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Archives pour octobre 2013

En revues en voilà…

En revues en voilà... dans Presse et Revues aaarg-1-221x300

On peut se réjouir de voir apparaître en cette fin d’année quatre nouvelles revues de bande dessinée : Lapin, qui fait son retour attendu dans une formule mensuelle personnalisée, laissant carte blanche à un auteur/rédacteur pour choisir le thème et les participants. On commence avec Ayroles, suivront Baladi et Gerner. Papier chez Delcourt, revue créée par Trondheim, au format manga poche ‘cheap’. La Revue Dessinée, réunissant journalistes et auteurs partageant cette envie d’informer en bande dessinée. Une démarche réussie, proche de l’esprit du hors série du ‘Monde Diplo’ ou de la revue XXI. Et pour finir Aaarg, revue grand format initié par le scénariste Pierre Starsky. Dans la continuité de l’ouvrage collectif Aaarg… Je meurs, dont on retrouvera de nombreux collaborateurs. Ce qui s’annonce plutôt bon.

Un engouement quasi unanime (même dans la presse généraliste), saluant le salutaire retour des publications périodiques de bande dessinée. Certes, on peut s’en réjouir, mais il me semble nécessaire de préciser une chose : ces nouvelles revues – aux ambitions éditoriales différentes et complémentaires (du reportage à l’humour potache) – ne sont pas vendus dans les kiosques à journaux, mais en librairie spécialisée. Et de fait, s’adressent à un lectorat de connaisseurs. Ce n’est donc pas un retour de « la presse BD » comme on peut le lire partout, mais la sortie de revues spécialisées susceptibles de trouver rapidement leur lectorat (qu’ils partagerons, assurément). Les éditeurs ne prennent plus le risque de lancer un nouveau magazine au tirage plus important, moins confidentiel. Créer une revue spécialisée pour un lectorat spécialisé est moins risqué !

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Pour la nouveauté dans les kiosques, il faudra repasser. Certes Fluide glacial annonce une nouvelle nouvelle formule qui, bien heureusement, ne diffère pas fondamentalement de la précédente. Heureusement oui, car c’est ce que j’attends en tant que (vieux) lecteur de fouloude : pas trop de chamboulement dans mes bonnes vieilles et rassurantes habitudes (Leandri, reviens !)… Le dernier numéro double (avec un coté spécial Edika) est bien sympathique. Le psiko lui ne change pas et on ne s’en plaindra pas ! Autre fausse nouveauté, qui ravira les amateurs de grands classiques et les nostalgiques de plus de 50 ans : les Pieds Nickelés de Pellos sont réédités en album cartonné à dos toilé… Comme toujours avec ce genre de produit, on n’achètera que le premier numéro (qu’on retrouvera rapidement en foire à tout !).

Dommage pour les jeunes lecteurs de ne pouvoir découvrir, par hasard, chez leur buraliste, même un dimanche après-midi au fin fond du pays de Caux, ces magazines de bandes dessinées souvent passionnants et originaux ( je dis bien DE bande dessinée et pas SUR la bande dessinée, tels les Casemate et autres dBD). Comme j’ai pu le vivre avec les Corto, (A suivre), Pilote ou plus récemment Street life stories et autres Ferraille Illustré (derniers magazines BD découvert en kiosque, en 2003)…

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 Dessin de Gipi pour la Revue Dessinée

Chronique K.BD – 30 jours de nuit

Chronique K.BD - 30 jours de nuit dans Chroniques K.BD 30joursdenuit

Les monstres sont à l’honneur ce mois ci sur K.BD. Et quand ont parle de monstres, on ne peut oublier le plus emblématique de tous, qui fascine autant qu’il effraie, à savoir le vampire. Figure incontournable du fantastique littéraire et cinématographique, le vampire (et l’icône Dracula) a été raconté sous toutes les coutures et à toutes les sauces. Difficile donc de faire original avec une énième histoire de suceurs de sang. C’est cependant le pari réussi de Steve Niles et Ben Templesmith qui, avec ce 30 jours de nuit, arrivent à brillamment renouveler le genre. Les vampires n’ont ici rien de romantique, ni de séduisant. Ce sont des monstres (au look plutôt sympa) qui chassent pour survivre, et semblent y prendre beaucoup de plaisirs sadiques… 

Une synthèse aiguisée par Livrons-nous.

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Les derniers corsaires – Jocelyn Houde & Marc Richard (La Pastèque, 2006)

Les derniers corsaires - Jocelyn Houde & Marc Richard (La Pastèque, 2006) dans Chroniques BD 1dernierscorsairesles04082006-223x300

Les derniers corsaires est un récit d’aventure s’inscrivant dans le grand h de l’Histoire (fin de la seconde guerre mondiale), s’appuyant sur des lettres retrouvées par une expédition d’archéologues danois en 1999 (vraies ou fausses, on ne sait pas). La quête initiatique d’un apprenti capitaine de la Royal Navy, faite de mésaventures et de désillusions. Walter Woolf commettra de nombreuses boulettes avant de gagner ses galons et devenir enfin un vrai maître de guerre, rivalisant avec les meilleurs pour ses faits d’armes.

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Woolf aspire à être commandant de bord de sous-marin. Cependant, en tant que second, il fera une grave erreur de débutant, causant la perte du Jason lors d’une attaque contre les allemands (heureusement sans conséquences pour l’équipage). Woolf a pris la décision d’attaquer sans l’autorisation de son commandant (Wallis). Assumant ses responsabilités, ce dernier prendra tout pour lui. Notre apprenti se retrouve alors aux ordres de Fielding, capitaine du Thorn, un vieux loup de mer aux faits d’armes impressionnants, auprès duquel il apprendra beaucoup, en particulier l’importance capitale de vérifier et contre-vérifier les données techniques des lieux d’attaques avant d’agir. Alors qu’il croit enfin pouvoir toucher son but, l’amiral lui demande de patienter encore et d’assister le nouveau capitaine du Thorn, qui n’est autre que Wallis. Le destin est farceur, mais cela lui permettra de sauver son honneur et de prouver qu’il a les épaules pour assumer le commandement du sous-marin.

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Une narration linéaire, les événements s’enchaînant de manière chronologique, qui inscrit cet album d’aventure dans la tradition du genre. Si l’histoire de Richard est traité de manière réaliste (rien d’abracadabrantesque), au découpage classique, le graphisme virtuose de Houde est lui, à part, sans référence directe. Si ce n’est avec le génial Gilbert Shelton, par ce traitement réaliste de formes humoristiques ; par cette manière de donner du volume en creusant le papier, jouant des ombres hachurées avec précision et parcimonie. Les couleurs ont toute leur importance pour accentuer les ambiances (contrastes intérieur-extérieur, calme-tempête).

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Walter Woolf a, au premier abord, tout d’un loser. Cependant, malgré les erreurs (parfois dramatiques) qu’il peut commettre, il n’est jamais désabusé et s’accroche toujours et encore à son rêve. Et son opiniâtreté portera ses fruits. C’est ce qui rend le personnage et cet album sympathiques.

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La Pastèque

 

Mutafukaz – Run (Ankama, 2006)

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Il n’est pas dans mon habitude d’écrire un article à charge. Je dirai même plus, je m‘y refuse par principes. C’est surtout une perte de temps, autant consacrer son énergie à présenter les bonnes choses. Cependant, dans le cadre de K.BD, nous avons décidé (pas moi je l’avoue, mais c’est ça la démocratie, ça ne va pas toujours dans le sens qu’on souhaite !) de parler du label 619 des éditions Ankama. Et parmi les albums retenus, ce Mutafukaz… Alors là, je ne vais pas laisser passer l’occasion d’exprimer ce que je pense de cet album, que des amis (mal intentionnés ?) m’ont offert à sa sortie. Si je déroge à cette règle fondamentale, c’est parce que Mutafukaz est pour moi le pire en matière de narration séquentielle. L’archétype même de la lecture insupportable. Et ce, pour au moins deux raisons :

1) Ce coté fusion qui manque cruellement de sens, lorsqu’il n’est qu’un fourre tout de références graphiques (street-art, manga, humoristique…), techniques (crayon, infographie, noir et blanc et couleurs…), culturelles (comics, gangsta rap, catch mexicain…) ou narratives (anticipation, fantastique, récit urbain…). Voire même jusqu’à la texture du papier qui change au fil des pages…

Je n’ai rien contre la fusion des genres – des artistes tels que Mike Patton, Beirut ou Tarantino le pratique admirablement (sans oublier les p’tits gars de feu Street Life Stories) – mais là, c’est l’overdose ! A la manière de la musique des Black eyed peas ou autres Rihanna, on passe du coq à l’âne toute les trente secondes, dans un effet de surenchère sans aucune logique, si ce n’est celle de l’auteur qui se fait plaisir à y intégrer ses influences mal digérées. Ça manque cruellement de propos pour justifier le tout.

2) Run vient de l’animation (et du multimédia) et n’a qu’une envie, y retourner. Il compte d’ailleurs adapter ce Mutafukaz. Voilà qui nous éclaire sur la nature de cette série. Il faut voir cet album comme un story-board, l’ébauche d’un projet cinématographique à venir. C’est à mon sens ce qu’il y a de plus réducteur : considérer la bande dessinée comme une étape intermédiaire, qui n’est voué qu’à donner l’idée d’un produit audio visuel fini. Une insupportable conception selon laquelle, la bande dessinée serait au cinéma ce que le dessin serait à la peinture : un plan, une ébauche, un brouillon… Et bien non, la bande dessinée et le dessin méritent meilleures considérations !

Pur produit de consommation, pré-formaté, bien de son époque. Un album qui me donne mal aux yeux, si bien qu’il m’est impossible de suivre correctement les pérégrinations des deux personnages principaux, parasité je suis par cette surenchère d’effets outranciers et inutiles. C’est d’autant plus dommage quand on voit la première mouture qu’a dessiné Run en premières pages, la cohérence esthétique me convenait mieux…

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Front – Jonathan Larabie (les Requins Marteaux, 2012)

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Front nous raconte les tranches d’une vie. Un titre évocateur… Au sens figuré, aller au front, c’est aller effectuer un boulot pénible, une tâche ingrate. Plus politiquement : Front populaire, de gauche ou national, viennent à l’esprit… Ainsi que l’expression « bas du front ! »…

Bien qu’il aborde les questions des rapports de force avec la hiérarchie, des relations hypocrites entre collègues (qui sont mis en compétition) ou de l’engagement syndical (souvent désabusé), Larabie n’attaque pas de front ces thèmes liés au monde du travail. Il raconte de manière détachée et anecdotique les conséquences que peuvent avoir sur un individu, un travail peu stimulant et des collègues plutôt pénibles…

Travaillant à la Poste (au centre de tri ou comme facteur), Max vivote entre les contraintes et les quelques moments sympathiques qu’il arrive à passer avec certains de ses collègues. On a du mal à cerner sa personnalité, qu’on devine plutôt neutre et effacée… C’est le coté frustrant de ces seulement 36 pages. Ce type de récit de l’intime, au rythme lent et décousu, proche du réel (ou plus exactement de la voie intérieure de l’auteur), mériterai bien plus de pages pour installer sa petite musique, favoriser la rencontre avec les personnages et ainsi emporter l’adhésion du lecteur.

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Le graphisme leste et vif de Larabie apporte une énergie qui renforce ce sentiment d’urgence. Comme s’il avait dessiné cet album en quelques jours seulement. Pourtant, cette impression de bâclé s’efface devant cette parfaite maîtrise des effets de planches. Pour la plupart de type « gaufrier six cases », sans les contours, il se joue de l’espace de la planche, inscrivant le récit dans une temporalité particulière. Par exemple, lorsque sur une double page (9-10), Max et sa compagne sont réveillés en pleine nuit à cause d’une voiture qui a du mal a démarrer, Larabie ne représente que les yeux de ses personnages pour dessiner au fur et à mesure les silhouettes. En gardant la structure des cases sans les signifier, laissant ainsi évoluer la séquence sur cette double page au fond gris uniforme, il évoque parfaitement ce cours instant de flottement quand on reprend doucement nos repères dans la pénombre, dans l’état semi-conscient d’un réveil trop brusque.

Alors bien sur, Front est un album qui dénonce, mais sur un mode distancié et désabusé, plutôt cynique que réellement satirique. Un auteur/narrateur qui assume pleinement sa subjectivité. Ça fait du bien.

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