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Street Life Stories (Editions Publia, 2002/2003)

Street Life Stories (Editions Publia, 2002/2003) dans Presse et Revues sls1-212x300

Quand le Street Art s’immisce dans le neuvième, le pervertit de l’intérieur en dynamitant les codes, cela donne Street life stories, revue éphémère du début des années 2000. Extrait du premier édito qui annonce les intentions de la rédaction : « Où est passée la BD qui colle à l’actualité, qui raconte des histoires qui traitent du quotidien, qui reflète l’univers dont elle est issue. Un journal de BD qui réunirait des artistes issus de la culture urbaine peut-il toucher un vaste public ? Se référant à feu Métal Hurlant, magazine mythique des années 80 et à son succès à l’époque, nous pensons que oui. »

Sous la houlette du scénariste El Diablo (le créateur de la série d’animation Les Lascars), les auteurs enchaînent de courtes histoires drôles, parfois dramatiques, racontant les préoccupations d’une génération de jeunes urbains (draguer, s’éclater, taguer…), mais dans lesquels tout le monde peut se reconnaître.

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L’équipe (dont certains membres font parti du collectif Kourtrajmé) fait preuve d’une incroyable inventivité formelle, tant narrative qu’esthétique, rarement vue dans une revue de bande dessinée. Le graphisme vif et puissant du tag s’adapte très bien au langage BD et apporte un rythme soutenu au découpage séquentiel de l’action.

La diversité des matières et des formes nous permet de prendre la pleine mesure de la richesse du Street Art. Graphisme stylisé propre aux tags de rue, style humoristique crade de Salch (façon Vuillemin), couleurs expressives (gouaches, pastels, feutres, numérisées) ou noir et blanc tranchant, romans photos déjantés… A l’image de PSAI, qui dans sa bande « Mon pote Francis » change de technique à chaque double page, de photos de sujets en pâte à modeler au dessin, en passant par le graffiti.

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Dommage que cette revue n’ai pas durée plus de trois numéros. Peut-être n’a-t-elle pas su trouver son public. Car bien que la bande dessinée et les arts de la rue soient « amis » (le groupe Bazooka se situe entre les deux disciplines ; des artistes tels Basquia, Keith Haring ou Miss.tic se réfèrent beaucoup à la bande dessinée), proches de par leurs préoccupations esthétiques et leur dimension « populaire », il semblerait qu’ils possèdent chacun leur public. Et que ces derniers aient peu en commun…

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Quelques planches…

Nenette cherche un sens – Catherine Genest (Mécanique générale, 2006)

Nenette cherche un sens - Catherine Genest (Mécanique générale, 2006) dans Chroniques BD nenetteimg1

Dans sa forme, qu’est ce qui distingue une bande dessinée d’un autre livre ? Un format standard (le fameux 48cc) ? Des pages qui sont des agencements de cases ? Des dessins associés à des mots ? Des personnages qui s’expriment dans des phylactères ? Un graphisme lisible et compréhensible pour tous..?

Au premier coup d’œil, excepté de par son format (21×29 broché), cet album ne ressemble pas à une bande dessinée. Point de cases, ni de phylactères. Un seul dessin en pleine page, quelques mots qui s’incrustent dans des images aux couleurs criardes et baveuses… Par facilité, on dirait « roman graphique ». Ou récit illustré, plutôt que narration séquentielle.
Pourtant, elle est présente, la séquence. Suffisamment pour générer un fil conducteur cohérent entre les pages…

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Le graphisme aux motifs exagérés et aux hachures excessives raconte bien mieux que des mots le mal-être de l’héroïne, dont on ne sait de quelle mal elle souffre. Un style expressionniste, qui en dit long sur le personnage principal et sa perception du monde.

Tout en impressions, sans aucun pathos mais non sans malaise, on accompagne Nenette dans une succession de tranches de vie (à l’hôpital, dans un bar, une galerie d’art, le supermarché, chez le docteur, à la bibliothèque, au concert…) qui recèlent bien plus de richesse que ne semble le croire l’héroïne. Catherine Genest n’explique rien et nous laisse toute latitude pour interpréter les sentiments de Nenette.

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Petite, pâle et chétive, avec de grands yeux tristes et profonds, Nenette ne respire pas la joie de vivre et semble absorber tout le spleen de la ville. Elle s’arrête sur des détails qui nous sembleraient insignifiants. Par exemple, elle voit la ville qui fatigue « car ses couleurs s’exilent vers les égouts ». Comme elle le dit, elle cherche peut-être un peu trop profondément, au risque de se perdre. Étrangère à ce(ux) qui l’entoure(nt) – sentiment admirablement retranscrit, en représentant toutes les personnes que Nenette croise en silhouettes sans visages – elle erre dans sa vi(ll)e à la recherche de quelque chose qui semble constamment lui échapper.

Comme le titre l’indique, Nenette cherche un sens à sa vie, une réponse à son mal-être. Du moins, en donne t-elle l’impression. Mais le sait-elle vraiment ? Car la seule chose qu’elle verbalise, c’est la « recherche de la légèreté dans le métal » ! C’est peut-être pour cela qu’elle apprécie le concert des Electre Me, qui la met dans un état de plénitude, voire de béatitude… Le récit se termine d’ailleurs sur le portrait de Nenette en gros plan, les yeux fermés… A-t-elle enfin trouvé ? On reste perplexe…

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Une manière très personnelle de raconter en traits et en couleurs un récit sur la maladie, l’isolement, le mal-être. Catherine Genest s’est totalement appropriée l’outil bande dessinée pour le pervertir de l’intérieur, le pousser dans ses limites, dérangeant ainsi le lecteur dans ses habitudes. Elle bouscule les frontières entre fond et forme, dessin et écriture, art graphique et art plastique, sobriété et expressivité, chronique urbaine et journal intime…

Un album remarquable en tout point (papier de belle qualité, rendu superbe des couleurs…), édité par Jimmy Beaulieu et sa Mécanique Générale, qui nous propose une approche riche et différente de l’art neuvième, imposant le Québec comme un territoire incontournable de l’expression « par la bande » (après avoir lu cet article convainquant, j’éviterai dorénavant d’employer le terme « bédéesque »).

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http://cgenest.com/portfolio/

Mécanique générale

Chronique K.BD – Sin City

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L’aventure K.BD continu sur son rythme de croisière, avec pour ce mois de juin, l’exploration du thème de la vengeance… Ce dimanche, c’est le premier volume de Sin City qui est à l’honneur, avec une synthèse qui ne pouvait qu’être réalisée par Yvan, dont le blog s’intitule… Sin City !

Extrait :   « OliV’ est clairement impressionné par ce tome, qui pose avec force et brio la première pièce d’un monument déjà plusieurs fois récompensé aux Eisner Awards. Il est clairement sous le charme de cet art narratif qui accompagne idéalement un univers graphique mêlant magnifiquement le noir et le blanc. Que d’éloges également sur le site de Mo’, où les plus sceptiques sont encouragés à lire au minimum les quatre premiers tomes, alors que les amateurs se délecteront de la série complète. Mitchul parle carrément d’un choc esthétique, provoqué par cette hallucinante maitrise du procédé négatif-positif et par cette manière particulière de triturer le noir et blanc jusque dans ses retranchements et de signifier les formes par le contraste et non par le trait, flirtant ainsi avec l’abstraction. Il évoque également un Miller, qui a su remettre au goût du jour le genre « hard-boiled » avec une telle maestria que vingt ans après, on ne s’en remet toujours pas. Champi parle d’un petit bijou ciselé au rasoir graphique, prêt à exploser à chaque page. Il est également subjugué par le noir et blanc de Miller : ses ombres, ses lumières, ses regards esquissés dans la nuit, ses éclats qui fragmentent le monde et l’image, ces lignes qui composent et recomposent les cases avec la délicatesse de l’abstraction. Zorg est non seulement bluffé par le dessin et par ce découpage cinématographique tout bonnement génial, mais également par la prouesse de Miller, qui parvient à rendre le personnage de Marv sympathique aux yeux du lecteur. Il parle d’un grand Frank Miller et d’un comics qu’il n’a pas su lâcher avant la fin, accroché à la destinée de ce personnage qui ne connaît aucun répit tout au long des 200 pages et qui vous emmène vers un final éblouissant. Quant à moi, le nom de mon blog trahit mon admiration illimitée pour ce chef-d’œuvre du neuvième art et je vous invite également à découvrir l’adaptation cinématographiquement de Robert Rodriguez avec Mickey Rourke dans le rôle de Marv. Une suite doit d’ailleurs être tournée au courant de l’année 2012… Longue vie à Sin City ! »

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Vues et revues…

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Jade garde le cap et conserve son rythme de croisière. La revue de bande dessinée moderne, semestrielle, ne perd pas en qualité et en originalité depuis son retour avec cette troisième version, uniquement orientée sur la bande dessinée. On y trouve toujours de bons dessinateurs, fédérés autour de sympathiques thématiques. La diversité des approches et des styles me font apprécier cette revue depuis longtemps. Ainsi que son esprit indépendant

Jade a 20 ans cette année ! Et pour marquer le coup, la rédaction propose aux participants de revenir sur leurs 20 ans. Entre nostalgie, amertumes, joies et déceptions, les auteurs jouent le jeu de l’introspection et n’hésitent pas, pour certains, à dévoiler des souvenirs de jeunesse plutôt désabusés. Mais tous partageaient déjà cette passion démesurée pour la neuvième chose…

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Evariste Blanchet continue, sur un rythme annuel, à nous fournir son Bananas. Un par an,  c’est peu. Mais prendre son temps pour confectionner une bonne revue, qui ne cède pas aux sirènes de l’actualité, est un luxe qui doit s’apprécier à sa juste valeur.

L’artiste à l’honneur de ce numéro 4 (donc en couverture) est Jimmy Beaulieu. Auteur-dessinateur-éditeur indépendant québécois, qui fait parler de lui en ce moment avec son dernier ouvrage Comédie sentimentale pornographique. J’avoue ne pas connaître cet auteur. Cependant, l’interview de Blanchet est intéressante à plus d’un titre. Elle permet de découvrir la démarche d’un auteur complet, tout en rendant compte de la réalité de l’édition indépendante, québécoise et française. Beaulieu n’est pas avide de réflexions pertinentes. Par exemple : « J’ai été atterré quand Menu a donné sa démission. Je me suis plus identifie à lui qu’à tous les autres parce que j’ai également été éditeur et démissionnaire. A travers ses erreurs et ses vanités, j’ai reconnu mes propres comportements. cette guerre lancinante m’a beaucoup touché. Un éditeur comme Ego comme x a surmonté la crise en faisant de l’impression sur demande. l’Association n’a pas vraiment rebondi, même s’il est un peu tôt pour en juger. Ces événements sont un symptôme vraiment tragique. »

Bananas est une revue classique, tant dans son format que dans son approche du neuvième art. Blanchet et ses camarades prennent le temps de s’arrêter, par le biais de dossiers complets (critiques, analyses, interviews, historiques…), sur des auteurs d’hier (Pichard, Reding, Pratt…) ou d’aujourd’hui (Neaud, Beaulieu, Winschluss…), mainstream ou « indébandants ». Bananas tend à éviter tout clivage, et c’est tant mieux.

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La mare aux pirates – Francis Masse (Casterman, 1987)

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Francis Masse est un franc-tireur de la bande dessinée rare et singulier, dont l’univers pictural et l’humour absurde ne sont pas simples d’accès.

Après avoir enseigné le graphisme, Francis Masse, déjà peintre et sculpteur, débute au début des années 70 par des courts-métrages en animation. Ses premières planches de bande dessinée paraissent dans la presse underground de l’époque puis, fin des années 70, dans la presse de bande dessinée : Pilote, Fluide Glacial, Charlie Mensuel, Hara-Kiri, L’Echo des Savanes, etc. C’est à cette époque qu’il affuble ces personnages de cet imper et ce chapeau melon si caractéristiques.

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Histoires à carreaux, in « L’écho des savanes présente F. Masse », éditions du fromage, 1976

« Masse est dès l’origine un cas, le seul dessinateur peut-être auquel il serait vain de chercher des influences. Son graphisme tout en hachure fait de lui un virtuose du noir et blanc, mais il prouve qu’il est tout aussi à l’aise avec la couleur. Masse propose un univers évident, entendons par là, un univers qui se suffit, qui véhicule sa propre logique, qui repose sur sa propre physique et s’impose à partir du simple enchaînement ainsi réglé des images et des dialogues. Il n’est même pas besoin d’évoquer le fameux nonsense. Certes masse n’y est pas insensible, mais rien n’est pourtant plus sensé que l’univers qu’il nous présente. Car le plus surprenant est là, l’univers de Masse est un univers familier. Il en est d’autant plus inquiétant.  » (L’encyclopédie des bandes dessinées. Albin Michel, 1986)

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Les deux du balcon

Sorti après Les deux du balcon, archétype de l’univers loufdingue de Masse, la mare aux pirates joue de ce même décalage entre ce que vivent les personnages, souvent dans des espaces insolites (un balcon ou ici un bateau pirate) et la teneur de leurs propos. A l’image des deux du balcon qui, dans Quanticos contre Classicos, vendent des tomates pourries depuis leur balcon, tout en dissertant sur le concept de non-séparabilité de la physique quantique. Ou quand les pirates de la mare prennent un cours d’économie, dispensé par le perroquet du navire…

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La mare aux pirates

Cette succession de situations surréalistes l’inscrivent dans une filiation avec Fred. En particulier cet amour partagé pour bousculer le langage BD, questionner en permanence les dimensions spatiales et temporelles de la planche et du dessin et ainsi mettre la 2D dans ses retranchements. Son humour repose très souvent sur ces incessants décalages entre un espace très théâtral (unité de lieu et de temps, impressions de décors en cartons pâtes, personnages déguisés…), les situations vécues par les protagonistes et les dialogues dingues.

Car Masse n’a pas peur du verbe, bien au contraire. Certaines de ses cases sont envahies par des phylactères bourrés de textes. Cependant, ces bavardages lui permettent d’installer des moments de silence, qui cassent le rythme de la narration.

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La mare aux pirates

Son graphisme minéral et brut génère des formes sculpturales. « J’étais le roi du modelé : hachures d’ombres qui faisaient tournoyer les volumes dans la lumière… ». Comme il nous l’explique dans l’interview réalisée pour l’exposition Quintet, il était arrivé aux limites de la représentation en deux dimensions et ne supportait plus cette vision du monde coincée dans un rectangle. De cette planche de bd qui n’est qu’une succession de rectangles dans un grand rectangle. Pas étonnant alors qu’il se soit investi dans la sculpture. Il lui fallait de la matière, de la sensualité, de la masse…

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Intrigues de basse cour, Nicole et Francis Masse, 1996

Masse sur neuvième art

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Du beau, du bon, des bds…

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