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Rock’n'roll & chocolat blanc – Jackie Berroyer (Wombat, 2013)

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Jackie Berroyer a côtoyé de prêt les artistes les plus influent du rock français de la fin des années 70. Enfin, côtoyer est un bien grand mot. Approcher serait plus juste. S’il a rapidement sympathisé avec Kent et toute la clique des Starshooter, il aura mis un peu plus de temps à se faire sa place auprès de la bande des Téléphone (surtout avec Aubert). Sans parler du gros problème de communication avec Higelin père.

Berroyer se pose régulièrement la question de sa légitimité, non pas d’écrire sur ces groupes qu’il adore – en tant que chroniqueur à Charlie Hebdo et Rock & Folk, il en a les compétences et la liberté – mais de partager leur intimité afin de rendre compte de leur parcours. Sachant qu’il a négocié avec la maison de disques de ces trois groupes (Pathé), et non directement avec ses membres, son intégration est difficile, bons nombres de musiciens le regarderont d’un air suspicieux. Une situation qui le mettra mal à l’aise tout au long de son reportage. Une autre difficulté pour lui, est de retranscrire au plus juste la teneur des échanges, puisse qu’il n’enregistre aucuns entretiens ni dialogues informels avec les artistes. Du coup, la tache est plus difficile. Heureusement, il est passé maître dans l’art du ‘botter en touche’.

Ce que j’aime chez Jackie Berroyer, c’est qu’il ne triche pas. Il avoue tout, sans honte ni duperie. Il pratique l’autodérision comme d’autres la guitare : en virtuose. Car s’il s’amuse avec cette pseudo prétention à faire de la littérature (du moins à toucher le chèque d’un éditeur pour un livre à venir), et à rendre compte de cette révolution musicale qu’il est en train de vivre, il ne se prend jamais au sérieux. Même si on le sent attiré par la belle écriture et, sans flagornerie mal placée, il possède de grandes qualités formelles.

J’ai surtout aimé cette manière propre à brouiller les pistes temporelles de son récit. Cet ouvrage date des années fin 70. Pour cette réédition, il rédige une pré-préface (puisse qu’il avait déjà préfacé cet ouvrage à l’époque) datée de 2012. Cependant, elle s’inscrit dans une continuité de style et de ton qui crée une troublante mise en abyme, confrontant le Berroyer de 2012 à celui de 1979. Du coup, on ne sait pas quand commence le récit originel, mais on s’en moque. Et après lecture, au regard de sa manière de raconter, très anecdotique, se laissant porter par le déroulement du fil de sa mémoire affective (le fait de ne pas avoir pris de note « in situ » l’oblige à cette formidable gymnastique du rappel de souvenirs, qui amène inévitablement à la digression, à l’aparté qui comble les vides), on se rend compte que les repères temporels n’ont aucun intérêt. Ce qui compte, se sont les impressions, l’enchaînement des souvenirs, le rythme de la narration.

Berroyer a cette qualité rare de savoir nous rendre complice de ses souvenirs, de nous accrocher jusqu’au bout de son récit sans se foutre de notre gueule. Car c’est dans l’anecdote qu’il touche à l’essentiel : l’authenticité de ses sentiments. A ce titre, il fait assurément parti de la famille des Cavanna, Delfeil de Ton ou autres Léandri.

« La jeunesse de Berroyer, c’est le rock’n'roll. Il a trente-deux ans, Berroyer. Juste le recul qu’il faut pour bien parler de la chose. Y ajouter l’humour. Sans humour, pas de Berroyer. Sans Berroyer, grande baisse de la production d’humour, dans notre cher et vieux pays. Berroyer vient de publier un livre qui s’appelle Rock’n'roll et chocolat blanc. On peut le lire sans aimer le rock’n'roll ni le chocolat blanc, il n’y parle que de Berroyer. Il va devenir célèbre. » (Delfeil de Ton in Le Nouvel Observateur, 1979).

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Nouvelles éditions Wombat

La revue dessinée (2013-2014)

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Beb Deum (n°2)

La bande dessinée de reportage, ou plus exactement le reportage en bande dessinée, commence à dater. Si l’illustration journalistique existe depuis l’invention de la presse papier, user du format BD pour transcrire de l’information est plutôt récent. Durant les années 70, certains auteurs de Charlie Hebdo (Cabu, Gébé, Wolinski, Willem…) se sont essayé au reportage dessiné avec brio, mais le résultat est plus proche du carnet d’impressions (dessins et textes s’entremêlant dans une même mise en page) que de la forme classique de la bande dessinée (cases, séquences, ellipses, phylactères…). En 1985, Thierry Groensteen avait correctement anticipée cette tendance, observant «… de nouvelles ambitions chez certains auteurs, soucieux d’interroger leur époque et d’en témoigner plutôt que de la rêver ou de s’en évader. Il se pourrait (mais il est trop tôt pour l’affirmer) qu’on assiste en ce moment à l’émergence d’un nouveau genre, le BD-reportage. Demain, certains envoyés spéciaux des organes d’information n’auront peut-être plus la caméra au poing, mais bien le crayon à la main » (in La bande dessinée depuis 1975, Albin Michel).

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Gipi (n°1)

Toutefois, si cette pratique n’est pas nouvelle, l’idée d’une revue uniquement composée de reportages ‘par la bande’ n’avait pas encore été concrétisée. La revue XXI a impulsée la tendance en intégrant un reportage dessiné dans son rédactionnel. Le monde Diplomatique avait lancé un hors-série plus que convaincant, qui aurait mérité d’être pérennisé. La Revue Dessinée s’inscrit dans cette veine et dispose d’une équipe de rédaction composée de journalistes et d’auteurs de bande dessinée, qui élaborent ensembles les articles qu’ils nous proposent. Certain(ne)s portent même les deux casquettes, telle que Marion Montaigne et son sympathique reportage sur le parc zoologique du jardin des plantes de Paris (n°1-2). Les deux premiers numéros sont de très bonnes factures (superbes couvertures de Gipi et Beb Deum) et donnent vraiment envie d’y plonger.

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Marion Montaigne

Alors bien sûr, l’ensemble des articles, reportages et autres documentaires est plutôt inégal. L’intérêt variant en fonction des thèmes abordés, du traitement graphique et de l’angle d’approche choisi : réaliste, avec le style très pictogramme de Daniel Blancou sur le dossier du gaz de Schiste de Sylvain Lapoix (n°1-2) ; humoristique, comme les cours de sémantique de James (n°1-2) ; satirique, avec le doc d’anticipation sur l’humain augmenté d’Olivier Jouvray et Maëlle Schaller (n°2)… On ne peut apprécier tous les articles de la même manière, cela dépend du sujet et de l’auteur. J’ai particulièrement savourer le documentaire d’Arnaud le Gouëfflec sur le musicien Moondog, illustré par Nicola Moog (n°1), Les plaines de Fukushima d’Emmanuel Lepage (n°2), le voyage en Terres Australes de Christian Cailleaux (n°1) ou le formidable Allende, le dernier combat par Olivier Bras et Jorge Gonzalez (n°1).

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Olivier Bras et Jorge Gonzalez

Des dessinateurs que j’apprécie m’amènent à découvrir des sujets que j’aurais sûrement zappé dans une revue d’info classique – Nicoby avec l’incroyable enquête sur les écoutes téléphoniques en Libye de Jean-Marc Manach (n°2), Stassen qui continu son investigation au Belge Congo (n°1) – et ça, c’est bien. Des articles qui informent et apportent un éclairage sérieux sur les événements décrits. Tout en régalant l’amateur de narration séquentielle qui en prendra plein la vue et fera assurément de belles rencontres. Une revue qui fait découvrir des fonds et des formes. Gageons que La revue dessinée trouve rapidement son rythme de croisière et devienne un rendez-vous trimestriel à ne pas louper.

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Emmanuel Lepage

Le revue dessinée

Oldies from seventies…

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1972, c’est encore la grande période de Pilote, celle d’avant la création de la nouvelle presse dissidente (L’Echo, Fluide, Métal…). Cette version hebdomadaire a permis à de nombreux lecteurs de découvrir de nouveaux jeunes dessinateurs qui deviendront pour beaucoup les maîtres de la BD d’aujourd’hui. A l’image de Bilal, qui signe la couverture et publie ici une de ses premières histoires de pure SF. Son graphisme est encore maladroit. Il se cherche encore (et toujours, d’ailleurs !) mais on y décèle les prémices d’une œuvre forte.

On trouve au sommaire de ce numéro 671 les planches de Vidal et Hoppe, Beketch et Loro, Beketch et Alexis, Vidal et Clave, ou Carthy qui, de part leur forme « fiche conseil », demeure sous forte influence « Madienne ». Coté bandes, que du bon : des histoires complètes avec Leconte, Bilal, Gibo, Fred, Greg ou Jean-Claude Gal… Et des prépublications avec Astérix (extrait du Devin), Forest ( Hypocrite), Lucky Luke (Chasseur de primes) ou Blueberry (Ballade pour un cercueil). Sans oublier les pages d’actualités de Jean Florac et Guy Vidal. Un numéro qui reste parfaitement lisible et tout à fait intéressant, même plus de quarante ans après sa sortie.

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A une époque (début des années 70) où ni Métal Hurlant ni Mad Movies n’existaient, les amateurs de fantastique avaient peu de chose à se mettre sous la dent ! Heureusement pour eux, il y avait Creepy, et son cousin Eerie. Deux revues traduites directement du matériau issu des EC Comics (Les Contes de la Crypte). D’où la présence dans ces pages de Wally Wood, Angelo Torres ou Richard Corben.

Ce recueil de trois numéros (les 18, 20 et 21. mais où est passé le 19 ?!), datant de 1973, alterne entre bandes dessinées déviantes en noir et blanc et articles de films fantastiques (de Universal, la Hammer ou les productions Corman) richement documentés. On y trouve de nombreuse images d’archives des (dorénavant) classiques du cinéma d’épouvante (Le bal des vampires, La créature du lac noir, Westworld, Dracula, La nuit des morts-vivants, etc.), ainsi que des chroniques sur les fanzines et revues de l’époque (ils parlent de Mad Movies en ces termes : « Le meilleur fanzine français consacré au cinéma fantastique dont la qualité s’accroit au fil des numéros »).

Creepy et Eerie sont actuellement réédités par le label Delirium des éditions ça & là.

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Première mouture de l’Echo des Savannes, et de loin la meilleure, car uniquement consacrée à la bande dessinée. L’Echo de 1974 est encore géré par le trio infernal Mandryka, Gotlib et Brétécher, avant que ces deux dernier(e)s ne s’envolent pour d’autres folles aventures éditoriales…

Mandryka est absent de ce dixième numéro (mais bien sur crédité en tant que directeur de publication), qui comprend la présence du génial Alexis et son loufoque La publicité dans la joie, scénarisé par Gotlib. Le monstrueux Masse et son noir et blanc massif nous raconte Une soirée en famille digne de Kafka et Dali. Leconte qui, avant de se faire un nom en tant que réalisateur, était un dessinateur talentueux et prolifique (il a bossé pour Pilote, Mormoil, Fluide Glacial…) au style monolithique et absurde très personnel qui ma foi, vieilli plutôt bien. Gotlib lui, nous présente sa version hallucinante et déjantée de l’Exorciste, en pas moins de 16 pages. On sent qu’il se libère ici de toute ces années de frustrations et d’(auto-)censures accumulées au sein de Pilote et de Pif. Plus aucuns tabous de sa part, ça fornique, dégueule, sue, chie et trucide à tout va. Jubilatoire ! Brétécher ferme le bal avec l’histoire de Chandelle, une jeune frustrée qui porte bien son prénom.

Un numéro dix de l’Echo qui, dans sa forme (édito de Gotlib !) et son sommaire (excepté cette absence de rédactionnel), annonce le futur Fluide Glacial qui sortira l’année suivante, en 1975.

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Y a pas à dire, Métal Hurlant était ce qui se faisait de mieux en cette époque de la fin des années 70. Pour preuve, le nombre de revues et fanzines qui s’en sont inspirés, même encore aujourd’hui. Un journal copieux (comprenant de nombreux dossiers complets, riches analyses et chroniques érudites) et généreux (sur cent pages en moyenne, de nombreuses bandes et illustrations d’auteurs prestigieux). Cette générosité constante est une preuve que la passion et le respect de son lectorat, étaient les principaux moteurs de la rédaction. Cette envie de partager, de faire connaître, fait de Métal Hurlant un journal-passeur, le prospecteur d’une nouvelle génération d’auteurs… Un lieu incontournable pour les grands artistes internationaux de la BD et de la SF.

Ce 39ème numéro comprend la présence de beau monde : Cornillon, Voss et son Kar War, Hermann et son Jérémiah, Druillet, Lob, Charlier & Gir avec leur Blueberry (en couleur !), Chaland, Margerin, Moebius et son garage hermetik, Paul Gillon et ses naufragés du temps…

La ‘formule Métal’ est ici à son summum : alchimie parfaite entre les auteurs « classiques » (Druillet, Moebius, Voss…) et les « modernes » (Chaland, Margerin…), la pure science fiction et l’humour absurde, la ligne claire et un graphisme plus chargé. Une revue qui reste d’une insolente modernité.

 

La preuve par l’image

L’idée de cet article est d’établir des liens évidents ou incongrus entre des images issues des Arts visuels (Bd, Cinéma, Peinture, affiches, pochettes…). Des références volontaires, involontaires, des coïncidences, des liens connus ou reconnus, ou tirée par les cheveux… Pour illustrer l’idée que rien ne vient vraiment par hasard…

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L’ami Soluto s’essaye avec brio au soubockisme, chère au camarade Lolmède… Cette superbe série de quatre paires de mains ne sont pas en évoquer la pochette de l’album Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven des fascinants et énigmatiques Godspeed You! Black Emperor. Soluto avait-il la ref ? Je lui demanderai à l’occasion !

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« Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven » Godspeed You! Black Emperor

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Nuls doutes possibles que cette couverture du numéro 47 de l’Echo  (déc. 1978), dessinée par l’inénarrable Solé, ait fortement influencé les créateurs des Crados (Garbage Pail Kids) pour leur personnage de Robin des Doigts (Handy Randy) créé au début des années 80.

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Avec ce superbe dessin récemment publié sur sa page fb, Jean-Michel Thiriet revisite ce gag de l’immense Claude Serre… Une belle poésie dans les deux cas…

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La couverture de l’album Fix Me d’Arnaud Rebotini n’est pas sans évoquer certaines de Steve Reich. Une référence musicale et esthétique reconnue…

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Le hollando-californien Benny Sings vient de sortir le superbe City Pop, un album pop-funk aux références multiples : Bill Withers, The Buggles, Michael Jackson… mais aussi Joe Jackson, période Night and Day…

La référence à l’anglo-newyorkais est assumée jusque dans la composition de la pochette du disque : Un trait leste et stylisé, le musicien est devant  son piano, l’instrument est au centre de la composition, avec la ville en arrière-plan…

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Encore un bel exemple de copinage d’idée de gag. Inutile de chercher à savoir qui de Géluck ou Delambre aurait copié l’autre… Ce sont deux grands dessinateurs humoristiques qui oeuvrent dans le dessin d’actualité depuis des lustres. Réactifs, ils partagent un regard acéré et un sens de l’humour absurde et caustique. Ce ne serait pas étonnant qu’ils aient trouvé ce gag chacun de leur coté…Une bonne idée peut se partager sans le vouloir. Un beau cas de synchronicité…

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Ce n’est surement pas un hasard si ces deux groupes phares de la scène rock belge sortent à un an d’interval un album à la pochette quasi identique. On peut voir celle du Everest des Girls in Hawaii comme une réponse au Following Sea de dEUS : après le calme, la tempète. La composition (3/4 eau, 1/4 ciel) et le noir et blanc bleuté sont similaires, seul l’état de la mer change.

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On le sait au moins depuis Picasso, les grands artistes sont aussi de grands copieurs, trouvant chez leurs contemporains (ou dans le patrimoine) des idées qu’ils savent se réapproprier, au point de parfois croire qu’elles sont le fruit de leur folle créativité. Topor ne fait pas exeption. La citation et la copie font même partie intégrante de son oeuvre. Je ne suis donc pas surpris de constater que l’idée dingue de son dessin « les otages » (de 1976), mettant en scène les doigts d’une main prenant vie (et dont le pouce prend les autres en otages), lui soit surement venue de la série intitulée « Fingers of Fear », créée en 1952 par Murphy Anderson pour la revue Sensation Comics.

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Les Otages (Topor, 1976)

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Couverture de Carmine Infantino et première page de Murphy Anderson (1952)

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Une couverture mythique (pour les américains) inévitablement reprise par d’autres…

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Cette pochette de Creep on creepin’ on (sorti en 2011) des canadiens Timber Timbre n’est pas sans m’évoquer celle de Londinium, le premier album des anglais Archive sorti en 1996. Deux photographies prises en extérieur, à l’ambiance crépusculaire. Même profondeur de champ crée par le motif central (la pyramide et la planche de néons) qui amène le regard sur l’élément principal de la composition (la croix et le projecteur). Sans oublier ces collines en arrière plan…

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Creep on creepin’ on

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Londinium

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La sortie de revues périodiques n’est pas une science exacte. D’inévitables retards et autres couacs éditoriaux peuvent amener à l’annonce de numéros fantômes. Des couvertures qui circulent sur le net mais que l’on ne trouvera jamais dans les librairies. C’est le cas dernièrement du numéro 8 de Mon Lapin de David B qui devait sortir en septembre 2014, mais pour des raisons que j’ignorent, s’est vu prendre sa place par le Mon Lapin de Killoffer, véritable numéro 8 daté d’Octobre. Du coup, le David B devient le numéro 9, garde sa couverture et est annoncé pour novembre 2014.

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Dans son remarquable et remarqué Carnation, Xavier Mussat enchaîne les références et les citations graphiques. Je retiendrai en particulier la page 135, dans laquelle il se réapproprie de fort belle manière quelques dessins de Topor. Quoi de mieux pour illustrer un sentiment de panique…

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Peu importe l’outil et l’angle choisi, le résultat est le même !

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Mana Neyestani, 2009

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Moolinex, 2003

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Alors, qui a inventé les patins à roulettes électriques, Tournesol ou Lagaffe ?

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On ne saurait jamais vraiment si Hergé cite volontairement ou inconsciemment le fameux « carré noir sur fond blanc » de Malevitch, dans son premier album « chez les Soviets ». S’il est maintenant acquis qu’Hergé était un grand amateur d’Art moderne, c’est surtout vers la fin de sa carrière qu’il se passionnera pour la création contemporaine. Malevitch a crée cette oeuvre phare du suprématisme en 1915. Selon lui, ce carré noir sur fond blanc est la synthèse même de la représentation picturale : forme la plus évidente, contraste le plus pur. Hergé lui, use de cette case noire en 1929. Exemple type de la non-case qui ne représente rien, puisse qu’elle suggère l’absence totale de lumière. Elle s’inscrit dans une logique narrative propre à la BD, en continuité avec la précédente et la suivante. Là où Malevitch recherche la pure abstraction, Hergé demeure dans la signification.

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Malevitch, 1915

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Hergé, 1929

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Dans son dernier album (Vois comme ton ombre s’allonge), Gipi dresse un portrait dont le traitement graphique (à base de réseaux de traits et de hachures ) qui n’est pas sans évoquer certains dessins de son presque compatriote Giacometti.

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Gipi

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Giacometti

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Les deux journaux complices sont une nouvelle fois pris en flagrant délit de copinage d’idée de gag. Qui de Decressac dans la gazette de Frémion du Fluide 451, ou de Carali pour la couverture du psiko 260 (tous deux de janvier 2014) a inspiré l’autre pour ce gag ? En tout cas, ils nous démontrent qu’on peut raconter un même gag de différente manière…

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Dans son hallucinant dessin de couverture du fluide glacial d’août 2013 (446), Solé représente une scène de plage pour le moins loufoque et absurde, dans laquelle il accumule les détails et les gags. En particulier celui du requin qui prolonge sa nage jusque sous le sable…

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Un gag qui n’est pas sans rappeler celui de l’immense Claude Serre dans son ouvrage « les Vacances ». Joli clin d’œil !

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Jamais mieux servi que par soi-même…

On en découvre tout les jours ! Merci à Mr Thanagra pour cette flagrante évidence : Hergé n’hésitait pas à reprendre ses propres bonnes idées. Un exemple qui saute tellement aux yeux que je n’avais jamais fait le rapprochement jusqu’alors…

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Jo, Zette et Jocko, 1952

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Tintin, 1976

Même cadrage, même composition, même posture des personnages, même décors…

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Je viens de lire le premier tome de Dungeon Quest, la folle saga de Joe Daly. Dans ce recit d’héroic fantasy underground, on croise plusieurs personnages haut en couleurs (et bien barrés) qui constituent une communauté et partent à l’aventure. Parmis les héros, un certain Lash Penis (tout un programme !) qui, de par ce physique bodybuildé, ce petit nez, ce gros menton et cette coupe de cheveux ridicule, me fait fortement penser à un cousin éloigné du Cowboy Henk (Jean pour les frenchy) de Herr Seele et Kamagurka.

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Lash Penis

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La filiation entre les deux gus est d’autant plus frappante qu’ils partagent ce même gag visuel. Vous prendrez bien une bonne tranche de steaks !

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La démarche de Marc Antoine Mathieu, consistant à imprimer sur la couverture une planche de l’album, n’est pas nouvelle. Rochette l’a déjà expérimenté en 1980 pour son album Les dépoteurs de chrysanthèmes édité chez Futuropolis. Si Rochette débute son histoire dès la couverture, Mathieu lui, commence son récit par la page 7… 

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Le réalisateur Claude Duty est un inconditionnel des Enervés de Jumièges, auquel il a même consacré un court-métrage. Il y dédie une grande partie de son blog (les dérives des énervés), dans lequel il recense un maximum de citations (issues du cinéma, de la photographie, de la peinture…) au tableau d’Evariste-Vital Luminais. Ce dernier a réalisé au moins quatre versions (tous les détails).

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Etude de 1880

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Etude avec un troisième personnage, 1880

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Les fils de Clovis II, exposé à Sydney, 1880

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Les énervés de Jumièges, exposé à Rouen

Aimant ce tableau depuis des lustres (visible au musée des beaux Arts de Rouen) et étant intéressé par la démarche de Duty, je ne peux qu’être interpellé en lisant La ruche de Charles Burns. Dans cette dernière oeuvre, Burns cumule les clin d’œils (Tintin, Le festin Nu, etc.). Plus confidentielle, mais non moins évidente, est la référence aux Enervés de Jumièges. Déjà dans Toxic, au moment où le héros s’apprête à s’endormir, il se retrouve flottant à la dérive sur son lit, au milieu des eaux boueuses des égouts…

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Dans La ruche, la référence est encore présente. Doug se retrouve une nouvelle fois à la dérive sur son lit, immobile, dépendant des mouvements de l’eau : « je glisse tout du long, sans pouvoir m’arrêter. »…

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Inspirée de l’histoire des fils de Clovis (condamnés par leur père au supplice d’énervation et à dériver le long de la Seine sur un lit flottant jusqu’à la mort), cette scène mythologique – représentée de manière très naturaliste – fascine autant qu’elle dégage quelque chose d’insidieusement malsain. Pas étonnant alors qu’elle ait interpellé Mister Burns… Ainsi que Mister Jarmush pour son Dead Man

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Les énervés de Duty

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Difficile de savoir qui du jeune anglais ou du groupe allemand aurait copié l’ autre pour sa pochette d’album ? Car les deux albums sont sortis la même année, 1979. Certes The Achterbahn Band est un groupe plutôt confidentiel, mais à ses débuts, Joe Jackson n’était pas beaucoup plus connu… Sûrement que pantalon noirs et pompes blanches pointues étaient à la mode à l’époque !

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The Achterbahn Band – « Richmond Road Riot »

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Joe Jackson – « Look Sharp! »

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L’album qui n’était que plagiat

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Dans l’Eprouvette n°2, Bernard Joubert nous parle de « L’album qui n’était que plagiat ». Souvenirs d’avenir est une bédé d’un certain Jesus Cela, qui n’est qu’un sampling de mauvais goûts, dont chacune des cases est purement et simplement copiée sur d’autres bandes dessinées, malheureusement pour lui bien meilleures et bien plus connues. Il faut être sacrément malhonnête et culotté (et surtout prendre les gens pour des con !) pour pomper autant de monde (Mezières, Serpieri, Gimenez, Manara, ainsi que bon nombres de dessinateurs de la revue Ere comprimé), sans douter que les lecteurs puissent se rendre compte de la supercherie. Cependant, le pire est que l’éditeur lui, (collection Special USA de Glénat quand même !) ne semble avoir rien capté du traquenard de Cela.

Merci encore à Bernard Joubert et à l’Eprouvette pour cet article fou, richement illustré ! Merci au forum Enculture pour les images (et bien d’autres encore !). Petit florilège…

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De la Fuente

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Jesus Cela

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Serpieri

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Jesus Cela

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Juan Gimenez

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Alex Nino (Ere Comprimée)

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Mezières

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Jesus Cela (deux en un, c’est plus malin !)

Petit clin d’œil à JC Menu et sa nouvelle structure. Jesus Cela avait-il anticipé le nom ? Menu aurait-il eu l’idée de ce nom en lisant cet album ?  La connexion est amusante :)

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Le fantastique Füssli restera à jamais dans nos mémoires (et notre inconscient collectif) pour cette fameuse représentation de cauchemar…

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Logiquement intitulé The Nightmare, Füssli a peint d’autres versions de son tableau, dont celle-ci, tout aussi célèbre que l’originale, qui inspira le père Crumb (dessin que l’on peut voir au MAM)…

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Forest et la censure

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Forest est le premier auteur de bande dessiné français à avoir subit les foudres de la censure, avec son Barbarella. Trop osé pour son époque, il dû recouvrir la nudité de son héroïne sur bon nombre de ses dessins, ceci afin d’éviter la faillite de son éditeur Losfeld.

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Puis la tempête passée, il put la re-dévêtir. Mais ayant perdu ses originaux, il fût obliger de redessiner les cases incriminées. D’où cette différence de trait et de formes…

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Tous les détails sur neuvième art 2.0

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Pour la création de Bender, le plus beauf des robots, Matt Groening se serait inspiré de Tik-Tok, personnage du roman éponyme de John Sladek, qui partage avec Bender un goût prononcé pour la provocation et l’insoumission.

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Physiquement, Bender doit pas mal à Hickory, l’homme de fer du magicien d’Oz de Victor Fleming…

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Mais en fait, c’est Caritte (sur son blog) qui a retrouvé l’ancêtre de Bender. La ressemblance est frappante !

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Chef d’œuvre du cinéma des années 2000, summum du style impressionnisme de Gus Van Sant, Elephant est un film magnifique. L’affiche reflète bien la sensibilité à fleur de peau de l’adolescence.

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Le dessinateur mulhousien Hugues Baum en a fait un remarquable détournement. De la maladresse du pachyderme à la violence  du taureau, il n’y a qu’un pas… Que certains franchissent sans états d’âme…

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Hugues Baum travaille souvent d’après affiches et autres pochettes de disques… Voir sur son blog.

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Avec 3 secondes, Marc Antoine Mathieu nous propose un album original et ambitieux, nous racontant une histoire en temps réel, d’une durée de 3 secondes.

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Ses planches noires et blanches sont remarquables, et me font fortement pensée à celles de Breccia issues de son adaptation du « coeur révélateur » d’Edgard Poe. En particulier ce découpage du mouvement de manière chronophotographique et ce jeu subtil du champ – contrechamps…

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J’ai déjà eu l’occasion de présenter Stanislas Bouvier, illustrateur surréaliste de grande classe. Son travail s’appuie sur de subtiles références à de grands dessinateurs, tant au niveau des thèmes, du graphisme, des ambiances, des motifs, de la composition… Des clins d’œil qui l’inscrivent en digne héritier. En voici quelques uns qui m’interpellent…

Magritte bien sûr :

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Bouvier

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Magritte

Mais aussi MC Escher :

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Bouvier

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M.C. Escher

Ainsi que Topor :

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Bouvier

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Topor

Ou Man Ray :

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Bouvier

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Man Ray

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Ca arrive même aux meilleurs. Winsor Mc Cay, le génial précurseur de la bande dessinée moderne est pris en flagrant délit de plagiat par l’excellent site Töpfferiana.  Bon, ça n’enlève rien à ce qu’il a apporté au 9ème Art, avec ses prouesses techniques, esthétiques et poétiques. Mais ça la fout un peu mal de constater que le point de départ à cette immense oeuvre n’est ni plus ni moins qu’un plagiat. M’enfin, il ne sera pas le seul…

[...] Cette planche de Job rappelle étonnament l’une que ce dessinateur américain [Winsor mcCay] donna près de vingt années après. Et pas n’importe laquelle, la toute première de Little Nemo in Slumberland : le premier épisode de la série publié dans le supplément illustré dominical du New York Herald le 15 octobre 1905…

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Planche de Job, 1886

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Planche de McCay, 1905

La ressemblance entre les planches de Job et McCay est assez troublante. Le scénario des histoires est globalement le même et les vignettes de chacune se répondent l’une l’autre :

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Quand deux maîtres du graphisme pur, deux génies du dessin humoristique et de la bande dessinée, nous proposent le même gag… Cela nous démontre qu’ils étaient proches au niveau de leur sensibilité, partageant ce goût subtil pour un humour absurde et noir…

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La Saga des Baffes, 1982

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Serre… Les Vacances, 1984

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Sur le site Le monde de Tintin, ce très bon article à propos de l’art graphique d’Hergé nous apprend qu’Hergé était un adepte du « sampling graphique ». D’un album à l’autre, où sur le même album, il reprenait souvent les mêmes motifs, redessinait les mêmes scènes… Comme le précise l’auteur de l’article, Hergé pratiquait de la sorte dans un but humoristique (comique de répétition avec les Dupondt). Egalement dans un but narratif, afin de créer du rythme. Mais aussi pour jouer avec ses lecteurs (petit canaillou !) et ainsi créer une complicité particulière… Quelques exemples :

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Dans L’Oreille Cassée (page 43), L’Ile noire (page 30) et Le Temple du Soleil (page 15), bien que les raisons diffèrent, sauter du pont semble une pratique récurente chez Tintin …

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Dans L’Oreille Cassée (page 9) et Le Sceptre d’Ottokar (page 44),
Tintin résout un problème grâce un à « déclic » devant une vitrine…

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Dans Le Trésor de Rackham Le Rouge, malgré leurs vacances à la
campagne, les Dupondt n’échappent pas à la corvée de pompage !

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Dans L’Etoile mystérieuse (page 4 et 5), Hergé illustre le principe
« avant-après », que l’on retrouve très souvent en publicité…

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Dans Les 7 boules de cristal (page 2 et 50), la
ressemblance est frappante !

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La boucle est bouclée…

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Des cercles dans l’eau, version expressionniste de Dino Battaglia dans Woyzeck (année 60 ou 70)…

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Ou version « ligne claire » de M.C. Escher, de 1950…

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Restons avec Escher et cette drôle de corrélation. Cette photographie (prise par Opportunity en 2004) d’une roche martienne baptisée « Escher » nous montre des fissures surement formées par l’évaporation de l’eau, qui ressemble étrangement à une empreinte de pneu…

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Escher, empreinte, présence d’eau.. Ça me fait drôlement penser à ce dessin de M.C. Escher… Sans compter la forme même de l’empreinte et l’angle d’inclinaison des fissures. Il est des coïncidences étonnantes. Est-ce pour cette raison qu’ils auraient baptisé cette roche Escher ?

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Puddle, 1952

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Cette série de tableaux d’Edward Hopper donne une impression de « déjà vu ». On observe ici une certaine constante (obsession ?) dans son œuvre. Il semble fasciné par ce sens de composition particulier, où la lumière extérieure venant de la droite (qui s’oppose parfois à celle intérieure issue de la gauche) renforce la dynamique des ombres portées et impose à notre œil un sens de lecture droite-gauche. Dans le fond, au-delà des variations des motifs et détails, Hopper peint toujours le même tableau…

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Chop Suey, 1929

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Room in Brooklyn, 1932

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Summer Evening, 1947

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Rooms by the sea, 1951

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Morning Sun, 1952

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Sun in a Empty Room, 1963

L’angle des diagonales (partant d’en haut à droite pour descendre en bas à gauche), ce jeu avec le hors champs, la confrontation intérieur-extérieur (le « paradoxe de l’isolement dans la transparence »), ces espaces vides énigmatiques, ces silhouettes parfois fantomatiques… Ces éléments de composition évoquent certaines toiles de De Chirico…

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Place d’Italie, 1912

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L’énigme d’un jour, 1914

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Dans son chef d’œuvre Into the Wild, Sean Penn s’est servi du dernier auto-portrait de Christopher McCandless, réalisé peu de temps avant de disparaître. Il a fait une véritable copie de la photo, respectant le cadrage, le décor, les couleurs, la posture (assis contre le bus, la jambe gauche repliée sur le genou droit)…

Seule l’expression d’Alex diffère. Christopher aborde un franc sourire. On le sent bien, certes amaigri, les joues creuses, mais heureux, dans un état proche de la béatitude. Alors qu’ Emile Hirsch est plutôt absorbé par ses pensées et sa lecture. Il ne souri pas mais semble tout de même paisible.

Penn et Hirsch ont l’intelligence de ne pas imiter l’attitude de Christopher. Comme pour nous offrir une autre séquence de cet événement et ainsi prolonger un peu l’existence d’Alex Supertramp…

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Stéphane Blanquet est un dessinateur génial. Un artiste plutôt indéfinissable et très particulier. Un plasticien, qui laisse son empreinte dans de nombreux domaines : bande dessinée, films, illustrations, installations, peinture sur corps… Les personnages de Blanquet évoluent dans des univers cauchemardesques, surréalistes et trash, que n’aurait pas renié le (non)mouvement Panique…

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Ces silhouettes noires m’évoquent (dans un souvenir lointain) la série animée en ombres chinoises des contes de Grimm. Mais dans une version pervertie par les délires « psychotiques » de l’auteur. Moi qui trouvais cette série déjà assez inquiétante…

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Le Sleeveface ou « tête de pochette » est un procédé bien sympathique (et facile à faire) qui consiste à se prendre en photo en cachant son visage, ou une partie du corps, par une pochette de disque 33 tours (ou bien un magazine). Ce qui crée un décalage souvent amusant, parfois bluffant. Selon quelques sources trouvées sur le net, le Sleeveface connait un buzz important durant cette deuxième partie des années 2000…

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Alors que ce procédé est plutôt ancien, comme en attestent par exemple ces photographies du génial René Maltête, qui datent des années 60…

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Le dessinateur-illustrateur hollandais Joost Veerkamp rend ici hommage à deux piliers de la culture graphique belge : Hergé et Magritte…

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Le Chef d’oeuvre ou les mystères de l’horizon (1955)

Esthète de la ligne claire, Veerkamp parodie depuis de nombreuses années les couvertures des aventures de Tintin afin de rebondir sur l’actualité… En savoir plus

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Charles Burns vient de sortir l’intrigant ToXic, dans lequel – dès la couverture – il pervertit l’univers de Tintin. Un album en couleur d’une soixantaine de page, avec une couverture cartonnée. Ca rappelle quelque chose…

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La couverture de Burns est l’exact négatif de celle d’Hergé. Outre l’inversion clair-obscur des couleurs (et le contraste de complémentaires entre le jaune de Tintin et le violet de Doug), les éléments s’opposent. La roche est remplacée par des débris de bois et la mer par des ruines. L’eau est tout de même présente chez Burns, mais elle est fermée et croupie. Alors que chez Hergé, elle est claire et s’étend jusqu’à l’horizon.

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La composition de l’image est identique : la partie du ciel où est inscrit le titre de l’album (avec une belle croix à la place de l’étoile) est proportionnellement identique (presque la moitié du dessin). Les premiers et deuxièmes plans sont de même proportion également. L’oeuf de burns se situe à l’exact emplacement du pied du champignon. Inversion également dans la position des personnages. Tintin est en situation de contre-plongée vis à vis du champignon, alors que Doug est au dessus de l’oeuf, le regard baissé. Tous deux sont surpris de ce qu’ils voient…

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Cette séquence (au centre) peut être vue comme le prolongement de celles issues du Secret de la Licorne. En fait Burns nous propose des plans intermédiaires. Chez Hergé, on ne voit pas Tintin s’engouffrer dans le trou. La posture de Doug est dans le prolongement du mouvement de Tintin. Burns dessine des cases fantômes…

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Je découvre sur le site The Comics Reporter, ce dessin de Bernard Krigstein, tiré de l’histoire « From eternity back to here ! » publié à l’époque dans Mad Magazine.

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Un dessin qui me fait fortement penser aux travaux de l’immense MC Escher.

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Il est difficile de dire qui aurait influencé l’autre. Bernard Krigstein a dessiné cette histoire, sur un scénario de Harvey Kurtzman, entre 1954 et 1955. « La Profondeur », gravure sur bois de Escher a été réalisé en 1955. Cependant, Escher travaillait déjà sur la perspective et en particulier sur « l’équipartition spaciale ».

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Cette lithographie date elle de 1952. Krigstein est avant tout un artiste peintre qui n’a fait de la bande dessinée que durant une dizaine d’année (de 46 à 55). Il devait surement connaitre l’oeuvre d’Escher…

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De même que Schuiten, comme on peut le constater en particulier dans « La fièvre d’Urbicande »…

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Parmis toutes celles qu’il a dessiné, la case préféré d’Hergé est celle de la fuite des pillards dans les dunes, qui se trouve page 38 du « Crabes aux pinces d’or » : « Sur une seule case, une succession de mouvements décomposés et repartis entre plusieurs personnages. Cela pourrait être le même bonhomme, à des mouvements successifs, qui est couché, qui se relève doucement, qui hésite et qui s’enfuit. C’est en somme, un raccourci d’espace et de temps. »

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A la fin de sa vie, Hergé se plait à décrire cette case comme une copie volontaire du « Nu descendant un escalier » de Marcel Duchamp (1912)…

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Marcel Duchamp, 1912

… qui s’est lui-même inspiré des travaux de Eadweard Muybridge :

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Muybridge, 1884-1885

Mais comme le souligne très justement Pierre Assouline dans sa biographie d’Hergé : « Une telle comparaison ne lui serait jamais venue à l’esprit avant. D’autant qu’elle paraît moins adéquate que la référence à la « Parabole des aveugles » de Bruegel l’Ancien, puisqu’il se pose les mêmes problèmes narratifs que lui ».

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Bruegel l’Ancien 

                                                                               

Trouvé sur le blog Le DESSIN ! cette affiche plutôt célèbre, qui a inspiré Giraud pour l’une de ses couvertures les plus mythique…

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Pour résonner avec l’actualité (triste) de Siné Hebdo, revenons sur une de ses couvertures faisant directement référence à celle mythique de l’Hebdo Hara-Kiri. Comme pour revendiquer sa filiation directe…

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En fait, cette idée du « Val tragique » vient de Maester (qui collabore à Siné Hebdo), pour soutenir Siné à l’époque de son éviction de Charlie Hebdo…

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Difficile de trouver l’image où le Pale Man dévore une des fées (je n’ai pas les moyens de faire une capture d’écran), mais la référence au chef d’œuvre de Goya (enfin, un de ses chef d’œuvres) est évidente, d’autant plus assumées et revendiquées par Guillermo Del Toro… Son Labyrinthe de Pan nous démontre qu’il est un digne héritier du Maitre espagnol.

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Superbe affiche de Devil’s Reject, le film dingue du dingue Rob Zombie. Est-ce que le concepteur s’est volontairement, ou inconsciemment, référé à cette toile d’Edward Hooper ? Ou est-ce seulement moi qui y vois une référence ? Les points communs sont nombreux, entre la perspective, l’angle d’inclinaison du parquet, le jeu des ombres portées, le rythme des verticales, le cadre de la porte sur la gauche…

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Pierre Pinoncelli est un artiste dadaïste qui n’hésite pas à bousculer le petit monde bien rangé de l’art moderne. Le scandale qu’il a provoqué pour avoir brisé et souillé l’urinoir de Marcel Duchamps reste son fait d’arme le plus célèbre. La citation, le détournement d’œuvre est pour lui une manière de questionner, de provoquer, de déranger les esprits bien pensant du monde des Arts… Un anartiste !

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Penseur ou penchieur..?

                                                                               

 

Lovage – Music to make love to your old lady by est un superbe album de Nathaniel Merriweather, alias Dan The Automator, avec la présence de beau monde : Jennifer Charles (d’Elysian Fields), Mike Patton ou encore Damon Albarn, excusez du peu !

 

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La référence (et révérence) à Serge Gainsbourg est évidente pour ce qui est de la pochette. Elle l’est moins au niveau de la musique. Quoi que, la sensualité débordante qui transpire de l’album, avec des morceaux tels que Sex (I’m a) ou Book of the Month et ce jeu torride entre Jennifer Charles et Mike Patton, nous renvoi inévitablement au Je t’aime moi non plus, ou La décadence du duo Jane-Serge…

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Album également sorti en version instrumental, pochette à l’avenant…

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De par sa monstrueuse notoriété, U2 est certainement le groupe le plus critiqué, décrié par ses anciens fans et surtout par les « jamais-été-fan-du-tout ». Loin de moi de vouloir en rajouter, car même si je ne les suis plus depuis longtemps, je reconnais toujours aimer certains de leurs albums, Achtung Baby et Zooropa en particulier…

Tout ça pour dire qu’avec leur notoriété et leurs moyens, ils auraient pu éviter de littéralement plagier la pochette de l’album de Richard Chartier (compositeur électroacoustique et plasticien américain) réalisé en 2006 sur le label 12K/Line avec Taylor Dupree (figure respectée de la musique électronique d’avant-garde new yorkaise), pour illustrer leur dernier album No Line On The Horizon… 

Plus de détail de l’affaire sur : http://musique.fluctuat.net/blog/35602-u2-soupconne-de-plagiat-par-un-label-new-yorkais-d-avant-garde.html 

Et comme le remarque très justement le chroniqueur : Brian Eno, producteur de No Line on the Horizon et grand connaisseur de la musique électronique et du travail de 12K serait-il à l’origine du plagiat ? Les membres de U2 eux-mêmes sont-ils au courant de l’affaire (on peut raisonnablement en douter vu les séparations bien nettes qui existent aujourd’hui entre composition, production et business musical) ? Pour l’instant, personne n’a rebondi sur la constatation de Taylor Dupree. Reste qu’il faut avouer que la coïncidence est un peu forte !

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Richard Chartier (2006)

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U2 (2009)

                                                                               

 

Un vil plagiat !

Qu’un auteur en mal d’inspiration pique quelques idées à un autre, pour enrichir son histoire, passe encore. Mais le cas de ce Francisco Ibañez est tout bonnement scandaleux ! Bon, je sais qu’il faut resituer dans le contexte de l’époque où la censure franquiste bloquait l’entrée de toutes bandes dessinées européennes, dont bien entendu Gaston Lagaffe. Mais quand même…

Dans sa série Mortadelo y Filémon (un nom piqué à Fred ?) crée dans les années 70, cet espagnol a pompé dans les moindres détails la plupart des idées (de génie) du Gaston de Franquin. D’une part, le physique du personnage (même visage, pull trop court, corps élastique), qui porte étonnamment un costume de groom rouge (ça me rappelle quelqu’un !). Et d’autre part (et non des moindres) les protagonistes (le chef, la secrétaire…), les plans et cadrages et surtout les gags ! Pas un ou deux, non. Une multitude, comme nous le démontre cet article : http://lagaffemegate.free.fr/franquin/copiage/copiage.htm

Voici quelques exemples frappants (Franquin en premier) :

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Nighthawks d’Edward Hopper est certainement le tableau made in US le plus célèbre de la planète. Et le plus copié, plagié, cité… Le clair-obscur, la baie vitrée, les personnes autour du bar, l’angle de la façade… Ce tableau regorge de détails reconnaissables entre mille.

Deux exemples parmi d’innombrables références : the Simpson et Tintin (il est vrai que l’univers graphique d’Hergé n’est pas très éloigné de celui de Hopper)…

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Bien d’autres encore sur : http://madmegblog.blogspot.com/2008/09/nighthawks.html 

                                                                        

Geoff Barrow, l’homme à tout faire de Portishead (composition, claviers, samples, batterie, guitare, production…) vient de sortir un nouveau projet, au nom incisif de Beak>. Un très bon album, ouvertement influencé par ce que l’on nomme bêtement le « Krautrock », à savoir ce rock allemand des années 70 aux structures répétitives et aux ambiances plutôt atmosphériques (que j’affectionne particulièrement), dont les groupes phares étaient Can et Neu!. Pour sa pochette, Beak> se réfère directement à ce dernier : le nom du groupe inscrit de biais, en blanc sur fond noir. La filiation est plus qu’évidente…

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Petite curiosité trouvée sur le site http://les-mangeurs-dimages.blogspot.com/search/label/Meta-Baron%20et%20Incal

Il s’agit de l’initiation de Sans Nom, le Meta-Baron, dessinée par Juan Gimenez. La mutilation du Meta-Baron est le point d’entrée dans la série best seller de Jodorowsky, mais cette anecdote fondatrice avait déjà été illustrée par Mœbius pour le hors série Les Mystères de l’Incal.

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Gimenez…

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Moebius…

                                                                               

Dans le tome 4 des aventures de Giuseppe Bergman, Revoir les étoiles, Milo Manara enchaine les références. Ce qui n’arrange pas son affaire par rapport à certains critiques, qui l’on toujours considéré comme un pilleur, un plagiaire (dans un vieux Métal Hurlant, Philippe Manœuvre le désignait comme un « Moebius de Prisunic »). Personnellement, j’aime beaucoup Manara et ne le considère pas comme un pâle copieur. Tout bon dessinateur s’est toujours inspiré de styles déjà existants avant de trouver sa « patte ». Manara ne fait pas exception. Il n’en demeure pas moins un très grand dessinateur qui techniquement parlant, peut absolument tout représenter. Dans Revoir les étoiles, il rend hommage de belle manière à ces artistes qui l’ont influencé…

Sandro Botticelli d’abord, pour la couverture…

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Gustave Doré, à plusieurs reprises, d’après ses illustrations de La Divine Comédie de Dante…

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Edouard Manet et son Déjeuner sur l’herbe

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Images tirées du site KiCswiLA?

                                                                               

Les grands esprits de rencontrent. Les deux mensuels amis, Fluide Glacial et le Psikopat, nous proposent, pour leur dernier numéro de l’année, une couverture plutôt similaire. Actualité grippale oblige, c’est un homme qui nous éternue à la face… On y retrouve l’esprit de chaque journal car si Fluide joue comme toujours, la carte de l’humour absurde, le Psikopat y inclus une dimension plus politique… 

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Le site Aref-Adib (http://www.aref-adib.com/) s’amuse à faire des liens entre deux images. Des liens souvent involontaires, parfois absurdes, mais certaines associations sont saisissantes… En voici quelques exemples parlant…

Quand une icone en remplace une autre, cela en dit beaucoup sur l’évolution de notre civilisation…

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Venus de Willendorf ou Bibendum ?

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A chacun son totem…

On y a tous pensé, non ?

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Scènes de rue en Iran, confrontées aux dessins de Marjane Satrapi…

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Dans le monde de la Bande Dessinée, les références aux grandes œuvres de la Peinture, plus ou moins fidèles, pertinentes ou justifiées, sont nombreuses. Art plastique figuratif, il est (heureusement ?!) normal que des dessinateurs de BD s’inspirent des grands maitres. Après tout, ils font à la base le même métier : dessinateur. Sans oublier que de nombreux auteurs ont suivis une formation en école d’Art…

Prenons l’exemple du Radeau de la Méduse de Géricault, avec ces quelques clins d’œil de grands auteurs de BD…

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Le Radeau de la Méduse (Géricault)

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Philémon, Le Naufragé du A (Fred, Dargaud)

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De cape et de crocs – « Le maître d’armes » (Masbou et Ayroles, Delcourt)

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Pravda la survireuse (Peellaert et Thomas, Losfeld)

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Astérix Légionnaire (Uderzo et Goscinny, Hachette)

 

Certains voient une référence à ce tableau dans la couverture de Coke en Stock. Mouais, pourquoi pas. Même si la composition du dessin ne s’en inspire pas, le thème est semblable.

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De plus, Tintin y fait directement référence…

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Jochen Gerner est un bon. Ses personnages deviennent de plus en plus typés, reconnaissables entre mille par leurs formes particulières, associations de figures géométriques simples : le visage est un rectangle (ou un carré), le crane un demi-cercle et le nez un triangle…

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Aussi, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant les personnages de Max Capa, un dessinateur underground italien, tirés de son album Toi, un robot, datant de 1971… Capa est toujours actif, voir sur son site : http://capa-max.20six.fr/

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Miyazaki dit être très influencé par des écrivains occidentaux, tels que Lewis Carroll ou Antoine de St Exupéry. Il est aussi ami avec Moebius, dont on sent l’influence réciproque de leur travail… Miyazaki connaissait-il ce Cornebuse & Cie du dessinateur et scénariste Guy Sabran (sorti en 1945), lorsqu’il a imaginé l’avion de Porco Rosso ?

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Voir Cornebuse et Cie en détail sur : http://bibigreycat.blogspot.com/search/label/livre%2011

                                                                                 

Hergé, copieur ?

On le sait, surtout grâce au superbe ouvrage de Mickael Farr Tintin, le rêve et la réalité, Hergé utilisait, pour réaliser ses albums, une somme incroyable de documents divers et variés (photos de magazine, gravures d’époque, illustrations…). Hergé n’est pas un pâle copieur. Ces références sont des ressources documentaires. Elles lui permettent avant tout d’étayer son histoire, d’être le plus juste possible par rapport à la réalité.

Cependant, il se laisse parfois aller à reprendre des idées picturales et esthétiques de certains de ses contemporains.

Voici deux exemples qui me semblent les plus significatifs de cette tendance d’Hergé à la référence et au plagiat (ça y est, le mot est lâché !) :

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Couverture de l’hebdomadaire A-Z du 25 septembre 1932

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Dessin de couverture de la version noir et blanc de 1936 

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Dessin de Riou, transposé en gravure par Montaut, illustrant Les aventures du capitaine Hatteras (vers 1896). 

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Tintin au Tibet (1960), Page 31, case 10.

                                                                                 

Valérian Vs Star Wars !

C’est un fait maintenant connu de beaucoup, mais que l’un des intéressés semble toujours nier (devinez lequel) : il y a beaucoup de Valérian dans Star Wars ! Quelques exemples frappant, tirés essentiellement de L’empire des mille planètes, qui date de 1970…

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JC Mézières ne s’en formalise pas, au contraire il s’en amuse, comme nous le montre ce dessin…

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Mezières a souvent collaboré pour le cinéma, sur le cinquième élément de Luc Besson par exemple, auxquel il a apporté de nombreuses trouvailles visuelles : les taxis volants, le New York futuriste…  

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La case la plus copiée !

C’est dans le premier numéro de l’Eprouvette que j’ai définitivement compris qu’il existait de nombreux tacherons de la BD, oeuvrant essentiellement dans la série B et Z (du genre des productions Elvifrance), qui n’hésitent pas à piller sans vergogne ce que font, évidemment bien mieux, les autres.

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L’exemple de la récupération de ce dessin de Cuvelier, tiré de son Epoxy (1968) est édifiant, il a été copié par de nombreux dessinateurs (essentiellement italiens) dans plus d’une trentaine d’album…  Le sens de l’image, le style, la situation, et les tenues changent, mais c’est bien le même dessin (avec ce raccourci de la jambe droite si caractéristique)…

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Plus d’exemples sur le forum BD Trash

                                                                                 

C’est en tombant chez mon libraire (aïe !), sur des numéros de cette vieille revue (version d’avant-guerre) que j’ai éprouvé un petit choc visuel. J’ai déjà vu cette mise en page, ces ornements, cette calligraphie et ces couleurs quelque part…

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Mais oui, c’est ce coquin de Moebius qui n’en fini pas d’aller puiser dans notre inconscient collectif, en s’inspirant de la couverture de Bernadette pour son Chasseur Déprime… Comme pour illustrer ce sentiment de nostalgie qu’éprouve le Major Gruber ?..

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SINE HEBDO – Un an et toutes ses dents…

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Siné Hebdo fête ses un an d’existence avec ce 53ème numéro. Ce qui aurait pu n’être qu’une blague s’est transformé en une aventure éditoriale qui rappelle les grandes heures de la presse contestataire des années 60-70 (Siné Massacre, l’Enragé ou Hara-kiri hebdo…) Comme nous l’explique Siné dans son mail de remerciement : « L’aventure Siné Hebdo était improbable. Lancer un nouvel hebdo, en trois semaines, pendant l’été 2008, et en pleine crise de la presse : il fallait être fou ou très en colère ! Nous étions les deux. Le succès fut au-delà de toute attente : 140 000 exemplaires vendus dès le premier numéro, le 10 septembre 2008. Depuis, c’est 2 millions 700 000 exemplaires vendus, 50 000 mails et courrier des lecteurs, 12 000 dessins reçus dont plus de 2 650 publiés, grâce à une équipe de chroniqueurs, journalistes et dessinateurs enragés ».

En effet, si Siné Hebdo n’était qu’une tribune pour régler ses comptes avec Charlie hebdo et Philippe Val, cet hebdo n’aurait pas tenu un an et aurait vite saoulé ses lecteurs (moi le premier). Mais Siné sait diversifier ses combats et nous a constitué une rédaction aux petits oignons afin de « lutter contre le consensus mou, la terreur intellectuelle et la pensée unique…  ». Et s’il est un journal satirique « de rigolade », Siné Hebdo sait aussi nous proposer des enquêtes d’investigations, des reportages de correspondants à l’étranger, des rencontres riches et intéressantes…

Pour l’occasion, on trouve en kiosque leur deuxième hors-série : Un an, et toutes ses dents. Sur 96 pages, on y retrouve les meilleurs articles et dessins publiés pendant cette première année. Benoit Delépine, Delfeil de Ton et Bruno Gaccio racontent les premiers pas du journal et règles au passage quelques comptes.

Siné Hebdo est un journal indépendant et sans concessions. Un journal pour « chier dans la colle et les bégoniats ».

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