Ciné-concert John Carpenter (Le 12 février 2011 à l’Omnia)

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Soirée spéciale John Carpenter organisée par le cinéma Omnia et Le 106, ce samedi dernier. Une superbe occasion de voir The Fog et New York 1997 sur grand écran et dans leur jus, avec craquements, bandes qui sautent et une bande son qui parfois déraille. Apres visionnage de ces deux films, la soirée se poursuit par la projection du court-métrage qui sert d’introduction à la prestation du groupe Zombie Zombie. Un duo (claviers et batterie) qui revisite à la sauce « krautrock » la musique de Carpenter. Une musique électronique minimaliste dont l’intensité monte crescendo, reposant sur quelques accords répétitifs et la superposition de boucles rythmiques. Halloween, The Fog, New York 1997, Christine… Même The Thing, dont la BO n’est pas de Carpenter mais d’Ennio Morricone, est revisité par le groupe, dans le cadre du court métrage d’animation absolument génial : Driving this road until death sets you free, un remake de The Thing fait avec des GI Joe !

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La séance débute donc avec The Fog, troisième film du réalisateur, sorti en 1980. Un film « mineur » dans sa filmographie, mais qui concentre tout le savoir faire du Maitre : éléments fantastiques qui s’immiscent dans un quotidien des plus banal, ambiance oppressante qui monte crescendo, réalisation sobre, aux effets maitrisés. Film d’un grand classicisme (aucun second degré), tant dans sa forme que son contenu. Cette histoire de fantômes pirates, venus récupérer leur or volé cent ans auparavant par les descendant de la communauté d’Antonio Bay, s’inscrit dans la grande tradition de la littérature fantastique du 19ème siècle, avec les thèmes classiques de la trahison, du complot, du crime odieux, de la vengeance d’outre tombe… Le film s’ouvre d’ailleurs sur une citation d’Edgar Alan Poe. Le brouillard est ici un personnage à part entière, dont les apparitions rendent le climat de plus en plus intense, oppressant. Un film à l’esthétique vraiment superbe.

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New York 1997 est rapidement devenu un film culte, un des meilleurs dans le genre anticipation « post-apocalyptique », sorti à cette époque post-punk (1981), dont l’attitude nihiliste de Snake Plissken reflète parfaitement l’esprit. Dans ce film, Carpenter fait cette fois preuve d’ironie, de dérision. Une référence clairement affichée au Western, par la présence de Lee Van Cleef. Snake est l’archétype même de l’antihéros, individualiste, qui n’agit que dans son propre intérêt, ou sous contraintes. Le discours politique que sous-tend le film reste d’une effrayante actualité. Comment ne pas voir en ces prisonniers reclus sur l’île-prison une allusion directe aux exclus et aux opprimés de nos sociétés modernes. Sans parler de l’aspect « prémonitoire » de la scène d’ouverture où des terroristes détournent l’avion présidentiel pour s’écraser sur une tour. Un film fort, sans concessions, dont les ambiances nocturnes servent parfaitement la dimension « crépusculaire » du récit… 

Avec le temps, il s’avère que le cinéma de Carpenter, qui était à l’époque un cinéma de genre, est devenu un cinéma « classique », prisé par les intellectuels. Alors que ses intentions premières n’étaient certainement pas de devenir un artiste incontournable du 7ème art, mais un artisan produisant des œuvres honnêtes et efficaces. Mais l’un n’empêche pas l’autre et il est clair que « Big John » a permis d’apporter ses lettres de noblesses au genre fantastique, et influencera encore de nouvelles générations d’artistes…

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3 commentaires à “Ciné-concert John Carpenter (Le 12 février 2011 à l’Omnia)”


  1. 0 Bruce 25 fév 2011 à 23:48

    L’album des rémois est vraiment de bonne facture. Et le titre de cet opus porte bien son nom car ils jouent simplement du John Carpenter sans l’arrogance de vouloir en bouleverser grand chose. C’est un hommage qui confirme que ces thèmes étaient et sont encore superbes pour les oreilles.

    J’ai toutes les BO et les films de « Big John » et ça fait forcément plaisir de lire quelques mots dans le coin sur mon cinéaste préféré.

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  2. 1 mitchul 26 fév 2011 à 15:51

    Ce fut une très bonne occasion de voir ces films cultes sur grand écran, permettant de prendre la pleine mesure des qualités narratives, esthétiques et musicales de Carpenter. Sans oublier la très bonne prestation du groupe Zombie Zombie !
    J’ai évidemment pensé à toi lors de cette soirée ! ;)

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  3. 2 Bruce 2 mar 2011 à 1:35

    Pour ma part, j’ai commencé un peu en retard John Carpenter au cinéma… à 16 ans ce qui est pas mal quand même, donc je suis arrivé après ses grands classiques, et j’ai dont vu tous ces films au cinéma depuis 1987 :

    2001 Ghosts of Mars
    1998 Vampires
    1996 Los Angeles 2013
    1995 Le village des damnés
    1994 L’antre de la folie
    1992 Les aventures d’un homme invisible
    1988 Invasion Los Angeles
    1987 Prince des ténèbres

    Vu mes deux premiers à Rouen ;-) les deux meilleurs avec « L’antre de la folie » de cette liste. Aussi, comme je vais bientôt habiter sur Paris, je ne désespère pas de voir The Thing, Hallowwen et New-York 1997 sur grand écran lors d’une rétrospective, pourquoi pas à la cinémathèque, ou d’une séance au hasard d’un petit cinéma d’arrondissement. Voilà tu sais tout ;-)

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