Formidable revue de « l’Association » (leur site est actuellement en cours de conception), l’Eprouvette est disponible non pas en kiosque, mais en librairie spécialisée. C’est autant une revue de bande dessinées qu’une revue traitant de la Bande Dessinée. Les auteurs se proposent de réfléchir aussi bien sur le fond que sur la forme du 9ème Art. C’est assez poussé, il y a quelques articles très pointu sur la question de l’Avant-garde, mais tout cela demeure très intéressant et instructif. Comme quoi, la Bande Dessinée n’est pas qu’un moyen de détente, c’est aussi une matière à réfléchir, à philosopher…
Le numéro 1 comporte notamment des rubriques intitulées « Critique de la dédicace » ou « bandes dessinées et avant-garde », le numéro 2 propose quant à lui des réflexions sur « l’érosion progressive des frontières » de la BD ou encore sur le plagiat. On trouve au sommaire du 3ème numéro un dossier complet sur le détournement de bande dessinée par les Situationnistes, ainsi qu’un superbe texte de Bruno Lecigne à propos de la confusion des langages dans le domaine de la critique…
Ce 3ème numéro (de 576 pages !!!) est en fait le dernier. Voici un extrait de l’édito dans lequel J.C. Menu nous explique les raisons de l’arrêt de l’aventure Eprouvette :
« Janvier 2006 – Janvier 2007
Un an d’existence, trois numéros, 1284 pages.
L’ Eprouvette était un geste.
Un virage pris à mille à l’heure.
Pas une digue tranquille. Ni une « pérennité »de plus.
Avoir osé s’autoproclamer d’Avant-Garde en 2006 valait bien un sabordage rapide, net et sans regrets. [...]
Bien sûr que L’ Eprouvette aurait pu durer dix ans et vingt numéro.
C’est le suicide de cette perspective qui donne tout son sens à l’ Aventure de cette trilogie, concentré de principes actifs et paradoxaux, qui avec le temps viendra nous susurrer des évidences sur des questions que nous ne soupçonnons pas encore.
Etre triste ou amer n’est donc pas de mise.
Quand à ceux qui se réjouiraient, qu’ils se méfient…
Nous lâchons-là un fameux fantôme. »
C’est dommage qu’une revue de cette qualité décide de ne plus continuer.
Mais, même si l’Eprouvette s’arrête là, il me reste encore beaucoup de pages à lire et relire, beaucoup de pistes de réflexions à découvrir… Tant le contenu de cette revue est riche et intense…
Diaporama du n°1
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