Archives pour la catégorie Presse et Revues



Mon Lapin (L’Association, 2013)

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On l’attendais avec impatience, la nouvelle Association ressort enfin son Lapin. Changement de format (plus grand), de pagination (36 pages, plus facile à tenir) et de fréquence (dorénavant mensuel) pour cette revue historique et inaltérable. Si j’ai une petite préférence pour l’ancienne nouvelle version (du n°37 au 44) qui retrouvait sa forme et ses intentions initiales, je ne peux que me réjouir de l’originalité formelle et éditoriale de Mon Lapin, qui fait rebondir la bête de belle manière.

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Changement de ligne éditoriale donc. Alors que l’ancienne mouture nous proposait une succession de numéros qui, avec le recul, dégage une certaine homogénéité, Mon lapin joue la carte de la diversité formelle et thématique, en désignant un nouveau rédacteur en chef à chaque fois. D’où le « mon » on ne peut plus justifié du titre. De fait, l’ensemble (trois pour l’instant, quatre autres sont annoncés) est plutôt disparate et varie en fonction de l’implication et des choix (thème, participants…) du rédacteur en chef. Toutefois la qualité est toujours au rendez-vous et mon Lapin conserve cette volonté de bousculer le langage de la neuvième chose.

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François Ayroles ouvre la bal. Pour le premier numéro, il propose à ses collaborateurs de plancher sur le thème d’Angoulême. Une thématique éculée (marronnier on dit), revenant sans cesse au rythme du festival. L’idée de proposer aux auteurs de raconter des anecdotes en strips me fait fortement penser à la « Critique de la dédicace » de L’Éprouvette n°1 ou « Le petit Théâtre d’Angoulême » du Jade 606u. Malgré cette impression de déjà-vu, c’est toujours plaisant de retrouver de bons auteurs « maisons » ou voisins, excellant tous dans l’exercice du gag en strip. Belle brochette avec Texier, Besseron, Morvandiau, Killoffer, Big Ben, Thiriet, Malher ou Baladi…

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 Baladi (n°2)

… que l’on retrouve rédac’ chef du deuxième volet. Il invite, entre autres, ses complices de la Fabrique de Fanzines (Kündig, Novello et Levasseur) pour un numéro sans thématique apparente, enchaînement de récits dessinés – certains de formes traditionnelles (structures en gaufrier), d’autres plus aventureux graphiquement parlant. Cependant l’ensemble trouve une cohérence dans la démarche des auteurs, ce « fait main » authentique car sincère, chère à Baladi et ses compères. Plus proche de l’esprit initial du Lapin, je découvre ici quelques auteurs qui ne me laissent pas indifférents. Harrisson & Sara Atka (superbe double planche), Birgit Stark & Arnaud Robin, Ducatez (qui nous raconte une anecdote troublante intitulée Progrom) sans oublier Mister Baladi himself qui, tranquillement, trace et laisse sa trace dans les contrées illimités de la narration dessinée.

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Nicolas Nadé (n°3)

Avec Jochen Gerner, on est sûr de voir le vocabulaire de la neuvième chose mis dans ses inépuisables retranchements (pfff, ça claque comme formule!). Le thème en est le bois. Les rapports que l’homme (l’humanité, l’individu, l’artiste, le poète) peut entretenir avec le bois. Pour une revue en papier, c’est tout à fait logique. Un numéro ambitieux graphiquement, qui flirt davantage vers le dessin contemporain (à voir les variations abstraites de Laurence Lagier, les « maisons modules » d’Aurélien Débat, les « structures végétatives et mécaniques de la forêt » de Bettina Henni ou « l’Architecture noire » de Vanessa Dziuba) que la pure bande dessinée qui, si elle n’est pas en reste, s’en trouve fortement bousculée avec les planches abstraites de Nicolas Nadé, minimalistes de Laurent Cilluffo. Sans oublier les histoires « naïvement » dessinée de Gala Vanson ou Simon Poussin. Mention spéciale à Kevin Lucbert pour ses remarquables planches de « L’Accident » (ci dessous).

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A suivre jusqu’en avril : Étienne Lécroart, Lisa Mandel, Matt Konture et Killoffer. Mmmmh…

En revues en voilà…

En revues en voilà... dans Presse et Revues aaarg-1-221x300

On peut se réjouir de voir apparaître en cette fin d’année quatre nouvelles revues de bande dessinée : Lapin, qui fait son retour attendu dans une formule mensuelle personnalisée, laissant carte blanche à un auteur/rédacteur pour choisir le thème et les participants. On commence avec Ayroles, suivront Baladi et Gerner. Papier chez Delcourt, revue créée par Trondheim, au format manga poche ‘cheap’. La Revue Dessinée, réunissant journalistes et auteurs partageant cette envie d’informer en bande dessinée. Une démarche réussie, proche de l’esprit du hors série du ‘Monde Diplo’ ou de la revue XXI. Et pour finir Aaarg, revue grand format initié par le scénariste Pierre Starsky. Dans la continuité de l’ouvrage collectif Aaarg… Je meurs, dont on retrouvera de nombreux collaborateurs. Ce qui s’annonce plutôt bon.

Un engouement quasi unanime (même dans la presse généraliste), saluant le salutaire retour des publications périodiques de bande dessinée. Certes, on peut s’en réjouir, mais il me semble nécessaire de préciser une chose : ces nouvelles revues – aux ambitions éditoriales différentes et complémentaires (du reportage à l’humour potache) – ne sont pas vendus dans les kiosques à journaux, mais en librairie spécialisée. Et de fait, s’adressent à un lectorat de connaisseurs. Ce n’est donc pas un retour de « la presse BD » comme on peut le lire partout, mais la sortie de revues spécialisées susceptibles de trouver rapidement leur lectorat (qu’ils partagerons, assurément). Les éditeurs ne prennent plus le risque de lancer un nouveau magazine au tirage plus important, moins confidentiel. Créer une revue spécialisée pour un lectorat spécialisé est moins risqué !

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Pour la nouveauté dans les kiosques, il faudra repasser. Certes Fluide glacial annonce une nouvelle nouvelle formule qui, bien heureusement, ne diffère pas fondamentalement de la précédente. Heureusement oui, car c’est ce que j’attends en tant que (vieux) lecteur de fouloude : pas trop de chamboulement dans mes bonnes vieilles et rassurantes habitudes (Leandri, reviens !)… Le dernier numéro double (avec un coté spécial Edika) est bien sympathique. Le psiko lui ne change pas et on ne s’en plaindra pas ! Autre fausse nouveauté, qui ravira les amateurs de grands classiques et les nostalgiques de plus de 50 ans : les Pieds Nickelés de Pellos sont réédités en album cartonné à dos toilé… Comme toujours avec ce genre de produit, on n’achètera que le premier numéro (qu’on retrouvera rapidement en foire à tout !).

Dommage pour les jeunes lecteurs de ne pouvoir découvrir, par hasard, chez leur buraliste, même un dimanche après-midi au fin fond du pays de Caux, ces magazines de bandes dessinées souvent passionnants et originaux ( je dis bien DE bande dessinée et pas SUR la bande dessinée, tels les Casemate et autres dBD). Comme j’ai pu le vivre avec les Corto, (A suivre), Pilote ou plus récemment Street life stories et autres Ferraille Illustré (derniers magazines BD découvert en kiosque, en 2003)…

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 Dessin de Gipi pour la Revue Dessinée

L’horreur est humaine Vol.2, N°1 (Editions Humeurs, 2008)

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Revue hors norme des éditions Humeurs, L’horreur est humaine est un ouvrage collectif de dingues, qui repousse les limites du bon/mauvais goût en images.

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David Sandlin

Bandes dessinées décalées et loufoques (Charlie Schlingo, Basil Wolverton, Peter Bagge, Robert Crumb, Charles Burns) ; des illustrations (pages de garde de Blanquet, les Cauchemars d’Yves Chaland, les portraits hachurés de Matthias Lehmann) ; les photographies tendance voyeurisme de Romain Scolombe ; des tableaux (les portraits excessivement réalistes d’Alexis Lemoine ou l’érotisme morbide d’Ohta Keiichi) ; des expérimentations de narration séquentielle (Ruppert et Mulot, Morgane Navarro, Tobias Schalken, l’itération iconique d’Ethan Persoff)…

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Marko Turunen

Une succession d’auteurs aux horizons divers et variés (en genres, époques, origines ou disciplines) qui partagent cette affolante faculté à bousculer les conventions et mettre l’art du beau dessin et de la belle image dans ses retranchements, d’en exploser les codes. Que ce soit les tableaux naïfs et illuminés de David Sandlin, le trait vif et outrancier d’un Carlos Nine, la fantasy expressionniste de Marko Turunen (qui met en scène un Thor en colère car son pote Intrus ne lui a pas rendu son cd de Kate Bush!), le surréalisme panique d’une Medi Holtrop, les bandes expérimentales et quasi abstraites d’Elles Sont De Sortie, l’onirisme dérangeant de Ludovic Debeurme, les cruelles illustrations de Gustave Doré, les nues aquarelles et planches abstraites de Pyon, les strips existentialistes de Pascal Girard ou ceux limites déviants d’Olivier Texier…

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 Tobias Schalken

L’horreur est humaine  interpelle, bouscule, choque, uppercute ses lecteurs. Sûr que cela ne plaira pas à ceux qui n’aiment que les jolis dessins et les histoires bien racontées…

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Yves Chaland

A voir

Jade 354u, revue de la bande dessinée moderne (6 pieds sous terre, Hiver 2013)

Jade 354u, revue de la bande dessinée moderne (6 pieds sous terre, Hiver 2013) dans Presse et Revues jade354u

La revue de la bande dessinée moderne consacre son numéro annuel à nos indispensables libraires. Vous savez, ces personnes un peu étranges qui vivent entourés de plusieurs tonnes de papiers imprimés, ne sortant de derrière leur comptoir que pour recevoir de nouvelles livraisons (quasi quotidiennes). Une espèce en voie de disparition, qui nous est pourtant nécessaire. En effet, comment pourrions nous nous y retrouver dans cette pléthorique production de petit mickeys (ou livres sans images, quelle drôle d’idée). Nous avons besoin de ces êtres grincheux, vivant la moitié de leur temps reclus dans l’obscurité de leurs réserves, n’en sortant que pour prodiguer de précieux conseils à des clients exigeants ou indécis (chiants, quoi). Sans oublier la participation à (voire l’organisation de) divers festivals ou manifestations ponctuelles. Un maillon indispensable de la chaîne du livre, un acteur culturel essentiel.

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Anouk Ricard

Cet échange entre libraires indépendants (n’appartenant pas à un quelconque groupe de divertissement culturel) est bien pensé, loin de la forme classique du « questions-réponses ». Plutôt le compte rendu de la discussion ouverte entre cinq passionnés, bien plus ancrés dans la réalité que ne pourrait le laisser penser leur profession (la tête dans les livres, mais les pieds sur terre !). Sont abordés les thèmes de la transmission (et la formation des apprentis), de l’accompagnement du lecteur-client (de l’influence du libraire dans le cheminement du lecteur), de la situation éditoriale actuelle, de l’éternel débat « indé contre mainstream », de la concurrence de la vente en ligne… Comme à l’accoutumé, une belle brochette d’auteurs est invité à s’exprimer sur le sujet (on retrouve Baladi, Fabcaro, Terreur graphique, Ambre, B-gnet, Fafé, Gilles Rochier…)

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 Nicolas André

Extrait de l’édito de June « Julien » Misserey, ex-libraire responsable de cette thématique : « Des collègues, il y en a de très bons, et d’autres qui feraient d’aussi bonnes ventes de chaussettes ou de yaourts, mais c’est un autre débat. Pour ce numéro de Jade tourné vers les libraires et vers leurs librairies, mon idée est d’essayer d’échanger avec des gens que je sais être assez francs dans leurs propos (et dans leur manière d’envisager le métier), tout en essayant de ne pas partir dans les considérations passablement auto-centrées ; je doute que nous y soyons totalement arrivés, mais j’aime à croire que lorsqu’on est attaché au livre, à la lecture, alors peut-être que l’on peut apprécier d’en savoir un peu plus sur ces satanés bonhommes qui sont réputés pour faire la gueule lorsqu’on leur demande un conseil concernant un bouquin qu’ils n’aiment pas. Les fumiers. »

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Tony Papin

http://www.pastis.org/jade/2013-01-07/jade354U.htm

http://www.pastis.org/jade/prom/dp/jade354U.pdf

Bile Noire n°14 (Atrabile, 2004)

 Bile Noire n°14 (Atrabile, 2004) dans Presse et Revues bile-noire

A l’instar du Lapin de l’Association, Bile Noire est la revue phare des éditions suisses Atrabile. D’excellente facture, cette revue possède de nombreuses qualités, aussi bien formelles qu’éditoriales. On retrouve dans ce numéro 14 (de 2004) des auteurs helvètes (Baladi, Peeters, Wazem, Ibn Al Rabin…) et d’autres d’horizons plus lointains (Big Ben, Guy Delisle, Ruppert & Mulot, Robert Goodin…

Un sommaire varié, entre récits autobiographiques des plus réalistes (Tom Tirabosco) au plus humoristiques (Wazem), des planches à l’humour absurde (Olislaeger, Chaumaz…), un fanzine d’Alex Baladi (on retrouve d’ailleurs la clique de la fabrique de fanzine) le projet Gaz de France (une sorte de journal dans le journal, dont le mode de lecture bouscule les habitudes) et le concept de bande dessinée abstraite initié par Ibn Al Rabin

Un concept plutôt récent (les premières bds abstraites seraient Cidre et Schaps d’Ibn al rabin en 2000 et Bleu de Trondheim, estampillé Oubapo, en 2002), dont on peut craindre qu’il tourne vite en rond. Mais il n’en est rien. Les potentialités de la bd abstraites sont étonnamment riches et infinies. Comme le définit Andréas Kündig : « Dans notre cas, certains « axiomes » doivent être postulés pour qu’on puisse parler de bande dessinée : les cases représentent un déroulement dans le temps, il faut les lire dans un ordre défini, une forme reconnaissable dans deux cases symbolise la même forme ; il y en a peut-être d’autres… On peut rajouter des axiomes à sa guise. On pourrait postuler que le « niveau d’abstraction » est moins élevé plus il y a d’axiomes ».

Un résultat allant du « presqu’abstrait » de Delisle ou Peeters (on décèle encore quelque formes), à la pure abstraction de Jessie Bi ou Marc Staff Brandl (qui arrivent à créer des séquences de…rien !). La palme revient à Kündig avec son carré de Malévitch fait du ski , où tout est dans la suggestion… Une démarche remarquable et non dénuée d’humour.

Pas de nouveau numéro prévu pour l’instant (le dernier date de février 2011), mais gageons qu’Atrabile ne nous serve bientôt de sa Bile Noire

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Nestor rêve de poneys, Baladi

La bande dessinée abstraite sur neuf et demi

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