, récit à la baguette nous ouvre la targette d’un nouveau Papeete. Demain sur les manchettes des journaux, c’est Rochette « .

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Topor, Panic & Cie – Christophe Hubert (éditions Orbis Pictus Club, 2010)

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Avec jaquette…

Très bonne initiative du toporologue Christophe Hubert et des éditions Orbis Pictus Club que d’avoir confectionné (en collaboration avec Les cahier de l’Humoir et les éditions Hermaphrodite) cette monographie de Roland, comprenant de nombreux documents, textes et dessins inédits… Un bel ouvrage de presque 500 pages. Il faut au moins ça pour cerner son oeuvre protéiforme…

« D’aucuns conservent encore la niaiserie de cataloguer Roland Topor comme un gentil humoriste touche à tout, pratiquant un art mineur, le dessin. Ses amis Robert Filliou, Daniel Spoerri ou Erik Dietman, eux, ont été raccrochés à des mouvements artistiques. Topor, même s’il a lancé avec ses amis Olivier O. Olivier, Zeimert, Arrabal et Jodorowsky le mouvement Panique, n’a jamais été pris au sérieux. Trublion sympathique. C’est un tort, car s’il est un personnage qui a transformé sa vie en happening permanent, c’est bien Topor, artiste Fluxus par essence.

Cette édition, anthologique autant que monographique, conçue comme le premier volume des Cahiers Roland Topor par le toporologue Christophe Hubert, réunit un important ensemble d’archives, textes, photographies, documents inédits, témoignages, hommages graphiques et études, qui permettent de mesurer la prodigalité de son oeuvre. Et il entre dans les écrits de Topor davantage de philosophie sur la condition humaine que chez beaucoup d’écrivains. Il existe dans son oeuvre graphique une réflexion puissante sur le corps, la mort, le désir, la violence, l’étrangeté et la singularité de l’individu dans son animalité/humanité.

A l’heure où tant de créations parcellaires sont portées au pinacle, il est étonnant qu’un artiste aussi universel que Roland Topor, parlant à l’universel des terreurs universelles et de la connerie universelle, n’ait pas une place plus importante. » (présentation de l’éditeur)

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Sans jaquette…

Roland Topor, l’artiste erroriste

HERGE (1ère partie) – Pierre Assouline (Folio Gallimard, 1998)

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Le nombre de biographies consacrées à un auteur est proportionnel à sa notoriété. Et non à ses qualités. Par exemple, il n’existe que peu de biographies officielles (ou pas) sur des auteurs de génie tels que Forest, Moebius, Alexis, Gotlib, Topor ou Jodorowsky, pour ne citer que ceux-là. Alors que les biographies de chanteurs de variété ou d’acteurs de seconde zone (faites votre choix !)  pullulent sur les rayonnages (et les bacs à soldes) depuis de trop nombreuses années.

Heureusement, ceci n’est pas une généralité et des auteurs de génie peuvent avoir une forte reconnaissance du public et posséder un nombre incalculable d’ouvrages qui leur sont consacrés. Hergé est bien évidemment de ceux-là. Et dans cet océan de biographies, le Hergé de Pierre Assouline est une référence incontournable. Avec Hergé fils de Tintin de Benoit Peeters et aussi le Tintin et moi, recueil d’entretiens de Numa Sadoul. Enfin, il y en a bien d’autres de grandes qualités (Thierry Smolderen, Michel Serres, Serge Tisseron…) et le choix est toujours subjectif.

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Le Petit Vingtième de mars 1935

Hergé de Pierre Assouline a fait pas mal coulé d’encre à sa sortie. Bien qu’il en soit fan, Assouline ne dresse pas le portrait bien propre d’Hergé. Il écorne même l’image bien lisse que peut renvoyer le dessinateur. En effet, le biographe n’occulte rien des premières années de l’artiste (entre 1929 et 1944), quand celui-ci travaillait au Vingtième siècle, journal catholique dont la rédaction exprimait de plus en plus son adhésion au régime fasciste italien. Durant l’occupation, Hergé « collaborait » à des journaux qui étaient inévitablement sous contrôle nazi (Le soir, entre autre). Mais Assouline n’a jamais insinué qu’Hergé était un fasciste ou qu’il travaillait dans ces journaux avec un quelconque engagement pour ces idées nauséabondes. Ce qu’on peut lui reprocher, c’est sa neutralité, le fait de ne pas avoir de convictions fortes, de ne pas prendre position contre le fascisme. Ni pour, ni contre, tel était la devise d’Hergé, qui en tant que fervent royaliste, soutenait pleinement la politique de neutralité du roi Léopold III, face à l’invasion allemande.

A cette époque, Hergé se consacrait exclusivement, et opportunément, à son travail. Et paradoxalement, si Hergé ne prend pas parti, son héros lui, s’engage dans des combats humanistes et défends la cause des plus faibles face à leurs agresseurs. Tintin est du côté des africains contre les exploitants diamantaires, du côté les indiens contre les cowboys, du côté des chinois contre l’agresseur nippon…  C’est à travers son double de papier qu’Hergé exprime son humanisme, aussi maladroit soit-il.

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Tintin dans Le soir du 22 juin 1942

A la question : Hergé était-il raciste ou antisémite ? Laissons la parole à l’intéressé (extrait de l’entretien avec Numa Sadoul, 1971) :

« Toutes les opinions sont libres, y compris celle de prétendre que je suis raciste… Mais enfin, soit! Il y a eu Tintin au Congo, je le reconnais. C’était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l’époque: «Les nègres sont de grands enfants… Heureusement pour eux que nous sommes là! etc…» Et je les ai dessinés, ces Africains, d’après ces critères-là, dans le plus pur esprit qui était celui de l’époque, en Belgique. [...] Pour le Congo, tout comme pour Tintin au Pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu bourgeois dans lequel je vivais. En fait, Les Soviets et le Congo ont été des pêchés de jeunesse. Ce n’est pas que je les renie. Mais enfin, si j’avais à les refaire, je les referais tout autrement, c’est sûr. [...] Pour un «raciste», je ne cachait pas mes sympathies, il me semble! Et mes Chinois du Lotus Bleu? Souvenez-vous des avanies que les Blancs leur faisaient subir… Je ne cherche pas à m’excuser: j’avoue que mes livres de jeunesse étaient typiques de la mentalité bourgeoise belge d’alors: c’étaient des livres «belgicains»!… 

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Malgré un esprit colonialiste, Tintin prend la défense des africains face à la brutalité des blancs…

 

 

Pierre Assouline ne s’attarde heureusement pas que sur ces éléments. Il s’intéresse aussi à l’Artiste. Hergé est un monstre de travail, un perfectionniste qui s’implique dans toutes les phases de la réalisation de ses albums. Le choix des couleurs, la qualité du papier, la typographie des couvertures… Perfectionniste également dans sa narration, ses mises en pages, son graphisme… A ce propos, Assouline nous retranscrit une interview d’Hergé par le journaliste André Collard, diffusée sur Radio-Bruxelles le 5 mars 1942. Hergé s’exprime sur son art, sa méthode de travail, sur l’influence du cinéma dans la réalisation de ses bandes dessinées :

« … Je considère mes histoires comme des films. Donc, pas de narrations, pas de descriptions, je la donne à l’image. Mais il s’agit de films sonores et parlants 100%… Les dialogues sortent directement de la bouche des personnages. 

- En effet, tous les procédés de cinéma sont vôtres : gros plans, travellings, vues plongeantes, etc. 

- J’ai même des sous-titres, mais je ne les emploie guère que pour indiquer de temps à autre la durée : par exemple « huit jour après » ou « pendant ce temps », petites indications que ne pourrait donner un dessin car, comme au cinéma, la durée est la chose la plus difficile à rendre. 

- Puisque nous voila au cinéma, dites nous un mot de vos scénarios. 

- Je prends habituellement un thème général, sur lequel je brode une histoire. 

- Une histoire magnifique d’ailleurs. Mais vos brouillons ? 

- Je jette les idées à la suite telles qu’elles me viennent. J’accumule les gags, les trouvailles au fur et à mesure qu’ils naissent dans mon esprit. Tout cela est noté directement au dessin, pensé en dessin et, très souvent, remanié jusqu’au résultat qui me semble le meilleur. 

- Puis viennent le découpage et le montage, vraisemblablement. 

- Parfaitement. Il s’agit en effet de faire alors entrer l’histoire ainsi composée dans le cadre de la publication hebdomadaire, ou journalière, comme c’est le cas actuellement. 

- En quoi consiste donc exactement le problème ? 

- D’abord à opérer la soudure avec les dessins du jour précédent ; à faire ensuite en sorte »qu’il se passe quelque chose » et pour finir, à terminer sur une scène qui prépare les dessins du lendemain… 

- Et qui laisse donc les lecteurs en haleine ? 

- Naturellement ! Si le lecteur pouvait à coup sûr deviner la suite, il n’y prendrait plus aucun intérêt. C’est pour la même raison qu’il convient de doser l’élément comique et l’élément dramatique. » 

 

 

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Hergé à cette époque…

Hergé est une mine d’or, sur laquelle je reviendrais surement. Je n’en suis pas encore à la moitié et il y a déjà tant à dire…

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