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Chroniques Wallonnes – Fifi (6 pieds sous terre, 2008)

Chroniques Wallonnes - Fifi (6 pieds sous terre, 2008) dans Chroniques BD chroniques-wallonnes-216x300 

Encore une bande dessinée autobiographique réalisée sur un mode humoristique. Fifi (déjà croisé dans Jade et Ferraille) n’est pas le premier à faire ça, et on voit tout de suite où il veut en venir : nous raconter à quel point la vie de dessinateur de bande dessinée n’a rien de glamour. Que ce travail n’est fait que de répétition et de déprime. Et qu’en rire peut être un bon moyen pour le supporter.

Cependant, l’humour de Fifi n’est pas le même que celui d’un Fabcaro ou d’un Trondheim. Quand ces derniers respectent le principe du gag à chaque fin de planche, Fifi lui, est justement en quête du gag, éperdument. Réaliser une planche par jour est une contrainte difficile à tenir. Surtout si l’on doit trouver une chute à chaque fois. Et bien qu’il n’y arrive que rarement, il n’abandonne pas pour autant (sûrement du à son tempérament d’ancien ouvrier métallurgiste). C’est ce qui fait le charme de cet album.

De fait, il ne se passe pas grand chose. La routine s’installe de manière monotone. On est tenté d’arrêter la lecture, mais au bout d’un moment il se passe quelque chose d’étrange, on est comme pris au piège par cette succession de planches souvent répétitives (manger, dormir, travailler, glander, le quotidien est par nature répétitif). Sur la longueur, il en ressort des thématiques : « la vie secrètes des clés » (où il fait dialoguer les clés d’un trousseau), « les secrets de la bd » (il nous raconte ses « petits trucs »), « la tête dans le cul » (les lendemains de cuites) qui apportent un rythme particulier à l’ensemble. Cette impression de mauvais dessinateur disparaît devant ses dessins d’observations (clés, mobiliers, chaussures, jouets…) ou ces quelques autoportraits réalistes.

Au fil des pages, on constate une évolution de style et d’ humeur. Quand son dessin est très lâché, limite bâclé, on peut en déduire qu’il est dans une période de lassitude, de doutes. Par contre quand son trait reprend de l’assurance, c’est qu’il est sur la bonne voie. Dans le derniers tiers du livre, Fifi semble avoir trouvé le bon rythme, le ton juste, qui donnent tout son sens et son originalité à sa démarche.

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Quoi ! – Collectif (l’Association, 2011)

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Cet album (l’un des plus attendu et commenté de la fin d’année 2011), annoncé depuis pas mal de temps, est à prendre comme un droit de réponse des anciens fondateurs à l’ouvrage XX/MMX initié par JC Menu pour les 20 ans de l’Association.

L’Association a ouvert la voie (avec Ego comme X) à l’autobiographie en bande dessinée. Un genre qui n’en était pas un avant ces années 90 (à l’exception de quelques franc-tireurs comme Baudoin). Avec cet ouvrage, la nouvelle Association ouvre une nouvelle voie : l’autobiographie collective et structurelle.

L’Association édite un livre racontant sa propre histoire. Les tenants et aboutissants sont vrais. On a pu suivre en temps réel dans les média l’évolution de cette mésaventure : grève des salariés, stand vide à Angoulême 2011, assemblée générale déterminante, retour des 5 membres fondateurs et démission de Menu… Mais alors une question se pose : quel intérêt de lire cet album si on se contrefout royalement des querelles intestines de l’asso, ou si on en a jamais entendu parler ? « Ca intéresse qui ? » se demande Killoffer. Si ce n’est les lecteurs plus ou moins informé de ce qui s’est passé à l’association?

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Cet album vaut autant pour ce qu’il raconte (à ceux que ça intéresse) que dans sa manière de le raconter. Une succession de point de vue, comme autant de pièces d’un puzzle qu’il nous faut assembler pour cerner l’histoire dans son ensemble. Des auteurs de bande dessinée qui créent leurs propres avatars de papier pour raconter leurs ressentiments sur une histoire à laquelle ils ont activement participé. C’est la magie de ce médium, l’« iconisation » de vraies personnes n’enlève en rien la véracité, ni de leurs propos, ni des situations décrites.

Les neuf auteurs reviennent chacun leur tour sur les événements significatifs de cette aventure éditoriale. Certains témoignages se recoupent, se complètent, se contredisent parfois. C’est le jeu de la confrontation des subjectivités assumées.
David B reviens sur les tous premiers moments de l’Association, et nous rappelle que ce collectif était composé de potes venant de différents horizons, aux références diverses. Il explique qu’il est épaté par le parcours de Menu, mais pas impressionné par le bonhomme.
Trondheim s’arrête sur de courtes anecdotes concernant principalement Menu. Des « petits riens » qui en disent long sur ses rancœurs, ses satisfactions aussi…

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Berberian s’amuse à imaginer les 6 au début des années 90, dans un café de Montmartre, à qui la déesse Salomé en personne prédit l’avenir : « le succès, l’argent hélas, auront raison de votre amitié. Vous vouliez que rien ne soit pareil après vous, mais c’est surtout vous qui allez changer ».

Sfar édite des planches réalisées en 2004 qui devait figurer dans un carnet qui ne verra jamais le jour à l’Association. Car Menu a opposé son véto au nom de leur amitié, ces planches ne le montrant pas sous un jour favorable. Sfar était présent ce jour de ‘divorce’, où l’amitié entre Menu et ses comparses n’a pas tenue face à cette volonté de tout diriger. Sfar a raison de parler de la quarantaine d’auteurs de l’asso (dont il fait parti) qui ont été un peu oublié ces derniers temps. Pourtant, bien qu’ils n’aient pas fondé la structure, ils ont fortement contribué à son essor. Leurs avis (s’ils en ont à partager) comptent tout autant.
Dans de magnifiques mise en page, Mokeit reviens sur son retour à l’Association (presque 20 ans après son départ) comme coursier. Il nous parle des événements récents, qu’il a vécus en tant que salarié, et de ses relations particulières (entre amitié et ‘patron-employé’) avec Menu.

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En tant que fondateur des éditions Cornélius et ancien voisin de l’Association, JL Capron a un regard un peu plus extérieur sur les événements. Il dit ici ce qu’il a déjà dit à propos de Menu (voir sur le blog de Cornelius). On cerne cependant mieux son humour ‘à froid’ lorsqu’il dessine que lorsqu’il écrit.
Jean-Yves Duhoo et Stanislas sont plus synthétiques. Duhoo raconte en une ou deux pages les faits marquants de l’histoire de la structure plutôt que celle des fondateurs. Stanislas, l’un de ceux-là, raconte en 8 dates (de 1994 à 2011) son parcours au sein de l’Association. Stanislas est le seul des 7 à avoir participé aux deux ouvrages collectifs concurrents. Preuve que lui n’a pas de position tranchée.
Killoffer ne sait pas par quoi commencer. Il n’a pas envie de se replonger dans ces mauvais souvenirs, c’est encore trop à vif. Il nous explique tout de même que ce livre est autant une réponse adressée à JC Menu qu’un ouvrage fêtant les 20 ans de l’Association. On apprend d’ailleurs que Menu avait proposé aux 5 de participer à l’ouvrage XX/MMX, mais que ces derniers ont refusé. A l’inverse, ils auraient aimé que Menu reste à l’asso. Killoffer avoue être partagé entre la joie de retravailler à l’asso et la tristesse que Menu n’y participe pas avec eux.

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Dans l’ensemble tous s’attachent, chacun à leur manière, à parler de la genèse de l’Hydre, de leur amitié qu’ils pensaient inaltérable et de la personnalité complexe de JC Menu. Ce dernier a d’ailleurs toujours exprimé ce conflit intérieur permanent : vouloir être un éditeur et auteur libre de toute contrainte, tout en devenant un chef d’entreprise gérant une « masse salariale ». C’est le paradoxe de la gestion de l’Association, qui pour le coup porte mal son nom, difficile de gérer une entreprise de manière collective (les exemples ne manquent pas). Dans cette histoire, un chef a inévitablement émergé. Pourquoi JC Menu ? Car sa personnalité convenait bien plus à cette tache ingrate que celle des autres, dont certains reconnaissent à mi-mot que cela les arrangeaient bien. On comprend, grâce à ces témoignages, que les relations humaines ne sont jamais claires et tranchées. L’amertume de Menu, mais aussi celles de ses anciens camarades, est justifiée et malheureusement inévitable. On ne peut effacer 20 ans de passion et d’amitié d’un revers de la main.

Dommage que le principal intéressé (et personnage central de cet ouvrage) ne soit présent.  Toutefois, Menu s’est clairement exprimé sur cette histoire et sa présence n’en devient plus nécessaire. Du coup, la pièce manquante du puzzle est Mattt Konture. Cela aurait été intéressant d’avoir son point de vue sur ces événements. Mais surement n’a-t-il point voulu tomber dans le piège du règlement de compte, ou n’a-t-il simplement rien à dire sur ce sujet. Connaissant un peu son œuvre (donc sa personnalité), cela n’aurait rien d’étonnant. Il a d’autre chat à fouetter…

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C’est d’abord avec un sentiment d’ingérence que je me suis plongé dans cet album. Savoir ce que les ‘anciens-nouveaux’ fondateurs avaient à dire sur Menu. Puis le ton plutôt original de l’album et la franchise des auteurs ont modifié mon impression.
Impression d’être témoin, sans être pris à témoin. En tant que lecteur, je n’ai pas à choisir entre deux camps, seulement me faire mon avis, en ayant à disposition les versions de tous les protagonistes. Ce que cet album permet.
Pour ceux qui s’en moque, qu’ils ne boudent pas le plaisir de la lecture d’un collectif de belle facture et de retrouver des planches originales d’auteurs rares (tels que David B, Mokeit ou Killoffer… Quand aux détracteurs de JC Menu, ils y trouveront surement leur compte, s’ils ne lisent pas entre les lignes.

Découpé en tranches – Zep (éditions du Seuil, 2006)

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Zep a laissé de côté son Titeuf pour nous proposer des récits plus autobiographiques, dans lesquels il nous livre ses impressions sur sa vie. Il aborde les grands thèmes de l’existence (l’amour, la sexualité, la mort, la vie en société…) de son regard tendre et lucide, et fait preuve parfois d’émouvantes confidences (cf. les chapitres « deuil », « larmes » ou « pluie »).

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Zep est un observateur passif, qui appréhende le monde qui l’entoure en le retranscrivant dans ses dessins (au style « élastique » reconnaissable entre mille, inspiré de Franquin et Gotlib). Il aimerait être engagé mais ne s’en sent pas capable, n’a pas un physique d’athlète, n’ose pas jouer sur une superbe guitare car ne se sent pas à la hauteur de ses anciens propriétaires… Bref, on se rend compte que Zep est un garçon peu sûr de lui, qui trouvera la confiance nécessaire par le dessin. Même s’il ne se sent pas Artiste face aux soi-disant « vrais artistes » (cf. le chapitre « beaux Arts »). 

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Dans ce Découpé en tranches, Zep laisse libre court à ses fantasmes en imaginant, par exemple, quel super pouvoir il aimerait avoir. Il se confie aisément à propos de ses difficultés d’intégration (« j’ai l’impression d’être un extra terrestre fraichement débarqué »). Ce manque de confiance en soi contraste avec ce que l’on pourrait s’imaginer d’un auteur « bankable » comme lui. Il n’est ni prétentieux, ni imbu de lui même, seulement un humain qui doute beaucoup et qui, part le biais de cet ouvrage, assume ses failles. Dans l’esprit des Petits riens de Trondheim, cette forme d’autobiographie légère colle parfaitement bien au style et à l’humour de Zep. On en redemande…

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GENESES APOCALYPTIQUES – Lewis Trondheim (1999 l’Association Mimolette)

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Trondheim est de ces auteurs, avec Sfar et Larcenet, qui dessinent et produisent des BD comme ils respirent. Jamais à court d’idée, ses talents de scénariste et dessinateur lui permettent de s’essayer à tout les styles possibles, et de les adapter à ses divers projets : humoristique pour « le blog de Frantico »(si c’est bien lui ?), animalier pour son Lapinot, figuratif et semi-réaliste pour « Les Petits Riens » (récit autobio), abstrait et OuBaPien pour ce « Genèses Apocalyptiques », etc. (voir sa biblio)

Jadis objet d’un album hors commerce réservé aux Adhérents de L’Association, voici entièrement redessinés pour tous les récits les plus métaphysiques de Lewis Trondheim. Toutes les théories sur la Création, l’Evolution et la Fin du Monde sont ici passées au crible. (Catalogue 2006 de l’Association.)

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Les Petits Riens de Lewis Trondheim (2006/2007/2008 – Delcourt/Shampooing)

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Le prolifique Trondheim sort en ce moment ses « petits rien » (le n°3 vient de sortir). Encore une série autobiographique me direz-vous. En effet. Mais à la différence de ces autres récits personnels, Trondheim s’attarde ici sur ces petits détails sans intérêts qui pimentent et donnent tout son sel à la vie de tout les jours. Détails a priori sans importances, mais pas si anodins que cela. Qu’il soit en voyage professionnel, à sa table de travail ou avec sa famille, il nous fait partager ses impressions, ses réflexions, ses névroses (comme tout auteur auto-bio qui se respecte) sur des sujets aussi divers que ses chats, un bananier, le chicungunia, l’avion, le festival d’Angoulême…

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Son dessin est plus précis, fouillé, détaillé… Tout en gardant la spontanéité, la fraicheur d’un croquis pris sur le vif. Ses couleurs aquarelles sont magnifiques (ses gammes de verts, d’ocres ou de bleus sont d’une subtile intensité). Auteur et scénariste de grande qualité, Trondheim m’a toujours donné l’impression de mettre son dessin au service de son histoire. Avec ces « petits riens », il semble privilégier avant tout le graphisme, les couleurs… Pour notre plus grand plaisir, il prend le temps de s’arrêter sur un bed and breakfast d’Afrique du sud, sur l’ancien palais du dictateur Ceausescu, Hong Kong Park, le Real Jardin Botanico, le château de Nantes…

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Ce qui nous différencie d’un véritable auteur tel que Trondheim, c’est qu’il reussi à rendre passionnant ces petits riens qu’on considère dans notre vie quotidienne comme ennuyeux et sans intérêts. Et cela grâce à ses talents de conteur et dessinateur, son point de vue poétique, impressionniste, son humour… C’est beau, léger… Ca change des récits autobiographiques trop souvent dramatiques…

Les petits riens de Lewis Trondheim


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