Louis Joos est un passionné de Jazz depuis toujours. Il raconte en préface comment cette musique l’a sauvé de ce monde absurde et monstrueux, auquel il n’a jamais pu s’adapter.
Les textes de Frédéric Debomy (qui a entre autre été membre de l’équipe de rédaction de la revue PLG) entrent en parfaite résonance avec la philosophie de Joos. A savoir que l’Art est une bouée de sauvetage, permettant de rester à flot et ne pas sombrer dans les méandres de l’horrible normalité.
Le virtuel prend le pas sur la réalité, transformant l’information en désinformation. Notre société, définitivement ‘de consommation’ et ‘du spectacle’, nous rend spectateurs et consommateurs de nos propres vies … L’hypocrisie des pays occidentaux envers l’Afrique, et la pseudo tolérance du pays des droits de l’Homme vis-à-vis de sa population d’origine étrangère…
Ces quatre histoires dénoncent les dérives de notre monde moderne, qui accentue l’incompréhension et l’incommunicabilité entre les individus. Ces personnages vivent en décalage par rapport au monde qui les entoure. Tout comme les textes en voix off le sont par rapport aux dessins.
Un trait urgent soutenant des formes et des figures vives qui évoquent un Munoz. Un noir et blanc sale, charbonneux, servant des histoires allant à l’essentiel, reflétant les états d’âmes du narrateur : « Un cinéaste, peut importe lequel a dit : – On devient cinéaste parce que le monde qui nous entoure ne nous satisfait pas. Le besoin de faire se comporter d’une certaine façon des individus provient d’une incapacité à les accepter tels qu’ils sont… »
Un album broché d’une petite vingtaine de pages qui n’en demeure pas moins un grand album.
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