ATTENTION : article partisan et réducteur !
On se demandait avec les amis : quel est le meilleur groupe anglais des années 2000 ? Celui qui restera ?
Il y a eu The Beatles durant les années 60 (avec les Rolling Stones, les Kinks, ou les Who). Pink Floyd pour les seventies (ou peut-être Led Zep’ ?), The Clash (au début) et The Smiths sur la fin des années 80 (à moins que ce ne soit The Cure ?)… Radiohead (ou Blur) pour les nineties…
Et durant les années 2000 ? Supergrass ? Trop vieux ! The Foals ? Trop jeune ! The Libertines ? Trop Camés ! Gomez ? Trop confidentiel ! The Coral ? Trop foutraque ! Pourtant si bons…
Cette kyrielle de « meilleur groupe du monde de la semaine » ne nous a pas convaincu. Pas de formation majeur qui, au-delà de surprendre avec un premier album prometteur, n’ait réussi à marquer l’essai d’un deuxième album remarquable. Les Franz Ferdinand et autres Bloc Party nous ont déçus avec leur second opus (pis encore avec la suite) alors qu’on avait bon espoir en eux…
La Grande Bretagne aurait-elle perdu sa capacité à générer de petites formations qui deviendraient des groupes d’envergure, originaux et influents ? Le ‘Melting-pot musical’ des années 2000 a-t-il fait perdre tout repère d’un rock balisé et estampillé ‘So British’ ? Sachant que les ricains ont magistralement contribué au fameux ‘retour du Rock’ du début de la décennie avec The Strokes et The White Stripes… Où sont passées les richesses soniques du Shoegazing, la Pop classieuse de Liverpool, les délires acides du Madchester ou les ambiances mélancoliques du Trip Hop ? Noyés dans la soupe tiédasse de la Brit-pop ..?
La réponse nous vient d’un troisième album. Non pas que je les découvre seulement maintenant, mais ce Humbug (sorti en 2009) me convainc qu’Arctic Monkeys est définitivement le meilleur groupe anglais des années 2000 ! Leurs prestations live (vues seulement en vidéo, dommage) nous démontrent l’évidence…
Humbug est un putaing d’album dans lequel il n’y a rien à jeter. On y retrouve la même générosité que sur les précédents : au minimum 3 idées par chanson, qui génèrent ces ruptures de rythmes si particulières (appuyées par la batterie ‘chirurgicale’ de Matt Helders). L’énergie des débuts est toujours intacte, les Arctic Monkeys rendent leur tribu au Punk (Potion Approaching ou Pretty Visitors), tout en remontant aux origines de l’Afro-beat (grande tendance des années 2000, voire Foals et autres Vampire Weekend..). Deux morceaux (Crying Lighting et Dangerous Animals) ont été produits par Josh Homme, dont le son et les ambiances fleurent bon le rock lourd made in US (entre Stoner et Métal). La section rythmique dégage un groove d’une efficacité remarquable (qui rappelle les grandes heures de l’Indie-Pop). Les guitares vives de Turner et Cook jouent souvent le contraste rythmique et lead, mais surprennent parfois à s’unir au service de la mélodie (My Propeller).
Des références évidentes et assumées (Il y a du David Bowie dans la voix mature d’Alex Turner sur Secret Door ou Cornerstone) alimentant des compositions inspirées, faisant la part belle à ces mélodies pop qui nous emmènent vers des contrées froides (ah, ce spleen new-wave de Dance Little Liar ou The Jeweller’s Hands !), que seuls les britishs savent nous conter (Portishead n’est pas loin..).
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