Ce recueil de dessins est le fruit de la collaboration entre trois dessinateurs aux styles bien différents, réunis autour d’une thématique commune : la fanfare. Car ces dessinateurs sont aussi musiciens, chacun jouant d’un cuivre, le baryton pour JY et le trombone pour Bridenne et Avoine. De fait, ils maitrisent leur sujet, ça sent le vécu…
Bridenne possède un trait lâché et vif, propre au dessin de presse. Il a d’ailleurs travaillé pour l’Echo des Savanes, Pilote, Télérama ou même l’émission « Droit de Réponse » de la grande époque. Hédoniste, la musique est pour lui associée au(x) plaisir(s) de la chair, à l’ivresse de la bonne chair.
JY
JY (que je découvre ici) développe lui un style et un humour plus anglo-saxon, à base de non-sens et d’absurdités graphiques. Il joue avec la perspective et la représentation de la 3 D et fait évoluer ses personnages dans un système espace-temps particulier, où la pesanteur ne semble pas exister. Ses personnages flottent dans l’air, comme portés par la musique.
(ce dessin d’Avoine n’est pas issu de La Fanfare)
Avoine (découvert avec ces superbes 4èmes de couv’ de Siné Hebdo) nous proposent des dessins plus structurés. Ce gars semble dessiner avec une règle et un compas. Ses formes sont d’une droiture géométrique irréprochable. Ses dessins pourraient paraître froids s’ils n’étaient servis par ce trait épais et charbonneux qui dégage beaucoup d’émotions. Son humour fleure bon le surréalisme à la belge.
Humour absurde et poésie graphique sont au rendez-vous dans cet ouvrage. Et si cette Fanfare ne fait pas de bruit, ces dessins là ne passent pas inaperçus ! La musique adoucie les mœurs, mais pas la matière grise.
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