Résultats de la recherche pour ' humour con '



Le Tampographe Sardon (L’Association, 2012)

 Le Tampographe Sardon (L'Association, 2012) tampographe2-235x300

Prenant la forme d’un journal de bord, cet ouvrage est une succession chronologique d’articles de diverses natures, illustrés, datés et commentés. Une sorte de « work in Progress » étalé sur quatre ans (du 11 septembre 2007 au 20 août 2011).

« La vérité, c’est que je sais pas pourquoi je fais des tampons. C’est venu comme ça. Ça a poussé tout seul, ça a pris presque toute la place, ça a réduit en poussière tout ce que je faisais d’autre. J’étais dessinateur, avant ça. Pour des journaux sérieux, pour des revues de bande dessinée exigeantes. Plus rien à foutre. Comme ça, brutalement, un jour, j’ai plus pu. Je pouvais plus les blairer : les journaux, les auteurs, leurs gnagnagnas étalés sur des pages et des pages. Je me suis enfermé et j’ai créé le Tampographe. Je n’ai pas d’anecdote significative à raconter, pas de cause première. Je peux juste constater que le Tampographe a tout envahi comme une ronce, tout bouffé, qu’il ne reste que des trognons de mes aspirations premières et de mon goût pour le dessin. J’aimerais bien avoir une belle anecdote bien fondatrice. Mais non. » (extrait de la préface)

En introduction, Vincent Sardon nous présente le matériel nécessaire et le mode opératoire pour réaliser ses tampons. D’une activité ludique commencée en 1993, Sardon s’est lancé pleinement dans cette discipline (qui pue le caoutchouc) durant les années 2000, faisant de lui le seul et unique artiste Tampographe.

tampo-ubu_carr_

Le Tampographe est sous-commisaire des tampons du collège de pataphysique. D’où ses régulières références à Monsieuye Ubu. Le décalage, le détournement et l’absurde sont récurrents dans son œuvre qui, loin de se réduire à la conception de tampons, s’ouvre sur une multitude de champs.

Le Tampographe était un dessinateur de bande dessinée et illustrateur pour la presse. Il n’en garde d’ailleurs pas de bons souvenirs et ne se gêne pas pour cracher son venin sur les auteurs de « bédé autobio » (en particulier les éditions Ego comme x avec lesquels il a collaboré) ou les journalistes de Libération. Il ne mâche pas ses mots, emprunts de rancœur mais non dénués d’humour.
Bande dessinée et « tampographie » sont des pratiques pas si éloignées que ça : reproductibilité (lien avec l’imprimerie), absence de notion d’œuvre originale (le tampon n’a aucun sens en soi, si on ne l’utilise pas), successions des motifs… les points communs sont nombreux et touchent à l’essence même de ces deux disciplines.

Le Tampographe est un bon pointilliste. Ayant édité un ouvrage à ce sujet, il nous présente ici les bons points qu’il a transformé en tampon, histoire de les cumuler à l’infini.

tampo3

Le Tampographe est un accumulateur d’objets insolites servant à la fabrication de ses tampons (boites d’emballages, sacs de nouvelles montures, produits toxiques) et un collectionneur de choses plus immatérielles (vielles photos de photomaton ou clichés pornographiques en argentiques récupérés auprès d’un ancien employé de la fnac).

Le Tampographe est aussi photographe, rendant compte ainsi de ses divers déplacements, prenant des clichés pseudo-artistiques dans lesquels s’y trouve inséré son nom. Il s’est fait une spécialité des safaris-photos organisés lors de manifestations (politiques ou artistiques), afin de chasser les beaux spécimens de colliers de barbe ou de mèche-visières cachant les calvities. Une pratique dangereuse (comme en atteste ses commentaires), mais le résultat vaut bien toutes les prises de risques. Une démarche qui frôle le burlesque et confirme l’idée que le beau est en toute chose, il suffit seulement de savoir quel angle choisir pour le percevoir et le mettre en valeur (voir le portrait d’endives cuites !). Et Sardon ne manque pas de points de vues.

 tampodubuffet2-300x231

Le Tampographe est un faussaire, permettant de (re)produire des œuvres d’artistes reconnus (Yves Klein, Ben, Dubuffet, Gaston Chaissac, Bernard Buffet…), au résultat souvent bluffant, pour un prix bien plus attractif qu’un original.

Le Tampographe est un grossier polyglotte, qui s’amuse à fabriquer des tampons vulgaires dans toutes les langues (français, anglais, allemand, roumain, japonais, argentin, russe…).

Le Tampographe est tricoteur, créant ainsi des doudous à l’effigie du père Ubu ou d’Adolf Hitler.

Le Tampographe est pâtissier, confectionnant des gaufrettes déprimantes qui « feront merveilles les lundis matins de rentrée, auprès de vos amis dépressifs qui se cherchent encore une bonne raison de passer à l’acte ».

tampographe-sardon-blogspot-com_38078_w250

Le Tampographe serait un garçon un peu dépressif. Mais ça, on s’en tamponne (je prends des risques, car il n’aime pas non plus les jeux de mots foireux!)…

Le Tampographe fait de la politique. Et pour ceux qui se demanderaient si l’art doit être politique, ils trouveront une réponse dans ce magnifique ouvrage, le plus beau que j’ai pu lire venant de l’Association (qui n’en manque pas).

Le Tampographe est un agent provocateur, et c’est tant mieux pour nous. Pour lui aussi : « Je fabrique des tampons, je les vends et avec les sous je m’achète à boire ».

tampographe_tintin

 

Le Tampographe Sardon

Bile Noire n°14 (Atrabile, 2004)

 Bile Noire n°14 (Atrabile, 2004) dans Presse et Revues bile-noire

A l’instar du Lapin de l’Association, Bile Noire est la revue phare des éditions suisses Atrabile. D’excellente facture, cette revue possède de nombreuses qualités, aussi bien formelles qu’éditoriales. On retrouve dans ce numéro 14 (de 2004) des auteurs helvètes (Baladi, Peeters, Wazem, Ibn Al Rabin…) et d’autres d’horizons plus lointains (Big Ben, Guy Delisle, Ruppert & Mulot, Robert Goodin…

Un sommaire varié, entre récits autobiographiques des plus réalistes (Tom Tirabosco) au plus humoristiques (Wazem), des planches à l’humour absurde (Olislaeger, Chaumaz…), un fanzine d’Alex Baladi (on retrouve d’ailleurs la clique de la fabrique de fanzine) le projet Gaz de France (une sorte de journal dans le journal, dont le mode de lecture bouscule les habitudes) et le concept de bande dessinée abstraite initié par Ibn Al Rabin

Un concept plutôt récent (les premières bds abstraites seraient Cidre et Schaps d’Ibn al rabin en 2000 et Bleu de Trondheim, estampillé Oubapo, en 2002), dont on peut craindre qu’il tourne vite en rond. Mais il n’en est rien. Les potentialités de la bd abstraites sont étonnamment riches et infinies. Comme le définit Andréas Kündig : « Dans notre cas, certains « axiomes » doivent être postulés pour qu’on puisse parler de bande dessinée : les cases représentent un déroulement dans le temps, il faut les lire dans un ordre défini, une forme reconnaissable dans deux cases symbolise la même forme ; il y en a peut-être d’autres… On peut rajouter des axiomes à sa guise. On pourrait postuler que le « niveau d’abstraction » est moins élevé plus il y a d’axiomes ».

Un résultat allant du « presqu’abstrait » de Delisle ou Peeters (on décèle encore quelque formes), à la pure abstraction de Jessie Bi ou Marc Staff Brandl (qui arrivent à créer des séquences de…rien !). La palme revient à Kündig avec son carré de Malévitch fait du ski , où tout est dans la suggestion… Une démarche remarquable et non dénuée d’humour.

Pas de nouveau numéro prévu pour l’instant (le dernier date de février 2011), mais gageons qu’Atrabile ne nous serve bientôt de sa Bile Noire

bile-baladi-202x300 dans Presse et Revues

Nestor rêve de poneys, Baladi

La bande dessinée abstraite sur neuf et demi

R.I.P. Fred

R.I.P. Fred dans Evenements culturels philem1

Décidement, les grands artistes sont de vilains farceurs ! Après Jacques Carelman l’année dernière, c’est au tour de Fred de nous quitter vers le premier avril. Tu parles d’une blague !

Inutile de revenir sur le parcours de cet immense auteur, les gens de goût le connaisse. Les autres, tant pis pour eux, ne savent pas ce qu’ils perdent. Nous oui, un dessinateur de génie, d’une gentillesse telle qu’elle transparait dans son oeuvre, même dans ses aspects les plus sombres. Car Fred était aussi un maitre de l’humour noir. Sans oublier son amusement permanent pour triturer le langage même de la bande dessinée.

Le petit cirque, le fond de l’air est frais, le manu manu, Philémon, Time is money,  le corbac aux baskets, le conteur électrique… Tout ce petit monde se retrouve orphelin. Nous aussi. Merci pour tout Mister Fred !

fred dans Evenements culturels

Chroniques Wallonnes – Fifi (6 pieds sous terre, 2008)

Chroniques Wallonnes - Fifi (6 pieds sous terre, 2008) dans Chroniques BD chroniques-wallonnes-216x300 

Encore une bande dessinée autobiographique réalisée sur un mode humoristique. Fifi (déjà croisé dans Jade et Ferraille) n’est pas le premier à faire ça, et on voit tout de suite où il veut en venir : nous raconter à quel point la vie de dessinateur de bande dessinée n’a rien de glamour. Que ce travail n’est fait que de répétition et de déprime. Et qu’en rire peut être un bon moyen pour le supporter.

Cependant, l’humour de Fifi n’est pas le même que celui d’un Fabcaro ou d’un Trondheim. Quand ces derniers respectent le principe du gag à chaque fin de planche, Fifi lui, est justement en quête du gag, éperdument. Réaliser une planche par jour est une contrainte difficile à tenir. Surtout si l’on doit trouver une chute à chaque fois. Et bien qu’il n’y arrive que rarement, il n’abandonne pas pour autant (sûrement du à son tempérament d’ancien ouvrier métallurgiste). C’est ce qui fait le charme de cet album.

De fait, il ne se passe pas grand chose. La routine s’installe de manière monotone. On est tenté d’arrêter la lecture, mais au bout d’un moment il se passe quelque chose d’étrange, on est comme pris au piège par cette succession de planches souvent répétitives (manger, dormir, travailler, glander, le quotidien est par nature répétitif). Sur la longueur, il en ressort des thématiques : « la vie secrètes des clés » (où il fait dialoguer les clés d’un trousseau), « les secrets de la bd » (il nous raconte ses « petits trucs »), « la tête dans le cul » (les lendemains de cuites) qui apportent un rythme particulier à l’ensemble. Cette impression de mauvais dessinateur disparaît devant ses dessins d’observations (clés, mobiliers, chaussures, jouets…) ou ces quelques autoportraits réalistes.

Au fil des pages, on constate une évolution de style et d’ humeur. Quand son dessin est très lâché, limite bâclé, on peut en déduire qu’il est dans une période de lassitude, de doutes. Par contre quand son trait reprend de l’assurance, c’est qu’il est sur la bonne voie. Dans le derniers tiers du livre, Fifi semble avoir trouvé le bon rythme, le ton juste, qui donnent tout son sens et son originalité à sa démarche.

chroniqueswallonnes-212x300 dans Chroniques BD

Faux mouvements (Chroniques provinciales) – Duveaux (Glénat, 1982)

 Faux mouvements (Chroniques provinciales) - Duveaux (Glénat, 1982) dans Chroniques BD duveaux1-220x300

Ce que je peux reprocher à l’actuel milieu du neuvième, c’est cette fuite en avant, cette quasi amnésie qui nous ferait oublier qu’il reste énormément de bonne choses à découvrir dans les vieux pots ! Point de nostalgie d’une époque qui serait révolue, puisse que pour toute œuvre d’art, le temps ne fait rien à l’affaire. Si c’est bon, ça reste bon ! Et bien entendu, ce qui est mauvais reste mauvais. Mais bon nombre de création se bonifient avec le temps. Bref, quand une bédé est bonne, elle mérite d’être lue et mise en avant. C’est le cas de cet album de Duveaux, un auteur tombé dans l’oubli, pourtant toujours en activité.

Duveaux possède un graphisme particulier, typique du début des années 80, proche de ce que peut faire un Alex Varenne. C’est par le contraste (couleur ou noir et blanc) et non par le trait qu’il représente ses formes. Un « tachiste » pour les ombres, usant d’effets de trame pour les gris. Couleurs fades, camaïeux de marrons ocres, complémentaire entre rouge lit de vin et vert pâle, seuls les personnages et les voitures se détachent du décor par leurs couleurs primaires vives. L’œil est un peu perdu au début, il faut un temps d’adaptation pour saisir le sens des images, des motifs et figures représentées.

faux1-222x300 dans Chroniques BD

 

Ce deuxième volet des Chroniques Provinciales (qui en comprend quatre, sortis entre 1981 et 1984) est une histoire d’amour dramatique à l’ambiance polar années 50. Un scénario proche du Fargo des frères Coen : un homme fomente une escroquerie qui tourne mal. Pris au piège de son piètre machiavélisme, il ne maîtrise plus rien des aboutissants de l’affaire.

Louis Blanchot, un pharmacien de Besançon accidentellement veuf (aux doutes de la police, sa femme ayant été empoisonnée) organise sa fuite avec Huguette (sa maîtresse) et une valise pleine d’argent. Ces deux dernières disparaissent suite à un accident de la route. Seul, meurtri, Louis décide d’en finir. Mais, se retrouvant incapable de se suicider (le sort ne l’aidant pas non plus), il appelle une connaissance mafieuse afin de mettre un contrat sur sa propre tête. Alors qu’il attend son heure, Huguette resurgit, lui expliquant avoir survécu à l’accident, et avoir planqué le pognon. Arrive à ce moment une autre personne, sûrement son exécuteur… S’en suit un enchaînement de séquences qui ne manquent pas d’humour. Noir, of course.

Les décors, ainsi que les costumes, chapeaux et impers des personnages, entretiennent le décorum années 50. Entre courses poursuites, accidents et filatures, les voitures (203 Peugeot, Traction Citroën, Renault Celta 4…) jouent un rôle central dans le déroulement de l’intrigue : disparition d’ Huguette, traque du tueur, fuite des amants…

Une histoire inscrite dans la tradition du genre, rondement menée, au découpage classique (champs contre-champs) et linéaire, qui de part ses nombreux rebondissements, nous tient en haleine jusqu’au bout.

duveauxchroniquesprovincialespl-219x300

 

 

http://www.duveaux.com/

1...678910...29

Visiteurs

Il y a 2 visiteurs en ligne

Expo

Expo

Du beau, du bon, des bds…

Du beau, du bon, des bds…

Mag’ & revues disponibles…

Mag’ & revues disponibles…

Archives


DuffDes!gn |
Le peuple des couleurs |
ateliers enfants |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | axecreations
| ART'S DATING - DJO CAFÉ-ARTS -
| Electivo Fotografía