La légende d’Ignaqua est un moyen métrage d’animation réalisé par un ami et son fils. Ce projet a duré plus de trois ans. Outre le travail de prise d’image en stop motion, nécessitant au minimum 12 images à la seconde (l’idéal étant 24), il a fallu créer les mouvements et les effets spéciaux. Intégrer les personnages dans des décors parfois en 3D, parfois en images réelles. C’est la grande richesse de ce moyen métrage, de nombreuses techniques ont été utilisées, mais plutôt que de donner une impression de patchwork ou de fourre-tout technique, le résultat est d’une grande cohérence esthétique. Et magique… JC a su utiliser, à chaque temps fort de l’histoire, la technique qui convient le mieux. Quand par exemple, il use d’un effet de caméra subjective avec image réelle lorsque qu’un des personnages (Vakama) tombe à l’eau. C’est bien vu car cela renforce l’intensité dramatique de la séquence en favorisant l’identification au personnage.
Les héros Nokama et Vakama
Autre réussite, avoir su rendre vivant et chaleureux des robots en métal, pas particulièrement beaux. Gros travail encore une fois pour créer les expressions des visages et les mouvements les plus dynamiques et fluides possible. Le travail des voix est tout aussi important pour donner une âme à ces jouets en plastique. C’est là que les amis sont intervenus (l’ami Swamps en parle aussi sur son blog). J’ai pour ma part doublé le personnage de Vakama. Ce fut une expérience totalement enrichissante et bien fun. J’ai pris beaucoup de plaisir à rejouer les scènes, à trouver le ton juste en fonction des situations, parfois dramatique, parfois désinvolte, parfois candide, parfois prétentieux, parfois courageux… Bref, on s’est bien amusé à faire ça. Ca nous a permit d’entretenir notre âme d’enfant. Car le but principal de JC était de mener à terme ce projet avec son fiston qui, de fait, en devenait le directeur artistique et surtout le directeur de conscience. Son rôle aura été de contribuer à conserver cet aspect ludique et infantile. C’est un film qui s’adresse aux enfants de tous âges, et JC a su conserver cette dimension tout au long de sa réalisation. On peut voir d’ailleurs dans certaines scènes les personnages évoluer dans des décors qui semblent factice, des décors de jouet. Ce qui confirme ce sentiment.
Le bon Hydraxon
Deux jeunes Matoran, Vakama et Nokama, tombent par hasard sur un masque de Toa. Le vieux Turaga de leur village leur raconte alors la légende d’Ignaqua et leur confit la mission de remettre le masque à son seul destinataire, le prince Hydraxon. Mais ce dernier est le prisonnier du vil Maxilos, qui cherche à s’emparer du masque afin de contrôler les 4 éléments et ainsi devenir le maitre absolu. S’en suit alors une quête effrénée pour libérer Hydraxon et sauver le monde… JC a crée une histoire originale, sans trahir la « mythologie » des Bionicle (la présence des 4 éléments, l’évolution des personnages en Matoran – Toa – Turaga… Il y a intégré des éléments narratifs issus d’autres séries, en particulier Stars Wars et le Seigneur des Anneaux. Une histoire sympathique, dont les ressorts narratifs sont parfaitement maitrisés. Il n’y a pas de longueurs ou d’incohérence dans le scénario. Mais ce que je retiendrai du film, ce sont ses grandes prouesses techniques.
Le vil Maxilos
J’ai pu voir évoluer ce projet au fil des années, et me rendre compte du travail de Titans qui a été réalisé.Pas moins d’une dixaine de logiciels ont été exploités. Outre les prises de vue en stop-motion, la création des décors en 3d ou à partir d’images réelles. Il y a eu tout ce travail en amont sur le scénario, les dialogues, le découpage, le séquençage, le choix des plans… Tout en respectant les règles cinématographiques de bases (règle des 360°, champ contre-champs…) ainsi que le rythme de l’histoire. L’incrustation des effets spéciaux (car il y a de nombreux combats et poursuites), le travail du son, des effets sonores. L’intégration de la musique et des doublages, qui contribuent au dynamisme du film. Bref, tous ces éléments qui, dans les milieux professionnels, sont réalisés par différentes équipes ont été ici menés de bout en bout, et de manière remarquable pour un amateur, par un seul homme. Chapeau l’ami ! Et merci de nous avoir fait partager cette superbe aventure !
Trailer du film
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