Comment ça vous n’avez pas encore le dernier Gorgonzola !? Mais il faut vous le procurer de suite ! Pour ceux qui l’ignorent encore, Gorgonzola est le fanzine des éditions de l’Égouttoir, chapeauté par le sieur Maël Rannou. Alors bon, quand on dit fanzine, faut pas toujours s’attendre à du papier photocopié au noir et blanc baveux. Gorgonzola est beau, solide, coloré, généreux. La revue d’un fan, réalisée de manière professionnelle (en gros, un prozine), qui met tout en œuvre pour offrir aux auteurs invités un espace de diffusion respectueux de leur travail.
Vingt numéros en dix ans d’existence, c’est une belle évolution pour une revue auto-produite. Rannou a réussi à contacter et convaincre une kyrielle de bons dessinateurs pour participer à l’aventure. Au fil du temps, il s’est constitué un noyau dur d’auteurs réguliers, tout en laissant la porte ouverte à de nouvelles recrues. Maël nous l’explique : « … contrairement à beaucoup d’autres fanzines, nous ne sommes pas nés d’une bande d’école ou de vieux amis. Dès l’origine, il s’agissait avant tout de réunir des auteurs divers, inconnu ou non, de différents pays et styles, pour peu qu’ils aient une démarche d’auteur reconnaissable permettant de donner un aperçu de la diversité de la bande dessinée alternative ».
Pour ce vingtième numéro, pas de célébration particulière ni d’auto-satisfaction démesurée. Seulement un contenu de qualité. Et il a raison, c’est ce qu’il fait de mieux. En regardant le menu dans le détail, la diversité des formes et des propos est bien là. Entre le minimalisme assumé de Tony et les récits sensibles de Simon Hureau, l’autobiographie sociale de Jean Bourguignon et les mondes absurdes d’Olivier Texier, les gaufriers expressionnistes de Vincent Lefèbvre et l’onirisme old school de Léo Quivreux, les planches quasi abstraites d’Alex Chauvel ou le superbe graphisme d’Yvang qui, avec ces effets de trame et ces textes en cartouches (en fait d’anciennes « rubriques de chiens écrasés »), évoquent les périodiques du début XXème… Le tout dans un noir et blanc riche de gris, sur du beau papier glacé. 192 pages au format A5 de belle facture (10euros seulement) ! Si vous le trouvez en librairie, retenez l’adresse, c’est une bonne librairie. Sinon, on peut se le (les) procurer chez l’Egouttoir.
Depuis le n°18, Maël y joint un dossier complet, focalisant sur un acteur essentiel de bande dessinée « autre ». Après la revue Viper et le dessinateur Poirier, c’est au tour de trois auteurs-créateurs de fanzines (Filipandré, Gerbaud et El Chico Solo) d’être mis en lumière. Des interviews qui retracent leurs riches parcours et nous permettent de cerner trois générations (70′, 80′ et 90′) de fanzinat. Petite info du chef, le prochain dossier concernera les éditions Artefact, une bonne idée.
Yvang
Mitchul toujours à la recherche de la perle rare … bien vu l’ami. 10 euros, c’est démocratique, je me le procurerai. Labiz
Dernière publication sur carnet à dessins : croquis divers
Merci my friend !
Tu ne le regretteras pas !