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Archives pour novembre 2014

Siné Mensuel n°36 (Novembre 2014)

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Siné se retrouve une nouvelle fois en difficulté financière. Pas simple de tenir sur la longueur avec un journal entièrement financé par les ventes et les abonnements (sans oublier un cambriolage qui leur a coûté cher). Et sans annonceurs publicitaires ! Impossible en effet d’imaginer Siné Mensuel entrecoupé de pubs racoleuses et putassières (genre grosses voitures et parfums de luxe). Ce journal n’existe que pour et grâce à ses lecteurs (sans oublier la bonne cinquantaine de collaborateurs). Et il lui en manque environ 4000 par mois pour être viable et continuer ainsi à chier dans la colle et les bégonias !

Achetez Siné Mensuel, abonnez vous ou envoyez un don. Ils en ont besoin et nous, on a besoin d’eux ! Sinemensuel.com

Autre façon de les soutenir, c’est de vous procurer leurs hors-séries, en particulier le 8ème tome (car vous possédez les 7 premiers depuis longtemps !) de l’incontournable et remarquable autobiographie de Siné : Ma vie, mon œuvre, mon cul ! Après 10 ans d’absence, c’est un immense plaisir de retrouver les folles aventures du jeune Siné, qui étoffe un incroyable carnet d’adresses (Fidel Castro, Malcom X…).

Si vous ne lisez pas Siné (sa zone, ses livres, son mensuel…), on ne peut vraiment plus rien faire pour vous.

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Mauvais Genre – Chloé Cruchaudet (Delcourt/Mirages, 2013)

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En planque afin d’échapper à la cour martiale pour désertion, Paul n’en peut plus de rester enfermé à ne rien faire (donc picoler). Sa femme Louise lui soumet alors l’idée de se travestir, pour enfin sortir, travailler et profiter de la vie. D’un amusant subterfuge, Paul s’enferme insidieusement dans cette nouvelle identité, qui l’emmènera vers des mœurs de plus en plus dépravées. Traumatisé par les horreurs de la guerre, déserteur menacé de peloton d’exécution, Paul ne trouvera d’échappatoire que sous les traits de Suzanne, au risque d’y perdre la raison, et sa femme.

J’apprécie le ton juste du récit, qui jamais ne tombe dans l’étude de cas clinique. L’approche de Chloé Cruchaudet est sensible, impressionniste. Un graphisme vif, précis dans les intentions et les mouvements. Les visages sont expressifs, très vivant, à la manière des acteurs de slapstick de la même époque. Les teintes gris-sépia ajoute au décorum « années folles » et ne laissent transparaître qu’une seule couleur, le rouge (symbolisant la passion et sang, l’éros et le thanatos). Inspirée de faits réels, l’auteure décrit les événements de manière opératoire et chronologique (la rencontre, la guerre, le retour, la transformation…) et s’attache surtout à transcrire les sentiments de ses personnages, leurs émotions parfois destructrices. Les scènes de procès qui entrecoupent le récit (et l’inscrivent au temps présent) annoncent une fin tragique à cette histoire d’amour.

Je suis toujours un peu méfiant quand un album fait l’unanimité, emballe la critique, le public et reçoit de nombreux prix (dont un à Angoulême 2014). Cependant, Mauvais genre n’usurpe pas son succès, tant Chloé Cruchaudet mélange subtilement les genres (historique, romance, humour, chronique sociale…) et aborde, sans pathos ni moraline, les thèmes sensibles du transgenre et du trouble de la personnalité, rarement explorés en bande dessinée.

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Un album également chroniqué par les camarades de K.BD

Dix questions pour une bibliothèque #9 : Benjamin Adam

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Découvert lors d’une exposition à la librairie Polis de Rouen (qui malheureusement ferme ses portes), autour de son ouvrage Lartigues et Prévert, j’ai rapidement adhéré à l’univers graphique de Benjamin Adam. Invité cet année au festival Normandiebulle de Darnetal, je n’ai pas hésité à le rencontrer pour une petite dédicace et ainsi lui dire le bien que je pense de son album, qui en toute logique (le jury ne s’y est pas trompé), a remporté le prix du meilleur scénario.

Merci pour ta participation et pour répondre à ta question, à savoir si ces questions vont vraiment intéresser quelqu’un ? Je te répondrai : oui, au moins moi ! Et sûrement ceux qui y ont déjà répondu. Ainsi que certains lecteurs réguliers de ce blog, je suppose. A terme, je compte faire une analyse croisée de toutes les réponses obtenues…

1) Quelle place prend ta bibliothèque chez toi ?

La moitié des murs de mon salon. Et j’ai des portions de bibliothèque partagée à l’atelier pour la documentation (ou les justifs de boulot).

2) Quelle est sa configuration (en un seul bloc, en plusieurs parties, dans différentes pièces…) ?

Trois blocs : un principal très large, un plus en hauteur pour…les grands livres qui n’ont pas trouvé de place dans le principal, un troisième pour les livres pas encore lus, empruntés, ou ceux dont je ne sais pas trop quoi faire.

3) Que contient-elle essentiellement ? Littérature, Art, Histoire, science, fiction, science-fiction, fantastique, auto, biographique, bande dessinée, essai, roman..?

Littérature, bande dessinée, art et archi, tous les genres sauf peut-être sf…encore qu’il y a aussi de l’anticipation, donc non, un peu tous les genres. Je suis assez sensibles au vraies ou fausses biographies.

4) Quelle est la proportion entre livres avec images et sans images ?

2/3 avec images, j’imagine…difficile à dire, ils sont tellement plus imposants.

5) Tes ouvrages sont-ils plutôt rangés à l’horizontale ou la verticale?

A la verticale, sauf pour les romans ou je manque assez souvent de place, donc là il n’y a plus de règle, je les cale où il y a un trou !

6) Et tes nouvelles acquisitions ? Les ranges-tu à part ou trouvent-elles de suite leur place définitive ?

Je ne les range qu’une fois lus; avant c’est un peu partout, ça traîne à droite à gauche. Quand je suis bien luné, je les mets dans la petite bibliothèque. Ça va vraiment intéresser quelqu’un, ces questions?

7) Dans quelle proportion lis-tu tout ce que tu achètes ?

95% je pense. Parfois je retombe sur un truc acheté et oublié dans la foulée, c’est rarement très bon signe, même s’il y a des bonnes surprises.

8) Es-tu globalement satisfait de ta bibliothèque ? Qu’y manquerait-il ?

Tous les livres que j’ai eu envie de lire sans avoir retenu le titre…tous ceux dont j’ai repoussé l’achat à cause du prix…ceux que j’ai perdus ou prêtés sans retour.

9) Comment la vois-tu évoluer ?

Exponentiellement.

10) Quel(s) ouvrage(s) prêterais-tu volontiers ? Et celui/ceux que tu conserves jalousement ?

Je prête à peu près tout. Il faudrait juste que je me mette à noter, ce n’est pas tant qu’on oublie de me les rendre, j’oublie les avoir prêtés !

[Entretien réalisé en live le 27 septembre à Darnetal, et par courrier électronique le 24 octobre 2014]

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Mon Lapin n°8 (L’Association, 2014)

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Après une longue trêve estivale, Mon Lapin revient avec Killoffer aux commandes, l’un des dessinateurs les plus déjanté de sa génération. Killoffer invite ses camarades pour mieux s’inviter dans leur univers graphique. Au delà de cette figure imposée (au sens propre), « promenons nous dans les bois » semble être le thème proposé à tous les participants. Burns, Druillet, Debeurme, Mattotti… Killoffer a convié des monstres du 9ème Art, que l’on ne croise que trop rarement dans les revues de bandes dessinées (encore moins tous ensemble).

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Antoine Marchalot

Entre narration séquentielle, expérimentations oubapiennes et dessin contemporain, ce numéro 8 est plutôt réussi, en particulier les superbes pages de Ruppert & Mulot et Lumineau, qui ne sont pas sans rappeler l’exercice du cadavre exquis de La Maison Close. On se perd avec eux dans la forêt, entre chien et loup. Plus personnage de bande dessinée que réel rédacteur en chef, Killoffer est un clown baroque et trash, un élément perturbateur à la grâce ‘pachydermique’, brouilleur de pistes et véritable fil conducteur de ce huitième numéro

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Sébastien Lumineau & Ruppert & Mulot

Lartigues et Prévert – Benjamin Adam (La Pastèque, 2013)

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Lartigues et Prévert, ce sont deux associés (se présentant comme VRP pour une marque de cigarettes) qui se mettent au vert suite à une affaire qui a mal tourné. L’histoire débute lorsqu’ils arrivent à la maison de famille de Lartigues, isolée dans la campagne ardennaise. On découvrira au fil de la lecture les événements qui les ont amenés à se planquer, l’arrestation du garagiste Régis, les contactes avec leur complice Jules, le cadavre dans le coffre de la voiture… En parallèle, Lartigues tombe amoureux d’une jeune serveuse croisée dans le train. Plus préoccupé à flirter avec elle (et à faire des kilomètres en vélo pour la voir) qu’à trouver une solution à ses problèmes, il ne semble pas avoir conscience des risques qu’il encoure. Comme si la fuite dans cette romance avortée l’absoudrait de ses méfaits. Cependant, on enterre pas si facilement un cadavre compromettant. Surtout quand un autre se fait accuser à sa place. Prévert lui, est plus préoccupé par leur situation et s’inquiète (à juste titre) des répercussions sur sa femme et son fils. Une distance s’installe entre les deux amis…

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Au premier coup d’œil, on pense à Chris Ware, avec ces structures complexes, cette pseudo perspective cavalière, ces pages hyper-saturées de détails et pourtant parfaitement lisibles. Cette mise en page, faite d’imbrication de cases et de motifs aux formes géométriques, est à l’avenant d’un récit aux nombreux tiroirs et fausses pistes. Si l’histoire n’a dans le fond rien d’orignal, les choix narratifs de Benjamin Adam sont osés et judicieusement exploités. A l’instar d’un Anthony Pastor, c’est bien le développement de l’histoire, l’articulation entre tous les éléments (protagonistes, situations), le rythme créé par cet enchevêtrement de récits parallèles qui a attiré toute son attention. Tous deux partagent un goût prononcé pour ce que je nommerai le ‘polar intimiste’. Des intrigues noires, touchant des personnes banales, bancales, dans lesquels on peut facilement s’identifier. Ils accordent toute leur importance à l’aspect existentiel de leurs personnages, plus qu’à l’intrigue en elle-même.

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Adam entrecoupe son récit de diverses « fiches techniques », des focus d’une page ou deux sur tel personnage secondaire (la femme et l’enfant de Prévert), tel objet important (la voiture, la carabine). Il parsème des témoignages recueillis auprès du voisinage. Un entracte évoquant des souvenirs d’enfance de Lartigues nous en apprend plus sur sa personnalité. Adam sème ainsi les éléments de compréhension de l’intrigue, qu’il nous faut resituer dans leur temporalité. Un code couleur apporte une parfaite lisibilité à l’ensemble. L’intrigue principale est à dominante gris-verte, les focus sont en rouge, les témoignages en jaune, les flash-back réunissent les trois couleurs principales. Son graphisme appliqué, au trait fin et aux formes stylisées, dresse des portraits sensibles de personnages fragiles, totalement dépassées par les événements. Ce qui les rend attachant.

Cet album nous le confirme, Benjamin Adam est un auteur à suivre…

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