Initialement sorti en 1977 chez l’éditeur Sans frontière (puis chez les humanoïdes associés en 1978 et dans la collection un auteur (A suivre) de Casterman en 1984), cette première aventure de Stéphane – Le guêpier – est l’occasion pour moi de lire une histoire complète de Ceppi. Non pas que je le découvre maintenant, mais je n’accrochais pas à son style jusqu’alors. Et j’avais tord bien sur. Ceppi est un formidable dessinateur et raconteur d’histoire, qui a collaboré aux revues Metal Hurlant et (Asuivre) de la grande époque.
Ceppi a appris la BD au long des premiers albums et ça se sent. Le trait “amateur” se transforme très rapidement et devient plus solide, plus posé. On n’est pas dans le réalisme photographique mais plutôt dans une sorte de ligne claire précise. En résumé une série atypique mais passionnante servit par un dessin en totale adéquation avec son propos. Vivement conseillée à tous les amateurs de voyage…(bedetheque)
Ce qui étonne dans ce road movie, c’est cette absence de moralité. On suit le périple d’un loser qui accumule des actes délictueux pour tenter de survivre. Il participe à un braquage de banque qui tourne mal. Il menace l’employée, laisse le banquier pour mort et s’enfuit comme un lâche. Il trace la route pour atteindre la frontière italienne et se réfugie chez des gens accueillant auprès de qui il se fait passer pour quelqu’un d’autre. Pensant être loin de cette histoire de braquage, il tombe par un mauvais hasard sur l’employée de la banque qui menace de le dénoncer s’il ne lui remet pas l’argent du butin. Il agresse alors cette dernière, la séquestre durant plusieurs jours et l’abandonne à son sort pour s’enfuir de nouveau, en entrainant avec lui la jeune fille de ses hôtes… Bref, ce héros est un vrai salaud, qui agit mal en réaction à des événements qu’il ne maitrise pas. Cependant, on a de la compassion pour lui, on aimerait qu’il s’en sorte et prolonge sa route. Ce qu’il fera d’ailleurs, sur au moins treize albums…
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