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Cinema Panopticum – Thomas Ott (L’Association, 2005)

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Je l’avoue, je n’avais jamais lu de Thomas Ott avant de me plonger dans ce Cinema Panopticum. Une expérience particulière. Lire n’est peut-être pas le bon terme, puise que les albums du maître de la carte à gratter sont toujours muets. Cependant, Ott nous raconte des histoires, perturbées et perturbantes, qui s’inscrivent dans la pure tradition des contes fantastiques, cruels et absurdes.

Les cinq protagonistes évoluent dans un univers kafkaïen (comme en atteste le symbole du cafard), pris au piège dans une impitoyable machinerie. Chaque destin est dirigé par une puissance supérieure (des cafards, des extra-terrestres, un médecin-fou ou la Mort elle-même), qui dans le fond n’est autre que Thomas Ott lui-même. Sa manière de considérer (le terme approprié serait ‘maltraiter’) ses personnages suscite chez le lecteur une drôle empathie, mélange de voyeurisme malsain et de pitié. Bien heureux de ne pas être à leur place.

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Se baladant dans une fête foraine aux allures de Barnum, une jeune fille n’ayant que cinq sous en poche ne peut se payer qu’une seule attraction : le Panopticum. Dans une pièce, se trouve cinq scopitones à un sou. Chacun porte un titre : The Girl, The Hotel, The Champion, The Experiment, The Prophet. On visionne donc les sketchs en même temps qu’elle. On se rend compte qu’on a déjà croisé les protagonistes dans la foule de la foire…

A la manière des Contes de la Crypte ou de la série La Quatrième Dimension, Ott développe un univers fantastique clos et structuré, comprenant la première nouvelle en ouverture, qui présente de contexte et les protagonistes, le déroulement des quatre autres, que l’on découvre en même temps que la fillette (clin d’œil au film Métal Hurlant ?) et un épilogue, qui revient au contexte du départ. Une mécanique imparable, aux ramifications multiples.

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Traditionnel dans sa mise en scène, Ott l’est également dans sa mise en images. Grattant ses petites vignettes (qui sont pour la plupart plus petites que les versions imprimées) tels les illustrateurs d’antan grattaient le bois. Son style est toutefois plus moderne, moins tranché, plus rond que celui des graveurs expressionnistes. Alors que cette technique repose sur les contrastes et la force des hachures pour signifier les formes, Ott a souvent recours aux traits de contours, propres à la bande dessinée, pour dessiner les silhouettes, les figures.

Chaque case est un tableau se suffisant à lui-même. On peut les admirer indépendamment, tant ils racontent beaucoup et regorgent d’une multitudes de détails, tout en devant les intégrer dans une lecture d’ensemble. Ott use d’un langage narratif plutôt classique, découpant l’action en séquences fluides, jouant peu d’ellipses qui trancheraient le récit.

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Nous devons malgré tout combler par nous même les non-dits de l’histoire. Qu’a donc pu voir la fillette dans cette cinquième séance ? A chacun de deviner. Mais vu la teneur des quatre premiers sketchs, je me demande si elle n’aurait pas pris connaissance d’une effroyable vérité : elle n’est qu’une chimère, un personnage de papier, le résultat de la créativité d’un auteur un peu sadique, qui ne manque pas d’humour noir…

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T.O.T.T.

En revues en voilà…

En revues en voilà... dans Presse et Revues aaarg-1-221x300

On peut se réjouir de voir apparaître en cette fin d’année quatre nouvelles revues de bande dessinée : Lapin, qui fait son retour attendu dans une formule mensuelle personnalisée, laissant carte blanche à un auteur/rédacteur pour choisir le thème et les participants. On commence avec Ayroles, suivront Baladi et Gerner. Papier chez Delcourt, revue créée par Trondheim, au format manga poche ‘cheap’. La Revue Dessinée, réunissant journalistes et auteurs partageant cette envie d’informer en bande dessinée. Une démarche réussie, proche de l’esprit du hors série du ‘Monde Diplo’ ou de la revue XXI. Et pour finir Aaarg, revue grand format initié par le scénariste Pierre Starsky. Dans la continuité de l’ouvrage collectif Aaarg… Je meurs, dont on retrouvera de nombreux collaborateurs. Ce qui s’annonce plutôt bon.

Un engouement quasi unanime (même dans la presse généraliste), saluant le salutaire retour des publications périodiques de bande dessinée. Certes, on peut s’en réjouir, mais il me semble nécessaire de préciser une chose : ces nouvelles revues – aux ambitions éditoriales différentes et complémentaires (du reportage à l’humour potache) – ne sont pas vendus dans les kiosques à journaux, mais en librairie spécialisée. Et de fait, s’adressent à un lectorat de connaisseurs. Ce n’est donc pas un retour de « la presse BD » comme on peut le lire partout, mais la sortie de revues spécialisées susceptibles de trouver rapidement leur lectorat (qu’ils partagerons, assurément). Les éditeurs ne prennent plus le risque de lancer un nouveau magazine au tirage plus important, moins confidentiel. Créer une revue spécialisée pour un lectorat spécialisé est moins risqué !

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Pour la nouveauté dans les kiosques, il faudra repasser. Certes Fluide glacial annonce une nouvelle nouvelle formule qui, bien heureusement, ne diffère pas fondamentalement de la précédente. Heureusement oui, car c’est ce que j’attends en tant que (vieux) lecteur de fouloude : pas trop de chamboulement dans mes bonnes vieilles et rassurantes habitudes (Leandri, reviens !)… Le dernier numéro double (avec un coté spécial Edika) est bien sympathique. Le psiko lui ne change pas et on ne s’en plaindra pas ! Autre fausse nouveauté, qui ravira les amateurs de grands classiques et les nostalgiques de plus de 50 ans : les Pieds Nickelés de Pellos sont réédités en album cartonné à dos toilé… Comme toujours avec ce genre de produit, on n’achètera que le premier numéro (qu’on retrouvera rapidement en foire à tout !).

Dommage pour les jeunes lecteurs de ne pouvoir découvrir, par hasard, chez leur buraliste, même un dimanche après-midi au fin fond du pays de Caux, ces magazines de bandes dessinées souvent passionnants et originaux ( je dis bien DE bande dessinée et pas SUR la bande dessinée, tels les Casemate et autres dBD). Comme j’ai pu le vivre avec les Corto, (A suivre), Pilote ou plus récemment Street life stories et autres Ferraille Illustré (derniers magazines BD découvert en kiosque, en 2003)…

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 Dessin de Gipi pour la Revue Dessinée

Le voyage à Nantes (juillet 2013)

Le voyage à Nantes (juillet 2013) dans Evenements culturels nantes01-215x300

Petit périple (de par sa durée) mais intense (de par son contenu), orchestré par l’ami Nantua (excusez du peu !), ce voyage nantais m’aura permis d’en prendre plein les mirettes et de reconnaître (définitivement) que la capitale du Duché de Bretagne (oui, je fais de la provoc’!) est une terre de bon goût, où il fait assurément bon vivre. La culture ici n’a pas cette prétention intellectuelle élitiste qui entretient les clivages. Elle est perçu comme vecteur d’émotions fortes, universelles et transmissibles à chacun, sans forcement en posséder les codes pour la comprendre… Car l’Art chamboule nos sens, avant notre intellect. C’est ce que m’a rappelé cette belle ballade…

Pour nous guider, non pas un plan, mais le numéro 7 de la revue éphémère Le voyage à Nantes. Un recueil de superbes clichés nocturnes d’Ambroise Tézenas, qui nous offre ses points de vue magiques et cinématographiques sur la belle ville.

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On commence par le Lieu Unique, incontournable, où se tient l’exposition Sans tambour ni trompette, dont le maître étalon n’est autre que Roland Topor. «Dans le sillage d ’encre de Roland Topor, singulier et trop onirique pour opérer réalistement, sept artistes continuent d’explorer les espaces entre les lignes, pour en faire émerger comme de rien, décidément sans tambour ni trompette, des univers intimes observés par réfraction». (Patrick Gyger, en préface du programme de l’exposition)

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Quelle jubilation d’admirer ces originaux (qui sont plus grands que les versions imprimées), saisir toute les subtilités de son geste, sentir sa présence. Topor est un maître incontesté du modelé hachuré, qui n’a pas peur des ombres. Parfait passe muraille, il se balade sans retenues entre les deux cotés du miroir… déformant, il va de soi. Pour autant, ce dernier ne fait pas d’ombre aux autres…

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Loin de l’idée d’école ou de courant, chaque artiste présent possède sa propre folie, un univers personnel et indépendant. Toutefois, ce rapport au corps humain initié par Topor (disloqué, morcelé, surréaliste, excitant et choquant, panique…) est le dénominateur commun de toutes ces œuvres. Les figures déformés de son ami Erik Dietman rappellent l’esthétique d’un Ensor, en plus épuré. Benjamin Monti effectue un formidable travail de découpage, récupérant des formes issues de vielles gravures ou de catalogues type Manufrance, pour les recomposer sur du papier millimétré. Daniel Nadaud nous propose des images mentales (proches du cadavre exquis) pour le moins dérangeantes… Le Beau n’est pas toujours là où on le crois. Il était bien là !

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Isaac Cordal, artiste espagnol en résidence à Nantes, nous propose une série d’installations disséminées dans la ville (Château des Ducs de Bretagne, la place Bouffay ou le quartier de la Madeleine) et nous donne à voir une certaine vision de l’humanité ‘post-cataclysme’. Si les personnages à taille réelle flottant dans les douves du Château sont des survivants d’un naufrage, l’installation de la place Bouffay nous décrit l’instant d’après une catastrophe nucléaire. Un arrêt sur image plutôt négatif de ce qu’il resterait de notre civilisation : des homme d’affaires bedonnants en costard cravate et attaché case (certains cagoulés façon SM !?), encadrés par quelques militaires masqués.

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Dans ce panorama en miniature, ces survivants hagards errent tels des zombis dans une cité ensevelit, où ne restent que quelques building détruits, souches d’arbres et vieux lampadaires. Certains tentent d’instaurer un semblant d’ordre ou de spiritualité, d’autres se laissent aller à leurs instincts les plus primaires (cannibalisme, mutilations…). Aucunes femmes à l’horizon, c’est dire si l’on est perdu !

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Sa troisième installation nous présente ces mêmes personnages en train de travailler dans des cages à lapins (clin d’œil à Brazil !). A côté, des tapettes à souris posées à même le sol tentent de prendre au piège ces petits bons hommes, en les appâtant avec des attaché case. Dans une autre salle, une maquette de forteresse constituée de valises…

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Isaac Cordal aime à incérer ses personnages dans l’espace urbain. Il joue avec les focales (vues d’ensembles et gros plans), les échelles (tailles normales ou miniatures), les niveaux (corps debout, assis, couchés, à moitié ou entièrement ensevelis…). Les symboles forts de l’attaché case et de l’homme d’affaire bedonnant et « calvitié » donnent corps et sens à un discours « écolo anti-capitaliste » clairement affiché. L’air de rien, sous un premier abord divertissant (son univers n’est pas dénué d’humour), Cordal dénonce et dérange, nous renvoyant à nos travers d’homo sapiens conditionnés.

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Plus ludique, mais non moins pertinente, « Suites d’éclats » de Felice Vaniri se tenait Quai des Antilles, dans un bel espace éphémère, au bord de la Loire, le long des anneaux de Buren. S’approprier l’espace pour percevoir les formes géométrique simples (aux couleurs primaires vives), trouver la bonne focale qui permet de saisir ces dimensions parallèles, en prendre plein les mirettes avec ces nouveaux espaces qui donnent le vertige… c’est une part de ce que nous offre cette exposition qui parait simple, tellement s’en est évident…

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Merci mon ami pour ce magnifique séjour. Je n’oublierai pas l’hallucinant panorama du haut de la tour Bretagne, ces parties de baby foot endiablées (faudra t’entraîner mon choux !), cette soirée musicale bien arrosée, des dialogues riches et intenses… Bref, cette belle tranche de vie qui forge les bons souvenirs et scelle l’amitié.

Toutes les photos, excepté la première et la quatrième, sont de l’ami Nantua.

Ariol, le maître chien – Guibert & Boutavant (Bayard Editions, 2012) / Le guide du mauvais père – Guy Delisle (Delcourt, 2013)

Ariol, le maître chien - Guibert & Boutavant (Bayard Editions, 2012) / Le guide du mauvais père - Guy Delisle (Delcourt, 2013) dans Chroniques BD eariol-1

Ces deux petits albums ont en commun de raconter l’enfance, les enfants, le fait d’être parent… Si Emmanuel Guibert et Marc Boutavant abordent le sujet du point de vue d’Ariol, un môme bien de son époque, Guy Delisle préfère rendre compte de ces petits événements qui rythment la vie d’un père 2.0.

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Guibert et Boutavant usent d’un style humoristique anthropomorphique qui illustre à merveille la vie d’un gosse de huit ans, ses rêves, ses tracas, ses joies et ses déceptions. Entre ses parents (il est fils unique), sa mamie, ses copains et copines d’école, son instituteur, son idole le Chevalier Cheval, Ariol mène une vie palpitante. Il est à cet age magique où tout se crée, où tout n’est que découverte. Son imagination fertile lui permet de vivre les plus folles aventures au coin de la rue, à table (avec l’aide de papa !) à l’école ou dans sa chambre… Tous les personnages sont attachants et bien dessinés, à l’image de cette scène quand sa mère lui parle de son grand père qu’il n’a jamais connu, lui disant : « Vous vous seriez bien aimés »… Les auteurs dressent des portraits et des situations bien plus subtils que ne pourrait le laisser penser (au premier abord) ce style enfantin. Fin dans sa forme et son propos, ce petit album a tout d’un grand. Il aurait pu (du ?) obtenir le prix jeunesse d’Angoulême 2013…

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Delisle est dans une démarche plus anthropologique et autobiographique, rendant compte de cette dure réalité d’être père d’une famille de deux enfants. L’air de rien, il pose la vraie question : jusqu’où peut-on mentir ou dire la vérité à un enfant ? Il n’y a pas de réponse bien entendu, seules l’expérience, les situations vécues et les erreurs commises nous rapprochent de la vérité. Pas facile d’être parent, pas facile d’être père quand vos enfants de moins de six ans vous demandent si la petite souris ou les cloches de Pâques existent… Delisle se met en scène presqu’en temps réel, comme peut le laisser supposer ce graphisme leste, épuré, plus proche d’une écriture que du pur dessin. On y retrouve son humour bon enfant, légèrement absurde et parfois cruel, ce sens aigu de la chute, cette économie de moyens et d’effets qui lui permet d’aller à l’essentiel.

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Deux approches bien différentes mais somme toute complémentaires. J’avoue une petite préférence pour la démarche de Guibert et Boutavant, qui me semble plus aboutie (normal, puisse que c’est une série) que celle plus immédiate et brute (mais non dénuée de bon sens et d’humour) du « one-shot » de Delisle.

J’aime pas… (éditions Hoëbeke)

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La sympathique collection J’aime pas des éditions Hoëbeke donne carte blanche aux auteurs pour se lacher sur un sujet qui les insupporte.

On le sait depuis son claudiquant sur le dance floor, Luz n’aime pas n’importe quelle musique. Il n’aime surtout pas la chanson française. Non pas ses grands classiques qui, de Gainsbarre à Brassens, jusqu’à Dominique A ou Arthur H, méritent notre estime. Non, plutôt cette « nouvelle nouvelle chanson française », incarnée par le plus insupportable de tous : Vincent Delerme, le chantre de l’insignifiant, qui nous assène à longueur d’albums sa litanie des petites préoccupations de l’intime. Les scènes de dialogues entre Delerme et son nombril Bibile sont, à ce titre, fort savoureuses. Benabar, Biolay, Cali, Obispo, Raphael, Aubert, Renaud, mais aussi Yvette Horner, tous en prennent pour leur grade. Que du bonheur…

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Florence Cestac n’aime pas les gens qui se la pêtent et se prennent pour ce qu’il ne sont pas. Le mari parfait, la psy de service, l’adolescente blessée, l’écolo modèle, le grand artiste, le détenteur du bon goût français… Avec son humour gentillement mordant (et son inimitable style « gros nez »), Cestac nous venge de tous ceux qui nous pourrissent la vie au quotidien. Ces insupportables qu’on aimerai remettre à leur place, mais nos bonnes manières (plus surement notre manque de courage) nous en empêche.

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Alévêque et Large eux, n’aime pas la crise. Comme tout le monde me direz-vous. Cependant, les textes d’Alévêque nous confortent dans l’idée que ce n’est pas la crise pour tout le monde, que certains s’en goinfrent royalement, que les plus touchés sont encore et toujours les plus démunis.

S’il pensait nous faire rire, c’est plutôt raté. Non pas qu’Alévêque soit mauvais, au contraire, il est actuellement l’un des meilleurs humoristes politiques engagés (avec Didier Porte et Thierry Rocher), usant de cette prose redoutablement lucide et de ce sens aigu de la chute qui, pour nous faire sourir, nous renvoie à notre condition de pauvre (con). Ce sont les thèmes qu’il aborde qui ne prêtent pas à rire. Heureusement que Large apporte un peu de couleurs à cette grisaille.

Alévêque n’invente rien. Il fait des liens, met en corrélation des informations pour nous éclairer sur les réels enjeux de cette crise, pointant les aberrations de nos classes dirigeantes (politique, finance), dénonçant les dérives du système libéral. On peut ne pas être d’accord, dire qu’il fait des raccourcis. Perso, j’adhère pleinement à sa manière de présenter les choses. Alévêque est un véritable humoriste, espèce rare. Il ne nous brosse pas dans le sens du poil, il nous colle un bon coup de pied au cul !

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