Arrivé au parc de st Cloud le samedi vers 15h 30 avec Arnulf et Chels. L’organisation n’a pas changé : le parking est toujours aussi spacieux et facile d’accès, sans embouteillages. Puis, on traverse tranquillement le bois pour arriver sur le site composé de trois scènes, réparties aux quatre coins du lieu, avec de nombreux stands entre deux (!?)
En ouverture du festival, sur la scène de la cascade, les Puppet Mastaz !
Leur prestation est vraiment fun ! Des zicos-marionnettistes animent divers Muppets, qui chantent, rappent, dansent et jouent la comédie. Chaque morceau, du gros rap qui tache façon Beastie Boys, est entrecoupé de saynètes (dont on comprend pas grand chose). Prestation vraiment fun mais vite agaçant pour nous, qui ne sommes pas très fan du genre.
Puppet Mastaz
On les quitte au bout d’un quart d’heure pour aller se boire une mousse (faut pas déconner non plus) et voir the Fratellis, sur la grande scène. Trio pop-rock-folk, je m’attendais à un énième « meilleur groupe du monde de la semaine », genre Kasers Chief ou Razorlight mais en fait, c’est plutôt pas mal. Le chanteur-guitariste est bon et ses chansons sont plus originales et intimistes que la plupart des groupes pré-cité. Pas poseurs ni branleurs, il se dégage chez eux une authenticité qui fait défaut à beaucoup de groupe actuellement.
La programmation est telle que les trois scènes sont occupés en même temps. Mais les horaires étant décalés, on peut voir tout les groupes si on veut (mais pas en entier).
On bouge donc vers la scène de l’Industrie sur laquelle joue I Love UFO, groupe de punk-hardcore parisien. Puissant et efficace, je dois dire que ça fait du bien de temps en temps, un bon punk trash et hyper saturé, qui marche à l’énergie uniquement (on se casse pas la tête avec la mélodie, les couplets ou les refrains). Durant un bon quart d’heure, ça m’a rappelé les groupes de copains au lycée qui ne juraient que par NoFx ou Dead Kennedy’s !
En retournant vers la grande scène, on entendait le groupe Hellogoodbye sur la scène de la cascade. Des petits jeunots (pas plus de 20 ans chacun) qui jouent une pop-rock-noïsy sans grand intérêt. Du coup, on est retourné au stand Heineken puis on est aller voir Cold War Kid sur la grande scène. Je les avais déjà vu à Rouen au mois de juin et je les ai revu avec plaisir, tant leur set est plutôt bon et l’ambiance très sympa. Ils jouent une sorte de « cabaret-rock » avec ambiance piano-bar, gospel et jazzy, le tout dans un format très pop-rock (plutôt du genre « Violent Femme »). Un chant lyrique sur une musique roots et branque à souhait, le tout au service de bonnes chansons. Tout comme j’aime !
Cold War Kids
Oh ! il faut quand même que je vous raconte notre mésaventure : on a failli passer le festival SANS bières ! Et oui, on avait chacun notre CB sauf qu’on a pas tiré de liquide avant et en arrivant sur le site, on voit un panneau nous indiquant que les vendeurs ne prennent pas de CB et qu’il n’y a pas de distributeur sur le site !?! En plus, toute sortie est définitive ! Les bouuules ! En faisant nos fonds de poches avec Arnulf et Chels, on arrive à un maximum de 18 euros, soit 2 bières à 3 euros par personne ! 2 petites bières pour 10 heures de festival, on tiendra jamais le coup ! D’autant qu’à peine 17 heures, on les avait déjà liquidé ! On se préparait donc à mourir de soif quand Chels s’aperçoit qu’il à son chéquier sur lui (chose rare selon ses dires). Ne reste plus alors qu’à demander au stand si on peut régler par chèque. On y croyait pas trop, vu qu’il ne prennent pas de CB mais, ô surprise, ils acceptent à partir d’un montant de 12 euros. Trois pintes à 5 euros ça fait 15, donc c’est bon ! Ouf, on est sauvé ! La heineken n’a jamais eu aussi bon goût!
C’est donc notre pinte à la main qu’on retourne en direction de la scène de la cascade, pour y voir et entendre Erik Truffaz. Prestation que Chels ne voulait rater pour rien au monde. Et je comprend pourquoi ! Trompettiste reconnu, élève de Miles Davis, Truffaz à toujours chercher à confronter le Jazz, les structures « jazz » aux sonorités actuelles. Par exemple, il fut un des premiers à mélanger le Jazz et l’électro, et ce bien avant St Germain. Reconnu et adulé dans son milieu, il n’y a malgré tout pas besoin d’être un érudit en la matière pour adhérer à son univers. Entouré d’excellents musiciens : un bassiste, un batteur et un clavier « Fender-Rhodes », Truffaz a ici fusionné son jazz à la chanson pop-folk, en invitant Ed Harcourt sur plus de la moitié du set. Harcourt invité par Truffaz ou Truffaz par Harcourt ? On ne peut le dire tant la rencontre entre ces deux personnes, ces deux univers fut superbe de complémentarité ! Une heure de pure merveille ! Un très grand moment ! Vite Chels, il faut que tu m’enregistres tous les albums de Truffaz !
Truffaz & Harcourt
Bon, après toutes ces émotions, on va aller casser la croûte quand même ! et avec une kéken s’il vous plait. Pendant qu’on mange affalés dans l’herbe, on entend Jarvis Cocker sur la grande scène. On n’a donc pas vu ce que ça donnait mais on l’entendait, ce qui nous suffisait. On a préféré se poser tranquillement avant d’aller voir The Jesus and Mary Chain et surtout Tool !Vers 19h30, on est retourné voir du côté de la scène de la cascade où se produisait CSS, un groupe de brésiliennes qui jouent du disco-punk (c’est ce que dit le programme). Pas mal, mais sans plus. Sur la scène de l’industrie, c’était Terry Poison, un groupe électro de Tel Aviv composé également de filles. Pas transcendant.Dans l’allée centrale du site, on pouvait profiter d’une expo « Rock folio » de dessins de Craig Robinson. Cet artiste s’est amusé à styliser, pixelliser des rockstars (White Stripes, Beatles, Red Hot, etc.) A nous de les reconnaître par leurs tenues et accessoires… Sympathique !
Zappa & The Libertines par Craig Robinson
Vers 20h20, direction la grande scène pour The Jesus and Mary Chain !
Bon d’accord, c’est un groupe culte, pilier de la New-wave british avec The Cure. Mais ça nous a rapidement saoulé. Le chanteur tirai une gueule de trois mètres de long et le guitariste, sosie d’Almodovar, semblai se faire chier royalement. Leur son noïsy (ils ont du beaucoup écouté le Velvet) était vraiment trop fort. Insupportable, dans la mesure où -j’espère ne pas froisser des fans- cela ne cachait pas la médiocrité des compositions. Je ne connaissais pas leurs chansons mais ça ne m’a pas donné envie d’écouter un de leurs albums. Je veux bien croire que c’est un groupe culte, pour l’ambiance et le son, mais niveau chansons, n’est pas The Cure ou Depeche Mode qui veut.Du coup, on est retourné à notre stand fétiche. Et plutôt que d’aller voir les Rita Mitsouko (qu’on a déjà vu à Rouen), on a préféré se détendre tranquillement dans l’herbe, avant d’affronter la Bête !
L’avantage (ou l’inconvénient) d’une journée de festival, c’est qu’il y a tellement de groupes (connus ou pas) qu’on ne se force pas à suivre un live en entier, si ça ne nous plait pas. On est moins indulgent vis à vis des artistes. On peut se permettre de zapper d’une scène à l’autre, pour découvrir des nouveaux ou voir des anciens. Et en l’occurrence, nous sommes venus pour Tool !
On s’est installé trois quart d’heure avant le live (vers 21h45), pour se mettre à une bonne distance (surtout pour nos oreilles), bien en face de la scène, juste devant le stand des ingés son. On a donc assisté à la balance du live. Instru par instru, on a eu droit à un avant goût des sons qu’on allait se prendre dans la face. Basse, batterie, guitare, clavier, micros. A chaque fois on se disais : « là, ça va ! ». Oui, un par un, ça va, sauf que pendant le concert, on se les prendra tous en même temps !
Danny Carey
Et effectivement, dès les premières notes, on a été scotché ! Pour reprendre une expression de Philippe Manœuvre : « les 10 premiers rang ont été littéralement décapités sur place ! ». Le son est hallucinant, surpuissant mais tout à fait supportable (pas trop saturé, les instruments se mêlaient parfaitement). Ils ont su recréer en live la puissance du son de leurs disques, sans pour autant nous refaire les morceaux note pour note, ni nous détruire les tympans.
Adam Jones
Tool est pour moi, depuis plus de 10 ans, le meilleur groupe Metal. Et en même temps, on ne peut les réduire qu’à ça. Ils ont su créer un style et un univers riche. Croisement entre rock progressif (albums concepts, ruptures de rythme, morceaux de 8-10 minutes avec 3 mn d’intro et 2 de conclu…), Trash-métal (grosse basse, riff bien lourd, double grosse caisse…) et envolés lyriques. Le chanteur a une voix magnifique, puissante et aérienne. Il n’hurle pas bêtement comme n’importe quel trasheur de base. Nan, lui, il chante. Et comment ! La grande classe ce Maynard James Keenan (je le classe depuis longtemps parmi les meilleurs chanteurs rock, au coté de Thom Yorke, Jeff Buckley ou Mick Patton) !
Maynard James Keenan
Un concert de Tool est un spectacle complet. Une grosse machinerie à l’américaine. On sent bien qu’il n’y a pas de place pour l’impro, que tout est calculé au millimètre près. Mais ce n’est pas gênant, au contraire, ça colle parfaitement à leur univers. Glacial et brûlant !
Pour ces gars, le visuel est tout aussi important que le son. C’est d’ailleurs le guitariste qui créé les pochettes, les clips et tout les visuels du live. Très mystiques, hypnotiques et souvent dérangeantes, les images font références au bouddhisme, au troisième œil, à la bio-mécanique (chère à Giger)… Le tout projeté sur quatre écrans (un derrière chaque membre) plus deux géants de chaque coté de la scène.
Les morceaux s’enchaîne de façon magistrale. On se remet à peine du précédent que le nouveau nous coupe le souffle. Ils nous ont joué un seul morceau de leur premier album, deux du deuxième, deux du troisième. Le reste est issu de leur dernier « 10 000 Days », que j’ai découvert ici. Excellent ! Seule déception, ils n’ont pas jouer « Sober », leur premier single.
Physiquement et émotionnellement intense, nous sommes repartis sonnés, estomaqués par leur prestation et par le simple fait de se dire : « on a vu Tool ! enfin ! »
Fin de cette journée rock, on rentre sur Rouen comblés, repus de bons sons et d’images.
C’est la deuxième fois que je viens à ce « Rock en Seine », c’est un très bon festival à la programmation éclectique, de qualité. L’ ambiance générale est excellente, le site magnifique. J’y retournerai, c’est clair…
La Grande Scène
Les photos ne viennent pas de cette journée, c’est juste pour donner une idée…
Petit résumé vidéo de cette édition 2007 :
http://www.musicspot.fr/video/reportages/rock-en-seine-2007-meilleurs-moments-10001102.htm
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