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Jassbusters (Mexican Summer, 2018)

jass

Je me rappelle ne pas accrocher au désormais culte Forever Dolphin Love de Connan Mockasin sorti en 2010, trop psychédélique et bordélique… Mais depuis, j’ai croisé la route d’Ariel Pink…

Ce qui m’a fait plonger dans l’univers très particulier de ce néozélandais (qui a biberonné à Hendrix et a fabriqué lui-même sa première guitare), c’est son projet Jassbusters de 2018. Un pur chef d’œuvre.

On y trouve du blues, de la soul, du funk, de la pop, un soupçon de Jazz. Des accords dissonants, des harmoniques improbables, de subtiles mélodies, un groove de dingue, une voix de tête toujours sur le fil… Mais surtout, une âme.

Cette suite de chansons cache un album concept, possédant plusieurs niveaux d’écoute. D’une richesse incroyable, on peut être parfois déboussolé puis l’instant d’après, trouver des balises qui nous appellent, des ambiances qui nous sont familières. Un ensemble abstrait, en ce sens où les figures se dérobent chaque fois que l’on croit les cerner.

Cet aspect minimalisme (je m’en foutiste ?) disparait sous la complexité des arrangements. Un méta-album, qui semble se créer au moment où on l’écoute. Et on en redécouvre à chaque fois. Ce disque dégage une impression d’instantanéité hallucinante. Partant d’un projet de court métrage mettant en scène un apprenti musicien qui rencontre son mentor, l’album est jalonné de brefs dialogues, de bruitages, voire de didascalies, qui racontent une histoire et servent de fil conducteur…

Mockasin et ses acolytes ont sorti un deuxième volet de leurs aventures Jassbusters en 2021, qui tend à prolonger la magie…

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Alien triste – Pedro Mancini (Insula, 2015)

alien triste

Découvert dans les pages du Gorgonzola de Maël Rannou, dont il est un régulier depuis le numéro 19, Pedro Mancini est un illustrateur et dessinateur argentin, féru de science-fiction, qui œuvre dans un registre autobiographique. Un grand écart qu’il maitrise parfaitement. Il a sorti trois albums depuis 2016, mais c’est cet Alien Triste qui m’a fait découvrir son univers particulier, perturbé jusqu’à l’absurde.

Pedro, alias Luis dans ses strips, s’incarne sous les traits d’un extraterrestre au visage longiligne recouvert d’yeux globuleux, dont l’expression figée vacille sous le coup de l’émotion. Comme pour retranscrire ce constant sentiment d’être étranger à lui-même et aux autres. Solitaire sentimental, loser alcoolique, fan des Grizzly Bear et de Moebius, en thérapie, ça fait beaucoup…

Maitrisant parfaitement les règles du récit en strips (constitués d’une à quatre cases), Mancini use de nombreuses ellipses et itérations qui apportent un rythme soutenu à l’ensemble. Il enchaine les séquences sans chercher la chute à chaque fois. Car il est en chute libre depuis des lustres le coco. Déboires sentimentaux, beuveries mettant à mal son pancréas, angoisse de la page blanche, carrière professionnelle quasi-inexistante, batteur raté… L’alien triste a toute les raisons de l’être. Pourtant, au-delà de cette succession de malaises et de frustrations quasi quotidiennes, il se dégage quelque chose à la lecture de ces strips. Le coté déprimant laisse place à une réelle compassion. On développe une sincère sympathie envers cet auteur qui retranscrit sans filtres son rapport décalé aux mondes (du travail, des relations sociales, des femmes…) qui l’entourent.

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Faites-moi rire, je pars dans quatre minutes – Avoine (B. Diffusion, 1980)

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Ce qui saute aux yeux à la lecture de cet ouvrage, c’est qu’Avoine n’a pas peur de la page blanche. Bien au contraire, il en a fait son espace de prédilection. Vu de loin, on ne voit rien. Quand on s’approche, on voit le trait. Puis en avançant encore un peu, on voit les figures. Et à un moment donné, on comprend le sens. Pas forcément le sien, mais on y trouve le nôtre. A coup sûr.

On sent derrière ces dessins qu’il a dû très souvent ressentir l’angoisse de la page blanche. Car dans le fond, son univers n’est pas très rassurant. C’est à se demander si ce n’est pas pour signifier cette angoisse qu’il laisse autant de blanc dans ses compositions. Une certaine manière de raconter la vacuité de nos existences. Impression d’autant plus renforcée que ces personnages se retrouvent à chaque fois dans des situations inconfortables (à l’instar de la couverture, il pleut beaucoup dans ses dessins). Sujets à une grande solitude, certains tentent de mettre fin à leurs jours quand d’autres prennent des risques incontrôlés.

Son trait est d’une précision chirurgicale. Il maitrise les règles de la perspective comme personne, trouvant à chaque dessin des angles d’approches inédits. Il réinvente les lois de la physique, la pesanteur ne semblant pas exister. Sans aucun repère visuel (aucuns décors, très peu d’accessoires), il rend une impression de trois dimensions hallucinante. Avec lui, la page blanche possède une profondeur infinie. Egalement musicien, on sent l’obsession du rythme, du juste tempo des postures qui flirtent avec les chorégraphies du Slapstick.

L’humour d’Avoine est subtil, insaisissable. Tout en étant très censé, évident. Absurde, surréaliste, symbolique, décalé… il est difficile de désigner son univers, de trouver les termes justes pour le décrire. Il fait partie de ses précieux indéfinissables, qu’il faut savoir savourer avec toutes les incompréhensions qu’ils suscitent. Avoine est un magicien.

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2023, fin du Rêve…

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Le rêve de l’escalier va fermer ses portes définitivement ce 31 janvier. Triste nouvelle. Cette librairie d’occasion était connue bien au-delà de la cité rouennaise. Son rayonnement dépassait les frontières, de nombreux touristes (européens, nord-américains…) connaissaient l’adresse. Le Rêve est même jumelé avec une librairie japonaise.

Mais c’est bien à nous, fidèles clients réguliers, qu’elle va manquer notre librairie préférée. J’y ai déniché une tonne (au moins, le papier pèse lourd !) de superbes ouvrages. Surtout des bandes dessinées et des romans graphiques. Des livres de poche aux livres d’Art, des vinyles, CD et autres DVD. Des goodies en tout genre, de superbes affiches…

J’y ai fait des découvertes inimaginables, des rencontres d’artistes incroyables (dessinateurs, écrivains, musiciens…). Avec cette magie quasi constante d’y trouver à chaque fois la perle, l’ouvrage introuvable, inconnu, celui qui tombe pile au bon moment. Je ne vais pas dresser l’inventaire de ce que j’ai trouvé chez Michael. Ça correspond, à la louche, à un bon tiers de ma bibliothèque.

Enormément de bons souvenirs sont rattachés à cette adresse. De nombreuses rencontres, des concerts improbables, des échanges passionnants et passionnés, associées à de nombreux verres également. La belle vie quoi !

Une page se tourne. Mais ne soyons pas tristes. Ce fut une belle tranche de vie de 16 ans que nous avons vécu grâce à Michael. Et il y en aura d’autres. Sous une autre forme, mais j’en suis sûr !

Bonne route camarade et merci pour tout ! A très bientôt.

le reve

Brèves de chroniques #10

J’aime pas la musique – David Snug (Les Enfants Rouges, 2011)

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Davis snug est un authentique punk qui ne s’ignore pas. Plutôt monomaniaque dans son genre, il reste fidèle à ses premiers émois musicaux qui sont les bérus, les bérus et les bérus. Comme tous collégiens, il n’aime pas la musique. Car on le sait tous, les profs de musique sont des sadiques. Jouer de la flute devant toute la classe reste un traumatisme pour plusieurs générations. David Snug lui, ce qui lui plait, c’est le dessin. A tel point qu’il décide d’en vivre. Ou du moins, d’aller en Arts Appliqués, ce qui lui permet  de quitter sa cambrousse (Bayeux) pour s’installer dans une grande ville (Caen). Mais il déchante rapidement. Ses profs et ses camarades de lycée sont aussi nuls que ceux du collège. Il rencontre tout de même un bon pote qui partage son goût pour la musique bizarre (Stooges, Velvet, Suicide…). Il décide même de lancer un groupe de punk, avec guitare sèche et carton pour la batterie…M’enfin, c’est le geste qui compte.

Le graphisme de Snug est comme la musique qu’il écoute (et joue surement) : hyper saturé, limite dégueulasse, fortement contrasté mais terriblement efficace. Une ode à l’indépendance.

L’âge dur – Max de Radiguès (L’employé du Moi, 2010)

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L’âge dur nous raconte l’histoire d’un groupe de collégiens dont le quotidien n’est fait que de doutes, de désirs, de frustrations. Encore un énième récit sur l’adolescence. Mais à l’instar d’un Charles Forsman (édité dans la même collection chez l’employé du moi) Max de Rodriguès reste à distance de ses sujets. Il ne cherche pas à expliquer ou s’étaler sur les états d’âme de ses personnages. Il n’y a pas besoin, car nous savons intuitivement ce qui se joue chez ces ados qui vivent leurs premiers émois, leurs premières expériences, leurs premiers râteaux. Le minimalisme du trait (aucuns décors, les personnages évoluent dans des cases vides) et la mise en page sommaire conviennent parfaitement pour décrire ce sentiment de flottement et cette absence de cadre (pas un adulte à l’horizon), typiques de cet âge ingrat.

Schnock n°42 (La Tengo Editions, 2022)

Schnock-42

Schnock commence à se faire vieux mais est toujours présent dans les kiosques, et c’est tant mieux. La revue des vieux de 27 à 87 arrive à nous surprendre à chaque numéro en dénichant des dossiers et des interviews toujours aussi passionnants. Le dernier en date est sorti il y a peu (n°45 avec Defunès en couverture), mais je m’arrête sur ce numéro 42 et son superbe dossier sur Patrick Dewaere. Comme à chaque fois, on croit tout connaitre sur ces personnages publics (Coluche, Desproges, Marielle…) et on en découvre beaucoup. Grâce à cette capacité (que dis-je, cet Art !) de dénicher des témoignages auprès d’interlocuteurs qui les ont bien connus, mais à qui on ne fait jamais tribune.

On y retrouve des interviews (la chouette Brigitte Fontaine) et ces dossiers qui font notre joie, comme ce top 15 des publicités en bandes dessinées qui nous renvoie à nos jeunes années et fait émerger cette honteuse idée du « c’était mieux avant » ! Mais non, ce n’était pas mieux avant. Car avant, on n’avait pas Schnock.

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