Les derniers corsaires est un récit d’aventure s’inscrivant dans le grand h de l’Histoire (fin de la seconde guerre mondiale), s’appuyant sur des lettres retrouvées par une expédition d’archéologues danois en 1999 (vraies ou fausses, on ne sait pas). La quête initiatique d’un apprenti capitaine de la Royal Navy, faite de mésaventures et de désillusions. Walter Woolf commettra de nombreuses boulettes avant de gagner ses galons et devenir enfin un vrai maître de guerre, rivalisant avec les meilleurs pour ses faits d’armes.
Woolf aspire à être commandant de bord de sous-marin. Cependant, en tant que second, il fera une grave erreur de débutant, causant la perte du Jason lors d’une attaque contre les allemands (heureusement sans conséquences pour l’équipage). Woolf a pris la décision d’attaquer sans l’autorisation de son commandant (Wallis). Assumant ses responsabilités, ce dernier prendra tout pour lui. Notre apprenti se retrouve alors aux ordres de Fielding, capitaine du Thorn, un vieux loup de mer aux faits d’armes impressionnants, auprès duquel il apprendra beaucoup, en particulier l’importance capitale de vérifier et contre-vérifier les données techniques des lieux d’attaques avant d’agir. Alors qu’il croit enfin pouvoir toucher son but, l’amiral lui demande de patienter encore et d’assister le nouveau capitaine du Thorn, qui n’est autre que Wallis. Le destin est farceur, mais cela lui permettra de sauver son honneur et de prouver qu’il a les épaules pour assumer le commandement du sous-marin.
Une narration linéaire, les événements s’enchaînant de manière chronologique, qui inscrit cet album d’aventure dans la tradition du genre. Si l’histoire de Richard est traité de manière réaliste (rien d’abracadabrantesque), au découpage classique, le graphisme virtuose de Houde est lui, à part, sans référence directe. Si ce n’est avec le génial Gilbert Shelton, par ce traitement réaliste de formes humoristiques ; par cette manière de donner du volume en creusant le papier, jouant des ombres hachurées avec précision et parcimonie. Les couleurs ont toute leur importance pour accentuer les ambiances (contrastes intérieur-extérieur, calme-tempête).
Walter Woolf a, au premier abord, tout d’un loser. Cependant, malgré les erreurs (parfois dramatiques) qu’il peut commettre, il n’est jamais désabusé et s’accroche toujours et encore à son rêve. Et son opiniâtreté portera ses fruits. C’est ce qui rend le personnage et cet album sympathiques.
» le graphisme virtuose de Houde est lui, à part, sans référence directe » , c’est drôle que tu écrives ça, il me semble – à travers les planches que tu montres – qu’il y a un peu de Sfar et / ou de Blain dans son trait ( ce qui pour ma part me réjouirait plutôt ). Non ?
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C’est vrai, la référence ne m’a pas sauté aux yeux. Je reconnais peu connaitre Blain (je suis en train de lire Quai D’Orsay) et ya longtemps que je n’ai pas relu du Sfar. Mais dans le traitement de la matière et des ombres, je dirai plutôt Blain que Sfar…
Merci pour cette précision amigo !