Que dire, si ce n’est qu’il va nous manquer le bougre. C’était le dernier de son espèce, traversant les époques sans jamais avoir changé de ligne de conduite, pour toujours révolté contre toutes les formes de pouvoir… Il a révolutionné l’art du dessin de presse, le transformant en une arme bien plus efficace pour changer les mentalités que la kalach. Siné nous a quitté, mais heureusement, Siné Mensuel lui n’est pas mort. Sa fidèle équipe sera toujours là pour « chier dans la colle et les bégonias » ! Continuons le combat, continuons d’acheter Siné Mensuel, histoire de niquer la mort en le rendant immortel. On le mérite bien. BANZAI !!!
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Soluto, peintures & dessins (Galerie des Artistes, 2015)
Publié 20 août 2015 dans Evenements culturels 2 CommentairesN’ayant pu me rendre à une exposition de Soluto qui avait eu lieu à Dieppe il y a deux ans, j’ai enfin pris ma revanche en ce début juillet grâce à la Galerie des Artistes (Paris 20ème), où j’ai pu enfin admirer ses œuvres (dommage de n’avoir pu me rendre au vernissage). Et prendre ainsi la pleine mesure de ses compositions, ses techniques employées, ses choix esthétiques. Observer son trait, saisir son geste…
Belle rencontre avec Stéphane Gamain, un galeriste comme on aimerai en voir plus souvent. Échanges passionnant avec un passionné, excellent dessinateur au demeurant. Son lieu est superbe, beau, sans fausse modestie. La mise en scène est bien pensée, le sous-sol voûté, espace intimiste s’il en est, donne la part belle au Soluto dessinateur de « Vies à la ligne » (mis en valeur par un superbe accrochage), alors que ses grandes toiles avaient besoin de l’espace lumineux de la grande salle pour s’épanouir et nous en mettre plein les mirettes.
Ses couleurs sont splendides (gouache pour les portraits et acrylique pour ses grandes compositions, si jeune Mabuse). J’aime ce travail de la matière, très charnelle, cette parfaite maîtrise des contrastes chaud-froid, en particulier dans l’un de ses paysages urbains (ci dessus) où les bleus nuits crépusculaires se confrontent aux orangés lumineux. Magnifique. Ses paysages et ses portraits partagent cette exigence d’un rendu tout à la fois réaliste et expressionniste. Ses teintes parfois fauves en disent long sur les sujets représentés. Je suis surpris par les colories qui sont quasi les mêmes que ceux de ses reproductions. Ce qui ne m’étonnes pas, venant d’un perfectionniste comme lui. Stéphane me confirme ce que je savais déjà, Soluto travaille essentiellement d’après ses propres photos. Ce qui explique cette approche quasi hyperréaliste, cette précision dans les attitudes, les regards, les gestes…
Je remercie encore Soluto et Stéphane pour cette superbe exposition, point d’orgue d’une bien belle journée.
Une belle moisson de dédicaces en cette année 2015. Je précise une nouvelle fois que ce sont les occasions qui ont fait le larron. Et je ne peux que remercier mes camarades libraires pour leurs bonnes initiatives et leurs bons goûts !
Ça commence mal fin février, Fred du Grand nulle part et Mickael du Rêve de l’escalier invitent Eric Salch un jour où je ne suis pas disponible. Tant pis. Du coup, j’écris un article sur son superbe Les meufs cool et inaugure une nouvelle pratique, la dédicace par procuration. C’est Fred qui a fait le lien avec le sieur Salch et l’en remercie encore… J’avoue apprécier grandement son commentaire car oui, je suis fan!
C’est le Dominique A écrivain que nous croisons avec des amis après une belle conférence à l’Armitière, lors d’une petite séance de dédicace bien sympathique. Je le remercie pour ce qu’il m’apporte et lui demande si on pourrait se boire un verre avec l’ami Jeff après le concert. Ça aurait été avec plaisir, mais ils repartaient la nuit en bus pour Bruxelles. Pas grave, ce sera pour la prochaine fois ! Lors de sa tribune, Dominique nous raconte une anecdote. Alors qu’il rejoignait un animateur qui œuvrai sur une adaptation chorégraphique de ses chansons avec un groupe d’ados, il est fasciné de voir ces jeunes improviser une danse libre et virtuose. Il leur explique qu’il est surpris de les voir en transe sur sa musique. Ces derniers lui répondent que ce n’est pas sur sa musique qu’ils dansent, mais sur ses mots. Une révélation. Depuis, il se considère comme auteur plutôt que musicien. A la lecture de Regarder l’Océan, cela ne fait aucun doute.
Le havrais Sirou expose à Rouen de manière confidentielle. Heureusement que Fred et Olivier ont mis une affiche chez eux, sinon je serai passé à coté. Comme je l’ai déjà dit, j’aime ce que fait Sirou. Du coup je vais voir l’expo le dernier jour, organisée par l’association « Collectif d’en face » qui a bien fait les choses. Je ne l’ai donc pas croisé, dommage… Mais l’un des organisateurs me propose de lui laisser mon album Presqu’ïle (dans lequel il relate son aventure rouennaise), ce qui me permet d’effectuer une deuxième dédicace par procuration. Je suis prêt à accepter de te confier mon apparte Sirou, après en avoir parlé avec ma femme…
Pierre-Julien de la librairie Funambules a eu la bonne idée d’inviter trois auteurs incontournables de Fluide Glacial, histoire de marquer le coup pour les 40ans de la revue de Marcel. L’occasion pour moi de rencontrer enfin Maître Léandri (dont la prose m’influence encore et toujours) et me faire dédicacer son superbe ouvrage « On enterre bien les Dinky Toys ». J’en profite pour lui dire tout le bien que je pense de lui (il est mon nouvelliste préféré avec Olivier Ka) et me procure la suite de ses mémoires « Nous nous sommes tant marrés », que j’ai dévoré d’une traite. Je n’ai pas eu de gribouille du sieur Mo/Cdm (trop de monde), mais je suis bien content d’avoir pu discuter avec Jake Raynal, un dessinateur que j’apprécie depuis des lustres. En particulier cette dernière série des « Nouveaux Mystères », un pic de l’humour noir absurde et distancié ! Je n’avais pas le temps de leur proposer d’aller boire un verre après la séance, tant pis, ce sera pour une prochaine fois… Il y aura d’autres occasions, c’est sûr.
Bon, voilà. Il était inévitable qu’un jour François Cavanna fasse preuve d’un flagrant manque de savoir vivre. Le rustre. Il nous appâte avec son esprit libertaire, nous séduit avec sa prose redoutable, nous rend accro à sa liberté d’expression, pour mieux nous abandonner quand on a encore besoin de lui. Le salaud. Certes, il n’aura pas été avare en bons mots et belles pensées, une balise immuable qui n’a jamais plié devant les mentalités sectaires et réactionnaires de ces soixante dernières années. Un repère viens de disparaître, ça fait drôle. Je me sens orphelin.
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