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Archives pour février 2011



Cup Of Tea – A Compilation (Cup of Tea, 1996)

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Cette compilation des premiers travaux du label Cup Of Tea est sortie en 1996. La plupart de ces morceaux ont été produit à une époque (entre 1992 et1996) où le terme Trip-hop n’avait pas encore été inventé par les journalistes pour désigner cette musique hybride, entre froide mélancolie et rythmes chauds, venant du sud de l’Angleterre, Londres et surtout Bristol, ville de la Wild Bunch d’où sortirons Massive Attack, Portishead ou Tricky.

J’écoutais en boucle cet album à l’époque, puis l’ère des cassettes audio étant révolue, je n’en avais plus de trace… Je l’ai redécouvert très récemment et je dois dire que la magie de ce son est toujours intacte. Si certains morceaux ont un peu vieilli, d’autre ont conservé toute leur originalité. En particulier le premier morceau, Love Anybody de Barcode, le premier produit par le label en 1992. On était à l’époque loin du terme même de trip-hop et seul Blue Lines, le premier album de Massive Attack, était sorti en 1991. Une chanson au format pop-rock (couplet-pont-refrain), une rythmique funk-rap, une ligne de basse plutôt reggae –dub, des claviers atmosphériques, un habillage sonore très électro, une voix éthérée, encore marquée par les voix chaudes du funk, des ruptures de rythme, d’ambiances…

Le reste de la compilation est très bon, cohérent et varié, comprenant d’autres perles, en particulier les morceaux de Monk & Canatella, les seuls artistes de cette compil’ qui ont fait ce qu’on pourrait appeler une carrière, bien que restée assez confidentielle. Ce qui est plutôt incompréhensible tant la qualité de leur musique est indéniable. Entre pop, rock, jazz, funk et classique, leur univers est d’une incroyable richesse sonore, alliage parfait de tessitures électroniques et organiques, et d’une formidable cohérence esthétique. Quelle voix du chanteur ! Un groupe qui aurait largement mérité le succès d’un Morcheeba ou d’un Archive…

Le trip-hop est un melting-pot de références, dont les artistes majeurs – DJ Shadow, Kruder and Dorfmeister, Thievery Corporation, Fila Brazilla, U.N.K.L.E ou Alpha – ont su transcender toutes ces influences (et bien d’autres encore, telle que les musiques de film, les musiques ethniques…) pour créer un son « nouveau ». Parfaite bande sonore de cette fin de siècle passé.

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Tout et son contraire – Philippe Vandel (France Info)

Tout et son contraire - Philippe Vandel (France Info) dans Plein les ouies 350pxphilippevandel

Tout et son contraire est l’émission quotidienne de Philippe Vandel. Découpée en 3 ou 4 parties, réparties tout aux long de la journée dans la grille des programmes de France Info, l’émission nous permet d’entendre bon nombre de gens (artistes, journalistes, musiciens, hommes politiques…) qui ne jouissent pas d’une grande couverture médiatique. En particulier des auteurs de bandes dessinées (certes, les plus connus tels que Wolinski, Cabu, Dionnet, Algoud, Binet, Margerin, Zep, Gotlib, Petillon, Moebius, Sfar…), qu’il est toujours bien sympa d’entendre sur les ondes…

J’aime bien sa manière candide de poser des questions qui, l’air de rien, sont toujours pertinentes et judicieusement enchainées. Ce qui favorise la complicité, la confidence… De plus, et ce n’est pas négligeable, Vandel connait très bien ses sujets. Il n’est jamais approximatif. La qualité des réponses, sans langue de bois, nous le confirme. Un ton qui nous change de la plupart des interviews télévisées… Je vous incite fortement à découvrir la page web de l’émission – bien foutu, avec à chaque fois une présentation claire et succincte de l’invité – et piocher dans la longue liste des interviewés, sur le site de France Info.

 

La peur du rouge – Fred Neidhardt (Delcourt Shampooing, 2010)

La peur du rouge - Fred Neidhardt (Delcourt Shampooing, 2010) dans Chroniques BD 9782756020839fs

Fred Neidhardt (que je connais par sa série Mr Tue-Tout dans le Psiko, ou pour ses impostures loufdingues dans l’Echo des savanes) nous raconte son voyage scolaire organisé à Berlin en 1981. Ville de tous les contrastes, Berlin Est est une ville de façade, sous le joug de la répression stalinienne, où la misère se voit (et se vit) à chaque coin de rue. Berlin Ouest est la ville de la liberté, de l’opulence occidentale, des surplus militaires, des Marlboro et de la pornographie accessible.

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Le récit se divise également en deux parties. Dans la première, Fred nous raconte les relations puériles et impitoyables d’une bande de boutonneux pré-pubères qui s’amusent d’un rien (sauf lorsqu’ils visitent le « Mémorial de toutes les victimes du fascisme et du militarisme »), obnubilés par la déconnade, le flirt et la masturbation… Le récit bascule ensuite dans le tragique, lorsque Fred décide de faire le mur et partir seul dans Berlin Ouest, à la recherche de Christiane F, afin de la sortir de sa misère. Car dans son livre, Fred y a vu un signe du destin : la première fois qu’elle s’est défoncée à l’héro, c’était le jour même de son dixième anniversaire. Cette errance sur les traces de son « héroine » l’amènera dans le quartier des drogués et des prostitués, dans lequel il sera à deux doigts de se faire agresser. Heureusement qu’une bonne âme lui vient en aide. Suite à cette rencontre, Fred vivra sa première expérience sexuelle, mais pas du tout comme il l’avait imaginé…

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Cette deuxième partie rend plutôt mal à l’aise. On se dit que Fred aurait pu garder cela pour lui. Mais en fait, il parait après coup normal, dans la logique du récit, qu’il aborde cet épisode plutôt traumatisant. Ce périple en « terre rouge » aura été une sorte de rite de passage, marquant pour lui la fin de l’innocence infantile, pour entrer de plein pied dans l’univers impitoyable des adultes. Un monde où la réalité bouffe littéralement l’insouciance et les illusions de la jeunesse. Si la « peur du rouge » sous entend la peur du communisme (tel que peut l’imaginer un jeune pré-ado dans le contexte de la guerre froide), cela peut également être interprété comme la peur du Désir, de la sexualité génitale.

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Neidhardt sait parfaitement retranscrire cette atmosphère fin 70-début 80 (voir son Pattes d’eph et col roulé) en usant judicieusement de références vestimentaires et culturelles de l’époque. Bien qu’un peu plus jeune que lui, j’ai également vécu mon enfance durant cette période. Aussi, je ne peux m’empêcher de voir en son style animalier un clin d’œil aux bandes dessinées de Pif gadget, le journal « coco » pour la jeunesse (avec certes, un trait plus expressif et un sens du détail plutôt réaliste au niveau des décors). Ce choix est cependant judicieux pour ne pas sombrer dans le pathétique et garder une distance humoristique salutaire vis-à-vis de cette deuxième partie du récit plutôt glauque. Au final, La peur du rouge est un album sensible, juste et sans concessions, que ne regretteront pas d’avoir lu ceux qui auront été jusqu’au bout… A ranger aux cotés de Pourquoi j’ai tué pierre ou Les pilules bleues.

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Blues By Night – Filips (éditions Art Moderne, 1987)

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Ce Blues By Night nous emmène à la découverte de la vie nocturne new-yorkaise des années 80. Un New-York fantasmé (remplie de belles Cadillac et autres Pontiac), dans lequel la musique tiens le premier rôle. Logique, venant d’un passionné de musique Jazz, Funk ou Hip Hop. Filips fut dessinateur à rock & folk dans les années 80, illustrateur pour MC Solar (le 45 tours bouge de là), et a récemment participé à un album sur le Funkadelic de Clinton, aux éditions Nocturne. Lou Reed, Michel Jonasz, Tom Waits, Talking Heads, Level 42, sans oublier le be-bop ou le hip hop, la bande son de cet album fleure bon les folles eighties et le revival fifties.

Entre blocs d’immeubles et murs de briques tagués, Filips nous ballade dans les rues de la grande pomme, sur les traces de personnes interlopes, des musiciens de jazz insomniaques, des artistes branchés, des détectives privés « débranchés », des losers qui cherchent à en finir… Une faune sous influence, entre musique, alcool et déprime, qui nous entraine en errance dans le milieu de la nuit, des quartiers sombres, des métros tagués, des tripots enfumées et des bars aux ambiances rétro.

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Sept histoires courtes entrecoupées d’illustrations de grande classe composent ce petit album de belle facture. Foutus dimanches à la con nous apprend qu’après une nuit blanche de biture noire, il n’y a rien de bon à rester gamberger entre quatre murs. I need some money est ce que se répète le personnage, bien décidé à aller jusqu’au bout. Blues By Night nous narre les dérives nocturnes d’un homme qui vient de se faire larguer, sur un air des Talking Heads… Dans Beat-Streets, deux rappeurs se languissent d’être trop jeunes pour goûter aux nuits chaudes des boites privées. Mais que fait le privé ? Où Jo le détective décide de rester chez lui aujourd’hui. Les hors-la-loi de tout poil peuvent courir le monde… Coup mou chez les durs nous fera côtoyer la vie mouvementée d’Hugues-Hubert, peintre branché et  jet-seteur de première. La boite de Jazz est l’adaptation de la chanson de Jonasz.

Filips s’attache à retranscrire l’atmosphère générale d’une ville, d’une époque, plutôt que dresser des portraits « psychologisant » de ses personnages. Son style rond et coloré contraste fortement avec les thèmes de ses histoires. Les ambiances nocturnes sont remarquables (le bleu nuit domine, normal). Ce graphisme aux formes stylisées, cubistes, aux couleurs vives en aplats, est fortement inspiré par la ligne claire d’un Joost Swarte. A ce titre, le nom des éditions : Art Moderne, peut être vu comme un clin d’œil à l’album éponyme de Swarte. Une esthétique très référencée, mais qui vieillie plutôt bien, grâce notamment aux superbes couleurs réalisées par le dessinateur lui-même.

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La boîte de Jazz…

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