Je me rappelle ne pas avoir accrocher au désormais culte Forever Dolphin Love de Connan Mockasin lors de sa sortie en 2010, trop psychédélique et bordélique. Mais depuis, j’ai croisé la route d’Ariel Pink…
Ce qui m’a fait plonger dans l’univers très particulier de ce néozélandais (qui a biberonné à Hendrix et a fabriqué lui-même sa première guitare), c’est son projet Jassbusters de 2018. Un pur chef d’œuvre.
On y trouve du blues, de la soul, du funk, de la pop, un soupçon de Jazz. Des accords dissonants, des harmoniques improbables, de subtiles mélodies, un groove de dingue, une voix de tête toujours sur le fil… Mais surtout, une âme.
Cette suite de chansons cache un album concept, possédant plusieurs niveaux d’écoute. D’une incroyable richesse, on peut être parfois déboussolé puis l’instant d’après, trouver des balises qui nous appellent, des ambiances qui nous sont familières. Un ensemble abstrait, en ce sens où les figures se dérobent chaque fois que l’on croit les cerner. Cet aspect minimalisme (je m’en foutiste ?) disparait sous la complexité des arrangements.
Un méta-album, qui semble se créer au moment où on l’écoute. Ce disque dégage une impression d’instantanéité hallucinante. Et on en redécouvre à chaque fois. Partant d’un projet de court métrage mettant en scène un apprenti musicien qui rencontre son mentor, l’album est jalonné de brefs dialogues, de bruitages, voire de didascalies, qui racontent une histoire et servent de fil conducteur…
Mockasin et ses acolytes ont sorti un deuxième volet de leurs aventures Jassbusters en 2021, qui tend à prolonger la magie…
0 commentaire à “Jassbusters (Mexican Summer, 2018)”