Archives pour août 2015

Chronique K.BD – Le petit livre de la Bande Dessinée

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Nous terminons notre sélection estivale sur K.BD avec Le petit livre de la Bande Dessinée, un album bien sympathique qui plaira assurément à tout amateur du 9ème Art. Sur près de 200 pages, Hervé Bourhis et Terreur Graphique dressent un historique du médium, qui commence dès l’âge de pierre…

Une synthèse by myself…

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Soluto, peintures & dessins (Galerie des Artistes, 2015)

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N’ayant pu me rendre à une exposition de Soluto qui avait eu lieu à Dieppe il y a deux ans, j’ai enfin pris ma revanche en ce début juillet grâce à la Galerie des Artistes (Paris 20ème), où j’ai pu enfin admirer ses œuvres (dommage de n’avoir pu me rendre au vernissage). Et prendre ainsi la pleine mesure de ses compositions, ses techniques employées, ses choix esthétiques. Observer son trait, saisir son geste…

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Belle rencontre avec Stéphane Gamain, un galeriste comme on aimerai en voir plus souvent. Échanges passionnant avec un passionné, excellent dessinateur au demeurant. Son lieu est superbe, beau, sans fausse modestie. La mise en scène est bien pensée, le sous-sol voûté, espace intimiste s’il en est, donne la part belle au Soluto dessinateur de « Vies à la ligne » (mis en valeur par un superbe accrochage), alors que ses grandes toiles avaient besoin de l’espace lumineux de la grande salle pour s’épanouir et nous en mettre plein les mirettes.

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Ses couleurs sont splendides (gouache pour les portraits et acrylique pour ses grandes compositions, si jeune Mabuse). J’aime ce travail de la matière, très charnelle, cette parfaite maîtrise des contrastes chaud-froid, en particulier dans l’un de ses paysages urbains (ci dessus) où les bleus nuits crépusculaires se confrontent aux orangés lumineux. Magnifique. Ses paysages et ses portraits partagent cette exigence d’un rendu tout à la fois réaliste et expressionniste. Ses teintes parfois fauves en disent long sur les sujets représentés. Je suis surpris par les colories qui sont quasi les mêmes que ceux de ses reproductions. Ce qui ne m’étonnes pas, venant d’un perfectionniste comme lui. Stéphane me confirme ce que je savais déjà, Soluto travaille essentiellement d’après ses propres photos. Ce qui explique cette approche quasi hyperréaliste, cette précision dans les attitudes, les regards, les gestes…

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Je remercie encore Soluto et Stéphane pour cette superbe exposition, point d’orgue d’une bien belle journée.

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Bighead – Jeffrey Brown (6 pieds sous terre, 2005)

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Je ne connaissais pas Jeffrey Brown avant de découvrir ce Bighead (à part un article lu sur le blog Adventures in lo-fi). Un auteur américain qui œuvre dans l’alternatif depuis toujours, créateur de fanzines et adepte du « fais le toi-même ». Pas étonnant qu’il soit édité pour la première fois en France chez Six-pieds sous terre…

Brown revisite le mythe du super héros et s’approprie les codes narratifs et les gimmicks des comics bien de chez lui (couverture avec titre accrocheur, encart publicitaire pour le fan-club, épisodes croisés…) pour mieux parler des freaks, des losers, des nazes qui peuvent malgré tout être des héros. Proche d’un Joe Daly avec son Dungeon Quest, ils partagent cette approche décalée (voire déviante) et pourtant respectueuse d’un genre qu’ils aiment par dessus tout (super-héros ou héroic-fantasy). Ce qui les différencie, c’est la dimension autobiographique qu’insuffle Brown. Bighead, c’est lui. Son double à peine déformé, qui lui permet de régler ses comptes avec pas mal de griefs personnels, lâcher les vannes et assouvir quelques fantasmes.

S’il a parfois la grosse tête, Bighead est peu sur de lui. Il doute, mais n’est pas un lâche. Il ne se défile jamais et affronte un super ennemi à chaque chapitre (le Frappeur, Séductricia, Power Tradeur et son « alter-méchant » Smallhead). Certains pourraient facilement devenir de supers amis (la Chevelue, Crabby…), à l’exception du British, son pire ennemi qui lui a volé Rebessica, l’amour de sa vie.

Tout ce petit monde évolue dans un système espace-temps indéfini, au décors variés (dans un appartement, dans la rue, forêt, désert égyptien, sur la lune…). Un corpus abstrait qui évoque un espace mental, évidement celui de Brown lui-même. Beaucoup de dialogues et peu d’action, Brown semble plus intéressé à exposer les situations et présenter les personnages que de décrire les scènes de combats. Aussi malin que son héros, il use de nombreuses ellipses pour nous laisser imaginer les combats à sa place. Son graphisme est « typically underground » : cases faites à main levée, hachures baveuses et mouvements excessifs. Ces formes approximatives aux raccourcis improbables me font penser au Bouzard de Plageman, ainsi qu’à Thon, un dessinateur qui œuvrai il y a une dizaine d’année dans le Psikopat.

Lire les tribulations de losers n’est pas toujours flatteur pour notre ego. Pourquoi s’identifier à ces personnages de seconde zone dont les limites nous revoient aux nôtres ? C’est qu’ils nous permettent de combattre un sentiment terrible et destructeur, la honte. En effet, pourquoi avoir honte de nos faiblesses, de nos failles, surtout lorsqu’elles sont plus nombreuses que nos qualités. Apprécier ces losers, c’est accepter nos imperfections. La faiblesse peut être une force, c’est ce paradoxe que nous enseignent Jeffrey Brown et son Bighead.

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Les nouveaux Mystères – Jake Raynal (Audie, 2015)

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Je lis Jake Raynal depuis ses débuts dans Psikopat et Fluide, soit depuis une bonne vingtaine d’années. J’ai de suite apprécié son graphisme hyperréaliste et contrasté, plutôt éloigné du style humoristique des périodiques d’ « Umour et Bandessinées » sus-cités. Maître incontesté du noir et blanc stricte, le passage à la couleur n’enlève rien à la puissance de ses compositions. Il est aussi le scénariste du strip « Francis le blaireau » avec Claire Bouilhac aux dessins, un summum de l’humour noir et sans concessions. Attiré par les mystères de notre monde, qu’il scrute de son regard acéré pour mieux en souligner les absurdités (Combustion spontanée, Esprit frappeur…), Raynal compile dans cet album des dossiers récemment pré-publiés et nous offre d’autres inédits.

Lors d’un échange/dédicace, il m’explique qu’il est arrivé dans l’équipe de Fluide tel un ovni. Ses influences au sein de la rédaction se limitent à Goossens et Foerster (et bien entendu Maître Gotlib), avouant peu connaître les autres. Son back-ground lui vient des auteurs anglo-saxons, Kirby, Miller, Campbell et surtout Mignola, entre autres. Sans oublier les argentins et les italiens… Il dessine essentiellement d’après photos d’archives, ce qui lui demande un vrai travail de documentation. Et cela se ressent dans son traitement réaliste et hyper précis, qui apporte un contre point sérieux à une approche pour le moins loufoques. Cet humour froid et distancié sied à merveille pour dénoncer et dédramatiser les dérives de notre temps : hystéries collectives, théories du complot, effets de la mondialisation…

Les thèmes et théories scientifiques, économiques ou climatologiques auxquelles se réfère Raynal sont authentiques et vérifiables. C’est le ton sarcastique (avec des chutes souvent connes) et son sens de la synthèse – appuyé par une parfaite maîtrise de l’ellipse – qui génère cette dimension absurde et apporte un intérêt certain à des concepts pour le moins abscons. Merci Monsieur Raynal de nous apporter la lumière sur ces forces obscures qui nous gouvernent.

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