Da Capo – Fabio Viscogliosi (l’Association, 2010)

Da Capo - Fabio Viscogliosi (l'Association, 2010) dans Chroniques BD da-capo-2-205x300

Da capo nous emmène sur les pas d’un chat en quête de bonheurs simples (manger, boire, se reposer…), mais loin d’être faciles à obtenir. Avançant au fil des jours et des rencontres, on apprendra au dernier acte que sa quête était moins superficielle qu’elle en avait l’air. Durant son périple, il croisera de nombreux personnages, des gentils qui l’aideront (la grenouille, de corbeau) et d’autres bien plus agressifs ou vicelards (les chiens, la Mort).

Parfois, l’auteur délaisse le chat pour se focaliser sur d’autres protagonistes, tels que la grenouille, le poussin ou l’âne (figure récurrente dans l’œuvre de Fabio Viscogliosi).

Lâche mais généreux, roublard mais maladroit, le chat (qui pour moi ressemble à un loup) se laisse emporter par les événements avec une malchance qui suscite la sympathie. Car malgré les coups qu’il prend, il avance, toujours et encore. Jusqu’à un dénouement final que l’on n’attendait pas, mais qui donne sens à sa quête.

Un récit découpé en 15 chapitres.  Et si certains sont purement humoristiques, reposant sur un comique de situation (« Presque », « Du plomb dans l’aile »…), d’autres chapitres sont plus allégoriques (« La mort a mauvais goût », « le mur fait le mort »…). La mort est omni présente dans la plupart des titres (et apparait quelques fois), logique pour une fable qui aborde les thèmes de la survie, de la loi du plus fort, du sens de la vie…

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Une bande dessinée muette dont le rythme du récit repose sur un découpage dynamique. Viscogliosi arrive à donner vie à ses personnages de papier. Jouant très peu avec les ellipses, il s’attache surtout à décomposer au maximum les mouvements, créant ainsi des enchainements de séquences proches du dessin animé.

Un univers voisin du Coconino World de Krazy Kat, avec ces décors minimalistes et ces espaces plus suggérés que véritablement dessinés. Sans oublier les personnages anthropomorphiques (exceptés le seul humain de l’album, inspiré du Brutus de Segar, le corbeau et le chat lui-même, qui n’est qu’une silhouette longiligne) qui semblent avoir été formés au slapstick (l’auteur se réfère à Buster Keaton). Les situations s’emboitent comme dans un rêve, de manière délirante mais cohérente (il cite également Alice au pays des merveilles).

Le trait de Viscogliosi est sensible et terriblement précis : « D’une manière générale, je me souviens que je voulais dessiner comme on écrit, légèrement. Il me semblait donc important que mon matériel soit élémentaire et portatif […] Je scotchais mes pages au fur et à mesure sur le mur devant moi, et l’ensemble traçait une ligne d’horizon fictive ». Proche de la gravure, ses contrastes confèrent une dimension intemporelle à un récit qui l’est tout autant.

Da Capo est une œuvre à part (venant d’un artiste polymorphe qui ne l’est pas moins), bien plus profonde qu’on ne pourrait le croire au premier abord. Un album remarquable qu’appréciera tout amateur de la neuvième chose qui se respecte…

Retrouvez Fabio Viscogliosi dans le troisième numéro de Collection

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