En l’espace d’un an, on a eu droit à trois films usant du procédé de la caméra subjective : Diary of the dead, Cloverfield et [rec]. Un manière de filmer initié par le flippant Blair Witch Project (un de mes films fantastiques préférés), mais il faut rendre à César ce qui lui appartient, c’est le réalisateur Ruggero Deodato qui a crée cette manière particulière de filmer avec son Cannibal Holocaust. Une narration en temps réel dans laquelle les protagonistes filment ce qu’ils sont en train de vivre (et vont même jusqu’à faire le montage eux-même dans Diary of the dead). Pour justifier le fait d’avoir des caméras, les personnages sont soit des journalistes, des apprentis réalisateurs ou des particuliers ayant leur caméra DV.
Il n’y a plus « l’œil du réalisateur », seulement un travail de montage. Ces films « caméra à l’épaule » ne cache pas l’envers du décors, l’aspect technique de la réalisation (prises de son, lumières, cadrage… Les personnages sont acteurs et réalisateurs de l’histoire qu’ils vivent. Cela créé une mise en abîme intéressante, un dynamisme nouveau (certains sont même limite irregardables tant la camera est constamment en mouvement) et une réflexion sur ce qu’est la réalité (filmer un événement est-ce le vivre ?)
J’ai vu dernièrement [rec] en me disant qu’il n’y allait rien avoir d’original tant ce procédé commence à être éculé. Heureusement, je ne connaissais pas l’histoire, et l’avantage de ce genre de narration, c’est que rien n’est exposé à l’avance. On découvre les événements en même temps que les personnages, ce qui a pour effet de nous impliquer émotionnellement dans l’histoire.
Une journaliste et son cameraman font un reportage sur une caserne de pompiers. Le but est de vivre 24 heures aux cotés de ces héros modernes. Ils suivent donc une équipe qui intervient dans un immeuble où a priori une vieille dame aurait appelé les secours. C’est à partir de là que rien ne va plus, quand les autorités bloquent toutes les sorties et les mets tous en quarantaine… Un énième film de ce genre qui m’a bien bluffé, grâce à cette caméra à l’épaule qui dynamise totalement cette histoire en huit clos. La forme n’est pas gratuite et complète parfaitement le fond de l’histoire : on peut comparer cette caméra qui s’immisce dans l’intimité des gens à un virus contaminant un organisme… Ce qui fait de ce petit film une réussite du genre.
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