Cette patte de mouche me permet de découvrir l’univers graphique riche et plutôt déjanté de Vincent Sardon, illustrateur de presse et co-fondateur du fanzine Ego comme X (acte fondateur des éditions du même nom).
Un format qui convient parfaitement à l’aspect ‘miniature’ de ses planches. L’influence de l’art médiéval est plus qu’évident. Par l’utilisation d’une perspective non-euclidienne, donnant l’impression d’un espace ‘‘écrasé’’, dont tous les éléments (les murs, les sols, les meubles) sont représentés sur un même plan. Par l’usage de motifs géométriques simples (des papiers peints, parquets, carrelages, murs en briques, tuiles, etc.) créant un effet de mosaïque.
Sardon use d’une technique proche de la gravure expressionniste, dans laquelle les gris sont rendus par cette succession de motifs noirs sur fond blanc. Plus les traits sont rapprochés les uns des autres, plus les gris sont intenses. Ses planches sont cependant d’une grande lisibilité, malgré leur taille et cette surcharge de motifs. Aucune ligne n’est droite, tous les angles sont excessivement déformés. Des éléments qui contrastent avec les rondeurs humoristiques des personnages.
Crevaison, c’est le fait de crever, mais plutôt au sens figuré. Le jeune Henri est consigné dans sa chambre car il a traité son grand-père de vieux collabo. Ayant fini d’écrire ses 100 lignes de punition, il traverse la maison pour descendre jouer dans le jardin. Il trouve que tout est calme. En effet, nous découvrons au fil des pièces que les membres de sa famille on tous été décimés. Une variété de crime qui annonce l’œuvre d’un sérial killer en herbe plutôt créatif…
Une petite perle d’humour noir à la richesse picturale incroyable.
0 commentaire à “Crevaison – Vincent Sardon (L’Association, 1998)”