Supermurgeman de Mathsap dans le Psikopat, Super chien de Blexbolex dans Ferraille Illustré, et bien sur, notre Plageman national de notre Bouzard national dans Jade… bon nombres d’auteurs de bédé indé d’humour des années 90, qui ont sûrement biberonné aux comics, ont produit des séries de super héros a la sauce poilade et déconnade. Non pas des sauveurs surpuissants, plutôt des super-losers, dans la lignée des « losers sont des perdants » de Guerse et Pichelin.
Digne fiston de Superdupont, Plageman a lui des ambitions plus réduites. Non pas protéger notre pays des méchants de l’Anti-France, mais plutôt sauvegarder sa plage des beaufs. Ce qui dans le fond, n’est pas moins difficile. Entre les clients du camping, les vacanciers envahissants, les moutards chiards ou les entraînements des rugbymen, Plageman a du boulot pour débarrasser sa plage des intrus.
S’il n’a pas de super pouvoirs, l’homme-plage est tout de même sujet à une terrible malédiction : son masque (qui n’est qu’un bête ballon de beach volley) ne peut plus s’enlever, au risque de le défigurer. Il ne peut reprendre son apparence normal et se retrouve prisonnier de sa nouvelle identité. La plage devient alors son seul territoire, obligé d’y passer le reste de son temps. Et la plage en hiver est un lieu hostile. Heureusement pour lui, il n’est pas seul. Comme tout vrais super-héros, il a trouvé un fidèle compagnon, le super Pennak, un clochard céleste croisé au bar de la plage. Entre combats perdus et tentatives de survie, les deux compères ont fort à faire pour conserver ce qu’il leur reste de dignité et d’amour propre.
Bouzard lâche les chevaux et nous en balance plein la gueule. Il prend des libertés avec les règles anatomiques et la perspective (les mouvements de ses personnages sont excessivement désarticulés), et c’est tant mieux. Cela apporte un dynamisme et une puissance incroyables à son graphisme. Son trait vif et épais souligne parfaitement ces formes outrancières. Ça percute la rétine !
Une parodie de super-héros qui ne fait pas dans la finesse. Et c’est pour ça qu’on l’aime ! Pilier de la revue Jade, Plageman est logiquement devenu le héros culte des éditions 6 Pieds sous terre.
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