Archives pour la catégorie Plein les ouies



I Am Not Afraid Of You And I Will Beat Your Ass – Yo La Tengo (Matador, 2006)

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Archétype même du groupe indépendant (espèce en voie de disparition), Yo La Tengo trace son sillon à part des modes musicales depuis 30 ans maintenant. A l’instar de leurs amis les Sonic Youth, Yo La Tengo est avant tout le projet d’un couple, Ira Kaplan (guitare et chant) et Georgia Hubley (batterie et chant), auquel se joint le bassiste et chanteur James McNew, ainsi qu’une kyrielle d’instrumentistes.

Prolifique et variée, la discographie du trio ne cesse de s’étoffer, nous proposant un nouvel album tous les deux-trois ans en moyenne. Loin de connaitre toutes leurs œuvres, je peux tout de même affirmer que leur production ne souffre d’aucune impression de redite. Ils génèrent une variété incroyable de rythmes et d’ambiances sans jamais perdre en cohérence. A l’image de ce superbe I Am Not Afraid Of You And I Will Beat Your Ass (quel titre !), sorti en 2006. Une merveille.

Tout y est, la puissance du rock noïsy (Pass the hatchet, I think I’m goodking), la légèreté de la pop harmonique (Sometimes I don’t get you, The weakest part), la transe des rythmes tribaux (The room got heavy), la subtilité des arrangements de cuivres et de cordes (Beanbag chair), la plénitude de l’easy-listing (Song for Mahila, I feel like going home) flirtant parfois vers l’ambiant (Daphnia)… Sans oublier de pures perles typiquement « Yo-la-tengocienne » (The race is on again).

Une variété de matières sonores, allant du séminal « guitare-basse-batterie au chant punk » (I should have know better), aux tessitures pop paisibles (Black Flowers). Le tout rehaussé de superbes harmoniques de voix, sachant que les trois compères chantent, parfois même en voie de tête. Une richesse musicale aux influences maitrisées (entre Beatles, Doors, Jefferson Airplane, New Order ou Sonic Youth), partant des sixties (le rock’n’rollien Watch out for me Ronnie, le très Soul Mr Tough…) pour atterrir au 21ème siècle. Car cet album est bien de notre temps…

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Ariel Pink’s Haunted Graffiti – Before Today (4AD, 2010) / Mac DeMarco – 2 (Captured Tracks, 2012)

Ariel Pink's Haunted Graffiti - Before Today (4AD, 2010) / Mac DeMarco - 2 (Captured Tracks, 2012) dans Plein les ouies before_today

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Lo-fi forever !

Ariel Pink et Mac DeMarco, les petits chanteurs à la gueule de bois ! Deux géniaux song-writers à l’univers très personnel, qui nous démontrent avec brio que le 8 pistes a encore de beaux jours devant lui…

Ils confirment que la production ‘low cost’ ne sous entend pas forcement ‘mauvaise qualité’. Au contraire, à l’instar d’un Beck, la ‘small production’ oblige à composer de bons morceaux, car on ne peut en cacher la médiocrité sous une tonne d’effets et de bidouillages. Ne soyons pas dupes, même les meilleurs producteurs œuvrant dans les meilleurs studios ne pourront jamais transformer une bouse en chef d’œuvre. Peu importe l’habillage, si c’est mauvais, c’est mauvais. A l’inverse, quand une chanson est bonne, et qu’en plus, la production permet d’en saisir toutes les subtilités, ça en devient jubilatoire !

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Ariel Pink Haunted Graffiti – « Bright Lit Blue Skies »

Le prolifique Ariel Pink est le nouveau roi de l’autoproduction. Cette huitième galette « Before Today » (la première à être éditée sur le label 4AD) est fortement influencée par la musique californienne, entre surf-pop et cold-funk (croisement contre nature entre Love, Devo, Beefheart, Joy Division et Robert Palmer). Sous des dehors psychédéliques et déjantés (le morceaux d’ouverture « Hot Body Rub » est une hallucinante descente de mauvais Acid Jazz), ses compositions sont de véritables perles pop d’une richesse incroyable. Comme l’illustre parfaitement son chaleureux « Bright Lit Blue Skies ».

Mac Demarco vient de sortir son deuxième disque et premier album sur le label Captured Tracks (après un EP auto-produit plus que prometteur), logiquement intitulé ’2′. Le jeune canadien nous propose une pop-rock branque bourrée d’humour et d’arpèges, sous forte influence Pavement, avec une bonne dose de Neil Young et une pincée de Creedence Clearwater Revival. Son single « Ode to Viceroy » est à ce titre une petite merveille pop à l’humour génialement con !

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Mac DeMarco – « Ode to Viceroy »

Ariel Pink’s Haunted Graffiti et Mac DeMarco sont avant tout des groupes, dont les musiciens transcendent littéralement des délires créatifs de leur leader. Bien que leur musique référencée paraisse légère et fun, emprunte de second (voire troisième) degré, Pink et Demarco ne sont pas de jeunes décervelés naïfs, copieurs ou poseurs. Leur production lo-fi se fait sans filets, donc sans tricheries. Un exercice casse gueule qui nécessite une vraie authenticité artistique et une réelle folie. Ce dont ne manque pas ces deux hurluberlus.

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Ariel Pink Haunted Graffiti – « Round and round »

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Mac DeMarco – « My Kind of Woman »

Keep You Close (2011) / Following Sea (2012) – dEUS

Keep You Close (2011) / Following Sea (2012) - dEUS dans Plein les ouies deus-kyc

dEUS nous propose deux albums en moins d’un an. Ils auraient pu les regrouper en un double… Cela dit, à une époque ou le LP est désinvesti par la plupart des artistes, au profit de formats plus courts, sortir un double album paraitrait obsolète, voire prétentieux. Des qualificatifs qui ne conviennent pas à Tom Barman et ses acolytes.

Deux très bon cru, bourrés de perles pop et de morceaux de bravoure rock typiques de la formation. Et bien que l’on découvre au fil des écoutes de nombreux ponts entre les deux, en particulier au niveau de la production (analogique surement, avec synthés cheap et structures electro-pop aux ambiances new wave), chaque album possède son univers propre, son identité. Deux galettes à voir comme les deux pôles de la planète dEUS… Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de Radiohead avec le diptyque Kid A / Amnesiac, qui avait été produit lors des mêmes sessions…

Les pochettes (superbes, réalisées par Uber and Kosher) illustrent parfaitement la teneur de leur contenu. Keep You Close, c’est l’infiniment petit : minutieux, « maniériste », coloré, tout en détails. Un album d’hiver… Following Sea, c’est l’infiniment grand : plus direct, étendu, « lâché », contrasté, tout en ambiances. Un album d’été…

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Les ambiances « dEUSsiène » sont au rendez-vous, et sans vouloir faire de comparaison inutile – que je vais quand même faire ! - Keep You Close (qui a ma préférence) se rapprocherait plus d’Ideal Crash : deux albums complets, sans fausses notes, sans morceaux plus faibles que d’autres. Deux albums à l’unité parfaite, chaque chansons répondant parfaitement à la précédente. Presque des albums concepts…

Alors que Following Sea est plus affilié à In a Bar Under a Sea. Au delà de la proximité avec la mer, on retrouve ces mêmes ambiances branques, ces variations de rythmes, ce talk-over particulier (Barman excelle dans le registre) sur des habillages sonores dignes de musiques de film. Albums plus inégaux, un peu fourre tout, expérimentaux, qui illustrent l’une des qualités majeures des anversois : nous surprendre, toujours et encore.

Qui a dit qu’avec le temps, les artistes perdaient de leur créativité ? Avec ces deux albums, dEUS nous démontre l’inverse de fort belle manière.

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Humbug – Arctic Monkeys (Domino Recording, 2009)

Humbug - Arctic Monkeys (Domino Recording, 2009) dans Plein les ouies arcticmonkeyscoverhumbu

ATTENTION : article partisan et réducteur !

On se demandait avec les amis : quel est le meilleur groupe anglais des années 2000 ? Celui qui restera ?

Il y a eu The Beatles durant les années 60 (avec les Rolling Stones, les Kinks, ou les Who). Pink Floyd pour les seventies (ou peut-être Led Zep’ ?), The Clash (au début) et The Smiths sur la fin des années 80 (à moins que ce ne soit The Cure ?)… Radiohead (ou Blur) pour les nineties…

Et durant les années 2000 ? Supergrass ? Trop vieux ! The Foals ? Trop jeune ! The Libertines ? Trop Camés ! Gomez ? Trop confidentiel ! The Coral ? Trop foutraque ! Pourtant si bons…

Cette kyrielle de « meilleur groupe du monde de la semaine » ne nous a pas convaincu. Pas de formation majeur qui, au-delà de surprendre avec un premier album prometteur, n’ait réussi à marquer l’essai d’un deuxième album remarquable. Les Franz Ferdinand et autres Bloc Party nous ont déçus avec leur second opus (pis encore avec la suite) alors qu’on avait bon espoir en eux…

La Grande Bretagne aurait-elle perdu sa capacité à générer de petites formations qui deviendraient des groupes d’envergure, originaux et influents ?  Le ‘Melting-pot musical’ des années 2000 a-t-il fait perdre tout repère d’un rock balisé et estampillé ‘So British’ ? Sachant que les ricains ont magistralement contribué au fameux ‘retour du Rock’ du début de la décennie avec The Strokes et The White Stripes… Où sont passées les richesses soniques du Shoegazing, la Pop classieuse de Liverpool, les délires acides du Madchester ou les ambiances mélancoliques du Trip Hop ? Noyés dans la soupe tiédasse de la Brit-pop ..?

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La réponse nous vient d’un troisième album. Non pas que je les découvre seulement maintenant, mais ce Humbug (sorti en 2009) me convainc qu’Arctic Monkeys est définitivement le meilleur groupe anglais des années 2000 ! Leurs prestations live (vues seulement en vidéo, dommage) nous démontrent l’évidence…

Humbug est un putaing d’album dans lequel il n’y a rien à jeter. On y retrouve la même générosité que sur les précédents : au minimum 3 idées par chanson, qui génèrent ces ruptures de rythmes si particulières (appuyées par la batterie ‘chirurgicale’ de Matt Helders). L’énergie des débuts est toujours intacte, les Arctic Monkeys rendent leur tribu au Punk (Potion Approaching ou Pretty Visitors), tout en remontant aux origines de l’Afro-beat (grande tendance des années 2000, voire Foals et autres Vampire Weekend..). Deux morceaux (Crying Lighting et Dangerous Animals) ont été produits par Josh Homme, dont le son et les ambiances fleurent bon le rock lourd made in US (entre Stoner et Métal). La section rythmique dégage un groove d’une efficacité remarquable (qui rappelle les grandes heures de l’Indie-Pop). Les guitares vives de Turner et Cook jouent souvent le contraste rythmique et lead, mais surprennent parfois à s’unir au service de la mélodie (My Propeller).

Des références évidentes et assumées (Il y a du David Bowie dans la voix mature d’Alex Turner sur Secret Door ou Cornerstone) alimentant des compositions inspirées, faisant la part belle à ces mélodies pop qui nous emmènent vers des contrées froides (ah, ce spleen new-wave de Dance Little Liar ou The Jeweller’s Hands !), que seuls les britishs savent nous conter (Portishead n’est pas loin..).

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Beirut – The rip tide / dEUS – Keep you close / Gomez – Whatever’s on your mind / Primus – Green naugahyde

Quatre nouveaux albums de quatre bons groupes en cette rentrée. 2011 s’annonce un bon cru pour Beirut, dEUS, Gomez et Primus…

Beirut-the-rip-tide Beirut – The rip tide

Beirut nous emmène une fois encore en belle balade dans ses contrées où les frontières n’existent pas. Un album plus intimiste, dans lequel Zach Condon (auteur compositeur interprète musicien) n’oublie cependant pas ses amours tsiganes. Beirut est un groupe – ce qu’on aurait parfois tendance à oublier, mais pas avec ce dernier – des plus singuliers, qui a su créer un univers riche et original, auquel vient s’ajouter une nouvelle pépite…

Beirut - The rip tide / dEUS - Keep you close / Gomez - Whatever's on your mind / Primus - Green naugahyde dans Plein les ouies deusimages dEUS – Keep you close

dEUS nous revient avec l’album Keep you close. Un album inspiré, dans lequel ils reviennent à des ambiances down-tempo plus orchestrales que sur le précédent, alliant, comme eux seuls savent le faire, la fragilité des mélodies à la puissance du son. Bien qu’il trafique toujours autant sa voix, Tom Barman chante de mieux en mieux au fil du temps. Et il écrit toujours aussi bien. Ce dernier opus fini d’enfoncer le clou : dEUS est un groupe incontournable de la scène rock mondiale !

albumgomez dans Plein les ouies Gomez – Whatever’s on on your mind

Toujours content de retrouver Gomez, qui encore une fois ne me déçoit pas (ce Whatever’s on your mind est même meilleur que le précédent album). C’est un réel bonheur de découvrir de nouvelles compositions pop aux tessitures rock-blues-jazzy. Toujours référencée mais jamais ennuyante, singulière et de grande qualité, la musique de Gomez m’accompagne maintenant depuis plus de douze ans, et c’est tant mieux !

albumprimus Primus – Green naugahyde

Douze ans après la sortie de leur dernier album studio (Antipop datant de 1999) Primus nous reviens en grande forme avec ce Green naugahyde. Les Claypool (basse/chant) et Larry Lalonde (guitare) sont toujours fidèle au poste. Tim Alexander cède sa place à Jay Lane, leur tout premier batteur qui n’avait jamais enregistré avec eux. Voilà qui est chose faite ! Ce retour aux origines se ressent également dans leurs compositions, qui rappellent la folle période des Frizzle Fry et Pork Soda. Claypool y reprend même ses chroniques du Fisherman commencées sur Suck On this… Primus, c’est une drogue dure, dès qu’on y a prit goût, on ne peut plus s’arrêter…

C’est un plaisir de constater que ces quatre groupes que j’affectionne et suit depuis pas mal d’année maintenant, nous offrent de bons albums, dans lesquels certes, ils ne se réinventent pas, mais restent fidèles à leur univers. Et franchement, je n’en demande pas plus !

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