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SERRE …vice compris

Restons avec un dessinateur de génie en la personne de Claude Serre. Un génie sur tous les tableaux : du graphisme, du dessin humoristique, de l’art de raconter des histoires en un seul dessin, de l’humour noir, de la couleur… Ces dessins sont hors du temps, d’une maitrise technique irréprochable (gravures à l’encre noire ou couleurs aquarelles chaudes). Un dessinateur indispensable.

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Engagés sans en avoir l’air, les tableaux de Serre abordent des thèmes existentiels de société (la vie, la mort, l’amour, les vacances, la bouffe…) avec un humour absurde, souvent cruel, qui fait mouche à chaque fois ! Les festivités ont débuté en 1972 avec Humour noir et hommes en blanc, qui remporta fort justement le Prix de l’Humour Noir, pour finir avec le Dico des maux en 1997, puisqu’il nous a bêtement quittés en 1998…

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Site officiel

Bonheurs Mélancoliques – Ivars (Zebu éditions, 1996)

 

Bonheurs Mélancoliques - Ivars (Zebu éditions, 1996) dans Chroniques BD bonheursmelancoliques

Ivars sévit depuis de nombreuses années dans les pages du Psikopat. Son style humoristique, aux formes rondes et caricaturales lui permettent de faire passer la pilule plutôt amère des thèmes qu’il traite (la dépression, le suicide, le voyeurisme, la perversion…). Car à la question peut-on rire de tout ? Ivars y répond par la positive (sans pour autant positiver), sans tabous. Et il ne nous épargne rien. Dans ce Bonheurs mélancoliques, il prend un malin plaisir à mettre ses personnages dans des situations malsaines et honteuses. Dans son album laissez nous vivre, il invente les manières les plus débiles pour mettre fin à ses jours, à l’image du chien qui cherche à se noyer dans sa collerette…

Malgré les apparences, Ivars a beaucoup de tendresse pour ces personnages qui agissent au gré de leurs pulsions. Et on prend un malin plaisir à les voir évoluer dans des situations catastrophiques et irréversibles (mieux vaut eux que nous !). Car se laisser aller à nos instincts les plus vils n’apporte que des ennuis. Ouf, la morale est sauve… Les maux de nos sociétés individualistes sont passés au crible de son humour ravageur et tendre à la fois. Ivars possède un sens de la chute cruelle et absurde, qu’on n’avait pas vu depuis le Pervers Pépère de Gotlib…

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eric-ivars.com

Mordillo Show

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Quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes ! Guillermo Mordillo est un poète de l’humour dessiné. Chaque fois que je me replonge dans ses albums, en particulier Le Galion, Crazy Coyboy et Crazy Crazy, compilés dans l’ouvrage Mordillo Show (par l’éditeur italien Arnoldo Mondadori en 1991), j’y retrouve le même émerveillement que lors de mes premières lectures (à l’époque dans Pif Gadget), mais en découvre encore à chaque fois, tant on décèle dans cet humour à priori « gentiment enfantin », des niveaux de lectures bien plus adultes…

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Mordillo est autant à l’aise dans l’exercice du gag en dessin unique que pour nous raconter des histoires, toujours muettes. Il se situe dans un espace narratif intermédiaire entre la planche, le strip et l’illustration. Sans oublier le domaine de l’animation dans lequel il excelle également. Son graphisme rond et magnifiquement coloré, ses personnages aux « gros nez » tous semblables et pourtant tous uniques, ses animaux difformes mais très ressemblant (dont ses fameuses girafes), le style de Mordillo est rapidement devenu un langage universel. Un style associé à un humour subtil, tendre, parfois mordant, souvent absurde mais toujours juste, dénonçant bon nombre de nos travers d’homo sapiens. Ce qui a pleinement contribué à cette reconnaissance sans frontières… Un génie ce type.

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Mordillo.com

Aaarg… Je meurs – Collectif (Même Pas Mal éditions, 2009)

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Aaarg… Je meurs est un ouvrage collectif lancé par des éditions Même pas Mal (basées à Marseille), et dont le titre annonce la couleur. Un recueil composé de « gentillesses et méchancetés illustrées » par une bande de dessinateurs venant globalement du milieu alternatif. On y retrouve des réguliers du Psikopat, de MyWay ou Speedball (les fanzines de Chester) tels que Besseron, Olivier Texier, Mo Cdm, Cha, Loïs… Des auteurs adeptes d’histoires courtes (signées pour beaucoup par le scénariste Starsky), de gags en strips (les très perturbés Paf et Hencule) ou en dessins uniques (les MéFaits d’Olivier Texier), qui trouvent logiquement leur place dans ce genre de recueil à thème.

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Par Goupil Acnéique & Abraham Kadabra

Sales Bêtes ! Sales Gosses ! Un thème qui inspire des histoires plutôt trash et parfois dérangeantes, mais toujours sur le mode de l’humour (absurde et noir, of course). On pourrait reprocher à certains de ces dessinateurs de « mal dessiner ». Il est vrai que leur graphisme n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler « académique ». Point de jolis dessins dans ce recueil, mais des graphismes expressifs et contrastés. On sent derrière chaque trait une forte personnalité, entre les strips crades de Goupil Acnéique (fondateur du blogdamned), le noir et blanc minimaliste de Alph, ou celui très contrasté de Yann HxC (qui signe la couverture). Ainsi qu’une grande maitrise de toutes les composantes d’une histoire en bande dessinée : dialogues, narrations, découpages, mises en pages, graphismes… Des bandes parfaitement cohérentes entre leurs sujets et leurs formes.

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Feed-back par Alph

Ses qualités formelles (format livre, quadrichromie, papier de bonne tenue, couverture épaisse et souple…) se rapprochent plus d’une revue comme Lapin que du fanzine. La dimension underground est pleinement assumée par la présence de deux dossiers (bien foutus) consacrés à deux artistes-illustrateurs majeurs de la contre-culture US. Le new yorkais Eric Drooker (connu pour ses pochettes des disques The ghost of tom joad de Rage Against the Machine ou encore King for a day de Faith No More) dont les œuvres expressionnistes en noir et blanc sont d’une efficacité remarquable. Le californien Emory Douglas, activiste engagé et illustrateur officiel des Black Panthers. Deux artistes pour qui le dessin est une arme bien plus efficace pour revendiquer leurs droits (et changer les mentalités) que des Aka47…

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Eric Drooker

http://aaarg-je-meurs.blogspot.com/

Mad se paie une toile – Collectif (Neptune, 1984)

Mad se paie une toile - Collectif (Neptune, 1984) dans Chroniques BD mad0222092003

Mad, la référence. Là où a commencé l’aventure de la bande dessinée humoristique pour adulte. Dans une époque d’après guerre où les mœurs et modèles de société ont irrémédiablement changé, est apparu auprès d’une nouvelle génération d’artistes un sentiment de liberté et une certaine revanche sur la vie, qui n’était pas qu’illusion et beaux discours. Cela dit, les années 50 étaient encore très conservatrices, mais brulait déjà les braises de la future contre-culture made in US (à base de beat génération, de rock n’ roll, de cinéma d’exploitation, de comics…), devenant un modèle culturel qui s’exportera très bien.

Mad est l’un des piliers fondateurs de cette contre-culture, qui influencera la bande dessinée underground des années 60, à nos jours. Goscinny, Crumb, Spiegelman, Gotlib, Mandryka, Moebius, Shelton, Petillon, Daniel Clowes… Tous ont été marqués au fer rouge par la revue de la bande à Kurtzman. Par cet humour absurde, à plusieurs niveaux de lecture, parodiant le monde qui l’entoure (essentiellement culturel), abordant de façon satirique des thèmes de sociétés…

« Mad, ses parodies dévastatrices, ses outrances ravageuses, ses vulgarités bienfaitrices, ses gags énormes et jamais vus. Et ses plaisanteries énigmatiques. Que signifie « Potrzebie » ? Et « Fershlugginer » ? Mystère. Des mots cabalistiques placés par Kurtzman ici et là, toutes les fois où il ne savait pas quoi y foutre d’autre, probablement. On en fini pas de répertorier les trouvailles du Maître. Les coups de révolver entre les yeux qui laissent de beaux trous bien ronds, comme percés au vilbrequin. Les milliers de panneaux disposés un peu partout et indiquant que « Killroy était ici » ou qu’il fallait « Manger chez Joe » ou demandant « A propos, comment va ta mère, Ed ? » Personnages aux expressions outrageusement démentielles, hystérie collective, cases parasitées par une multitude de gags dans les gags dans les gags, bande dessinée faite par d’authentiques aliénés mentaux et engendrant ce rire, le plus énorme qui soit. Ce rire qui fait tellement de bien par où ça passe ! » (Gotlib en préface)

L’audace graphique est privilégiée, publiant des dessinateurs dingues (entre génie et folie) mais surtout non-académiques, en décalage par rapport aux canons officiels du dessin de presse. Tous les artistes qui ont œuvrés pour Mad sont rapidement devenus des références incontournables dans le monde du 9ème art : Wallace Wood, Will Elder, Jack Davis, Don Martin ou Basil Wolverton (je vous renvoi au dernier T’ar ta lacrèm’ de Frémion, consacré à cet auteur, dans le fluide n°414)…

Co-traduit (avec entre autres Jacques Lob) et préfacé par Gotlib, cet album regroupe les parodies de films (marque de fabrique de la revue) qui ont été réalisées dans le journal du n’9 au n°23, soit de février 54 à mai 55. De Jules César à King Kong, de L’équipé sauvage à Ouragan sur le Caine… Kurtzman et ses acolytes (Wood, Davis et Elder, ainsi que Krigstein et Severin) revisitent donc certains grands classiques de l’âge d’or du cinéma américain. Le tout entrecoupés de réflexions pertinentes (et madiennes !) sur la conception des affiches de films, la technique du slow-motion, les différences entre un livre et son adaptation cinématographique, ou encore les scènes qu’on aimerait réellement voir dans un film…

Kurtzman et ses amis s’amusent avec les codes du médium (montages photos, itérations iconiques, etc.), prenant les lecteurs à témoin de leurs délires. Wallace Wood est le roi du détail de second et troisième plan, nous obligeant à scruter ses dessins pour en saisir toutes les subtilités. Jack Davis est plus contrasté, plus excessif dans les mouvements (ce qui a surement marqué un Gotlib !) Will Edler se situe entre les deux, dynamique et minutieux. Bernie Krigstein est à part. Il est plus stylisé. Son graphisme expressif fait plutôt référence au cubisme (mouvements excessifs, formes anguleuses et anatomies déformées). Le graphisme de John Severin se rapproche plus des 3 premiers…

Bref, ce Mad se paie une toile est un ouvrage de référence, le deuxième volume d’une anthologie qui en compte 5, initiée en 1978 par les éditions du Fromage, et terminée en 1987 chez Albin Michel. Une série jamais réédités depuis…

madh dans Chroniques BD

démonstration de Slow Motion par Jack Davis

http://www.dccomics.com/mad/

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