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Archives pour septembre 2012



Las Rosas – Anthony Pastor (Actes Sud – l’An 2, 2010)

    Las Rosas - Anthony Pastor (Actes Sud - l'An 2, 2010) dans Chroniques BD las-rosas-3

J’ai commencé la lecture de cet album avec je l’avoue, une certaine appréhension, due en particulier à cette couverture digne d’un mauvais roman de gare. Définir Las Rosas comme un « Western tortilla à l’eau de rose » n’a à priori rien d’heureux. Mais faisons confiance à Thierry Groensteen, qui assure que « Las Rosas est un récit touffu qui se déguste lentement, un roman graphique choral et fascinant ; assurément l’œuvre d’un grand auteur désormais en pleine possession de ses moyens. »

En effet, Anthony Pastor nous raconte un ensemble de petites histoires qui s’entrecroisent et se complètent. Bien que nous commençons par faire la connaissance de la jeune Rosa – une fille de la ville, protégée du bon flic Flecha, qui doit se cacher d’un mec violent – on se rend vite compte que le personnage principal est Las Rosas, un village en bordure du désert, constitué exclusivement de femmes paumées et laissées pour compte. Un lieu de transite pour certaines, un pied à terre pour d’autres. Toutes sous la protection du bienveillant Florentino Flecha.

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Le scénario n’a rien de véritablement attrayant. On n’imagine même pas ce que cela pourrait donner en film, ou pire, en série télé. Cependant, c’est avec ce type d’ouvrage qu’on se rend compte de la richesse du médium bande dessinée. A savoir rendre passionnant un récit très plan-plan (voire cul-cul) par un découpage alternant longueurs et ellipses, un développement narratif générant un rythme linéaire et soutenu à la fois. L’implication du lecteur est ici plus que favorisée. A nous d’imaginer les voix des personnages, leurs dynamismes, leurs failles, leurs secrets… Ce qui génère une complicité particulière et favorise une identification forte. On se reconnaît un peu dans tous ces personnages : le placide Flecha, la rebelle Rosa, la mystérieuse Marisol, la naïve yoli, le salaud Pedro Cuervo…

Le graphisme de Pastor est un régal. Par ce trait vif, direct et précis, ce travail des volumes jouant du clair-obscur, il arrive à donner une ampleur à ses personnages, un charisme qui les rend immédiatement identifiable. On se prend d’affection pour ces personnages aux gueules burinées, tannées par le soleil et les coups durs de la vie. On a envie de partager du temps avec eux. C’est la force de cet album : une virtuosité graphique au service d’une histoire à forte teneur émotionnelle, abordant l’air de rien les thèmes de la filiation, de la quête identitaire, de la rédemption…

Anthony Pastor vient de sortir un nouvel album, Castilla Drive, qui s’annonce aussi bon. Un auteur à suivre.

 

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The Gift (Intuitions) – Sam Raimi (2000)

The Gift (Intuitions) - Sam Raimi (2000) dans Chroniques Ciné Gaff2072069424

Après avoir confectionné sa dingue trilogie Evil Dead ou l’excellent Darkman, Sam Raimi marque un virage à 180° avec son film Un plan simple. Un polar rural – très inspiré par le Fargo de ses amis les frères Coen – qui tient bien la route grâce en particulier à une réalisation sobre (un événement pour Raimi !) et un casting aux petits oignons (formidables Bill Paxton et Billy Bob Stanton).

Dans la lignée de ce « Plan simple », il sort en 2000 The Gift (Intuitions), une histoire également ancrée dans la réalité, décrivant d’un regard humain mais sans concessions la vie d’une petite bourgade de l’Amérique profonde, où les traditions séculaires se confrontent à la modernité des mœurs.

Une jeune veuve, Annie Wilson, vit avec ses trois garçons dans une bourgade de Géorgie. Pour survivre, elle tire les cartes à de nombreux habitants de sa ville. Bien qu’elle soit reconnue et appréciée, son activité n’est pas du goût de tout le monde, en particulier le mari d’une de ses amies (incarné par un hallucinant Kenue Reeves dans un rôle à contre-emploi), qui accumule les menaces à son encontre. Suite à une prémonition qui s’avérera juste, elle aidera la police locale à enquêter sur la disparition inquiétante d’une jeune fille de notable… Fausses pistes et faux semblants seront au rendez-vous de ce thriller qui flirt plus du côté de la chronique sociale que du polar horrifique.

Raimi renoue ici avec le fantastique, mais plus de cette manière outrancière qui a fait sa renommée. Le surnaturel est ici représenté par le don d’Annie Wilson (magnifique Cate Blanchett), une cartomancienne qui joue plutôt le rôle de confidente, voire de psychologue, que de voyante auprès de ses congénères. Cet aspect est très finement abordé, car les superstitions persistent dans ces petites villes de campagne. Ainsi que les sentiments de solitude et d’isolement affectif…

A mille lieux de son cinéma spectaculaire, très référencé « comics » (Mort sur le Grill, Mort ou vif, Spider Man…), cette histoire, traité de manière réaliste, repose sur la force des personnages et la finesse de jeu des acteurs (impressionnant Giovani Ribisi dans le rôle du très perturbé Buddy). Il nous démontre ici qu’il est un authentique directeur d’acteur. Mon film préféré de Sam Raimi.

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