Archives pour juin 2010

Bientôt, La Mèche !

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Après la disparition de Siné Hebdo et plus récemment de Kamikaze, je me sentais un peu seul devant le rayon presse satirique de mon libraire. Mais bonne nouvelle (j’ai lu ça hier dans Libé), l’équipe de Siné Hebdo a décidé de remettre le couvert, pour la rentrée de Septembre, sous l’appellation La Mèche. Ca s’annonce prometteur ! Présentation par Olivier Marbot, ex-rédac chef adjoint de Siné Hebdo et membre de l’équipe fondatrice de La Mèche :

Bonjour à toutes et à tous, Vous avez écrit à Siné Hebdo après l’annonce de l’arrêt de la parution pour protester, pleurer, gueuler, manifester votre intérêt… C’est pourquoi vous recevez aujourd’hui ce message. Comme vous, les salariés et collaborateurs de Siné ont accusé le coup, et puis ils ont décidé de réagir. Bob et Catherine Sinet ont décidé de stopper l’aventure, c’est leur droit le plus absolu et nous comprenons leurs raisons. Mais nous, bordel, on avait encore plein de choses à dessiner et à raconter ! C’est comme ça qu’est né le projet de relancer un hebdo satirique. De gauche, pour ceux qui se poseraient la question… On espérait prendre la relève dès le mois de mai, ça n’a pas été possible, trop compliqué, trop cher, trop court.
Mais on vous donne rendez-vous à la rentrée de septembre, dans les kiosques, à la Fête de l’Huma et partout où nous pourrons venir à votre rencontre.

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Le nouveau journal s’appellera La Mèche (on vous laisse imaginer les jeux de mots et les déclinaisons graphiques que les dessinateurs ont commencé à nous proposer). Vous y retrouverez une bonne partie des chroniqueurs et dessinateurs que vous aimiez dans Siné Hebdo.
Déjà, Jiho, Guy Bedos, Marc Large, Berth, Laure Noualhat, Noël Godin, Aranega, Flav’, Jean-Pierre Bouyxou, Laurence Romance, Miguel Benasayag, Vuillemin, Martin, Caza, André Langaney, Lindingre, Anne Steiger, Etienne Liebig, Avoine, Carali, Faujour, Pierre Concialdi, Georges Yoram Federmann, Decressac, Jeanne Folly, Charles Fontaine, Carlo Santulli, Goubelle, Nathalie Gathié, Gudule, Thierry Pelletier, Miss. Tic, Mix & Remix, Rémi ont répondu favorablement à notre appel !
Christophe Alévêque, Frédéric Bonnaud, Loup, Patrick Raynal et bien d’autres devraient nous rejoindre rapidement.
Sans compter de nouvelles signatures que vous découvrirez très bientôt et… et… et… SINE en personne, qui semble bien décidé à poursuivre sa Zone (actuellement sur internet) dans La Mèche !! Si !

Vous pouvez nous joindre à cette adresse mail, mais aussi, pour ceux qui sont sur Facebook, devenir ami avec La Mèche, dont la page est en ligne depuis la nuit dernière. Un site www.lameche.org viendra bientôt s’ajouter à tout ça et le journal, c’est pour la semaine du 6 septembre (le jour de parution n’est pas encore définitivement choisi). On est tous enthousiastes à l’idée de relancer un journal, on espère que vous le serez aussi. A bientôt – et pourquoi pas, pour commencer, à la manif parisienne de jeudi prochain contre la réforme des retraites. Amicalement, Olivier Marbot. (source)

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Qu’est-ce qu’on mange ? – Le collectif Onapratut (recueil numéro 8, 2009)

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« BD numérique ou BD traditionnelle » ? Face au débat amené par la commercialisation d’albums sur support de type iPad, ainsi que l’engouement de certaines maisons d’édition pour ce nouveau moyen de diffusion, mon avis est très clair : une bande dessinée est un objet fait de papier, d’encres, et parfois de carton. Je n’ai rien contre l’outil numérique. Ni dans la conception d’une bande dessinée (excepté pour les couleurs, affreuses), ni dans sa diffusion (les « blogs BD » et autres sites spécialisés sont souvent bien foutu. Voir par exemple l’excellent grandpapier).

Internet permet à de nombreux auteurs de diffuser leurs oeuvres. C’est une très bonne chose. Mais en tant que lecteur passionné, une bande dessinée est quelque chose de physique, de palpable.  Rien de remplace ce plaisir de tenir un album, contempler la couverture, le feuilleter, le sentir… « Le papier coupe encore »… Lire sur un écran n’est en rien comparable à la lecture sur papier. Et que dire de la notion de bibliothèque virtuelle ? Rien que le nom est une abération (un peu réac ? J’assume). Je n’ai rien contre l’informatique comme outil de création ou de diffusion, mais j’en éprouve une aversion totale comme mode de lecture.

J’apprécie donc l’initiative d’une maison d’édition comme Onapratut, qui répond à sa manière à cette question. Ils produisent des livres de bédessinateurs issus de la blogosphère. Ils diffusent donc sur papier des planches qui l’étaient à l’origine sur écran. Comme quoi, il y a de l’envie de papier chez les auteurs-bloggeurs. Et chez les lecteurs ! (on appelle ça de l’offre et de la demande, je crois). Onapratut est maintenant connu grâce à son album de Vidberg et Nemo7 : Le blog. Le ton est donné. Ils utilisent le vivier internet pour repérer et diffuser des auteurs certes inconnus, mais possédant d’indéniables qualités (pas tous, je vous l’accorde…).

Comme les précédents, ce huitième receuil se situe entre le fanzine (par sa fréquence régulière), la revue d’une maison d’édition (faisant la promotion de ses auteurs) et un ouvrage collectif (autour d’un thème précis). On en connais d’ailleurs certains : Soulcié (qui signe la couverture), Samos ou Pochep (son Pizza Vite est graphiquement génial !), qu’on a déjà croisé au sein du Psikopat ou de l’Echo. Un collectif varié, alternant entre différent style : humoristique « mal dessiné » ou réalisme, en passant par l’expressionnisme d’un Bédéneau (un croisement improbable entre Foerster et Spawn) ou le minimalisme l’Alejandro Milà. Comme toujours, on retiendra certains auteurs plutôt que d’autres. Certains dont on sent un potentiel important, qu’on ne s’étonnera pas de revoir un de ces quatre…

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Le Club des Finq par Filak et Paul.

Site Officiel

La Lettre Ouverte

Vive le foot ! – Collectif (Albin Michel, 1998)

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Une fois n’est pas coutume, c’est l’occasion de coller à l’actualité, coupe du monde oblige… Un album collectif ayant pour thème le football, ça s’annonce pas folichon. Je dirai même plus : sans intérêts ! Passons notre chemin… Sauf qu’ à bien y regarder, il est composé d’une « Dream Team » de la bande dessinée absolulent incroyable. Que des grandes pointures (pour jouer au foot, ça aide…) ! Un thème certes pas très original, mais assez fédérateur pour que s’y implique des auteurs tels que Druillet, Wolinski, Margerin, Rochette, Denis, Baru… Sorti à l’occasion de la coupe du monde de 1998 organisée cheu nous, cet album est édité par Albin Michel. Ce qui explique la présence de nombreux auteurs gravitant autour de l’Echo des Savanes (Vuillemin, Arnon, Stan & Vince…) . L’humour fluidien est également au rendez-vous (Edika, Maester, Tronchet, Kafka…).

Edika est égal à lui-même. Ses dix planches sont parfaitement irracontables ! Margerin cherche un moyen pour assister à la finale sans payer, mais gare à ne pas se faire plumer… Boucq nous démontre par un match la théorie du chaos et ses conséquences facheuses. Ferrandez et Tronchet évoque une pratique courrante chez les sportifs : aller voir un voyant avant un match important. Mais encore faut-il savoir interprêter ses dires… Jean-Claude Denis nous raconte que le foot peut être aussi l’occasion de rencontres amicales, avec sa voisine ! Maester nous dit clairement qu’il n’en a « rien à foot » de tout ça, et évoque la violence de ce sport. Luz aussi en a « ras le foot » et n’oubli pas de nous rappeler les dérives politiques et sociales de ce sport. Baru nous raconte des souvenirs de club de foot, à une époque où les crampons étaient en cuir, le foot en noir et blanc et les grands jouaient à l’arrière… Druillet nous propose une double planche avec laquelle il convoque l’Esprit de Foot » ! Bercovici nous donne des « leçons de pros », mais ce n’est pas simple d’être entraineur de club (toute ressemblance avec un certain Guy.R…). Rochette nous narre les destins croisés de deux jeunes footballeurs. La réussite de l’un annonce la tragédie de l’autre… Arnon part dans un délire « préhistoric » afin de remonter à l’origine du foot. Stan & Vince font ce calcul simple : Mundial = Arnaque ! Tronchet (seul cette fois) se dit que c’est beau le foot quand ça rapproche les classes sociales… Kafka (Monsieur Francis Kuntz !) nous entraine dans les mésaventures de Mic et Hoc qui, entre les huissiers, Spielberg et l’ANPE, n’arriverons pas à voir la finale de la coupe du monde. Tramber nous explique qu’entre le foot et les meufs, il faut choisir… Wolinski lui, tente de réconsillier les femmes avec le foot, à sa manière bien sur… Et pour finir, Vuillemin nous exprime toute la considération qu’il peut avoir pour les joueurs et les entraineurs…

Bon, cet album ne restera pas dans les annales de la bande dessinée, même s’il est de loin un des meilleurs du genre « bd à thème ». Il se lit avec plaisir et grand intérêt, pour les auteurs plus que pour le thème ! Certains n’hésitent pas d’ailleurs à critiquer ce sport international. Tant mieux !

Vive le foot ! - Collectif (Albin Michel, 1998) dans Chroniques BD planchevivefoot12732664791d409

Plates-bandes – Jean Christophe Menu (L’Association, 2005)

 

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Bon, Plates-bandes est sorti il y a 5 ans maintenant et qu’en reste-t-il ? Le pamphlet d’un auteur-éditeur de bandes dessinées – que l’on classera comme « indépendant » – qui exprime clairement son raz le bol contre une certaine (mauvaise) manière (dominante) de faire de la Bande Dessiné. [Rectification faite : Menu précise dans L’Eprouvette n°1 que ce Plates-bandes n’est ni un pamphlet, ni un essai, mais un texte d’opinion « assurément « juge et partie », dont l’enjeu était de contribuer à définir les vieux tenants et les nouveaux aboutissants d’un contexte précis : le champ éditorial de la Bande Dessinée en France en janvier 2005″.]

Les illustrations qui jalonnent ce livre (toutes droit-tirées d’un cabinet de dentiste) donnent le ton : ça va faire mal ! Menu est un gars qui vient du fanzine et de l’auto-production. Un dessinateur qui a toujours été attiré par la conception de l’objet BD. Branché dans le milieu de la musique « rock alternatif », en particulier au sein des Satellites, il s’est inspiré des maisons d’éditions « alternatives » qui se sont créées dans les années 80 (Bondage, Boucherie productions…). Une manière de créer et produire des oeuvres comme ils l’entendent, sans aucunes concessions envers le milieu commercial de la musique. Diffuser une oeuvre et non un produit. Voilà leur philosophie.

Menu et ses amis ont donc crée L’Association dans cette optique. Dans la mesure aussi où à l’époque (fin des années 80 où la presse BD disparaissait), toutes les maisons d’éditions refusaient leurs projets. Cette nécessité de créer un label devient indissociable d’une certaine revendication. Produire « contre » peut être un bon leitmotiv, il ne faudrait pas que cela devienne le seul moteur de création. C’est ce que certains reprochent à Menu (ceux qui se font allumer dans ce Plates-bandes). C’est un piège dans lequel il a failli tomber (source de désaccord avec ses anciens camarades ?). Cet ouvrage en est peut-être la profession de foi, il en est également une forme de testament. Depuis 2006, à partir de la création de la revue L’Eprouvette – qui dans cet optique ne pouvait que se saborder au bout de trois numéro (et quels numéros !) – il me semble que Menu à retrouvé un nouveau souffle, une dynamique nouvelle. Il a craché son venin à la face de la profession et à su passer à autre chose (tout en restant révolté). Il s’est par exemple remis à dessiner (les Lock-groove ou les Mont-vérité Chrono-poche). Le retour de Lapin nous le confirme également. Outre le fait d’être toujours un terrain privilégié d’expérimentations et de revendications, Menu croit encore à l’utilité de L’Association comme tremplin pour de nouveaux auteurs, et non plus seulement comme un acte de résistance contre le microcosme de la bd (qui deviendrait rapidement stérile). Relire Plates-bandes maintenant nous permet de constater que JC Menu avance et croit toujours en ce qu’il fait. Toujours très bien d’ailleurs…

Je suis un lecteur-amateur de bande dessinée depuis le milieu des années 80. Si j’ai connu les magazines Spirou, Tintin et surtout Pif, la BD a toujours été pour moi l’Album, le fameux 48 pages couverture cartonnée (voir le 62 CC pour les Tintin). Je ne partage donc pas cette aversion envers ce format. Je comprend cependant (et remercie) Menu qui prône la diversité et le non formatage des albums de Bande Dessinée. Considérer et confectionner cet objet comme un bel ouvrage, plus proche des beaux livres d’Art ou de Littérature illustrée, me fait fortement apprécier les productions de L’Association (le fait de s’inscrire dans la filiation des avant-gardes littéraires et artistiques peut paraitre prétentieux, je trouve cependant cette approche pertinente et justifiée).

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Le 48CC de Menu…

Menu aura tout de même sorti un album 48CC, dans la série des Donjons. Cette participation nous démontre qu’il n’est pas bêtement bloquer contre ce format et ce genre de série (il n’a d’ailleurs jamais critiqué les lecteurs de ce type d’ouvrage). Il s’exprime très clairement à ce sujet : « Comme pour Donjon chez Delcourt, il y a une complémentarité qui est probablement la meilleure façon de voir coexister un espace d’innovation comme L’Association, avec un relais standard dans la grande distribution pour ceux que ça interresse. [...] L’intérêt de Donjon, par exemple, est d’exister dans la grande distribution, puisque Donjon joue aussi à pervertir sa propre forme. Son ambiguïté par rapport à l’heroïc-fantasy et au standard n’ont de sens que sur ce terrain là. Donjon n’aurait eu aucune incidence publié à L’Association, et n’aurait même pas pu être imaginé pour L’Association ».

J’adhère pleinement à son analyse du milieu éditorial : s’il est des maisons d’éditions qui ont toujours assumer de faire du commercial (Dargaud, Dupuis…), il est plutôt agaçant de voir bons nombres d’entre elles éditer des oeuvres « à la manière de » ce que nous propose l’Asso (format livre, genre autobiographique, noir et blanc…). Ces mêmes maisons qui avaient refusés leurs projets à la fin des années 80. Il est bien dommage pour la diversité de la Bande Dessinée que ceux qui ont les moyens de prendre des risques en éditant des ouvrages « autres », des auteurs exigeants, attendent que des petits labels ouvrent des niches pour s’y engouffrer.

Mais ne faisons pas de bête manichéisme, il n’est pas question de critiquer les qualités intrinsèques d’un album « indé » par rapport à un « commercial » (bon ou mauvais, chacun est juge), mais bien de dénoncer les méthodes de production et de récupération de certaines maisons d’éditions. Menu n’hésite pas à donner des noms. Les Casterman (avec sa collection Ecritures), Delcourt (avec Encrages ou Outsider), Les Humanoïdes Associés (avec Tohu Bohu) et autre Glénat qui, s’ils ont fortement contribuer à la diversité et l’originalité de la production BD, se sont rapidement engouffrés dans le créneau du roman graphique et de la bande dessinée d’auteur. Sans parler de Soleil qui rachète le nom et le catalogue Futuropolis, voulant s’inscrire dans une filiation contre-nature (Mourad Boudjellal n’est pas Etienne Robial). « Quand un « gros » éditeur fait son métier de « gros », en outrepassant pas son territoire de « gros » ,je n’y vois pas de problème majeur » (JC Menu). Ce n’est pas plus compliqué que cela. Que chacun fasse ce qu’il sait faire, sans venir marcher sur les plates-bandes du voisin. Mais la réalité est tout autre…

Menu est totalement légitime pour critiquer le milieu de l’édition BD. Sa manière n’est peut-être pas très orthodoxe (il ose dénoncer !). Je ne vais pas lui reprocher de ne pas utiliser la langue de bois. Au contraire ! Face à la production actuelle, monstrueuse, j’ai quand même l’impression qu’il y a beaucoup de tacherons, de dessinateur de secondes zones (il faut le dire, sous leurs airs « indé », la plupart sont édités par ces gros labels), qui font ce qu’une poignée d’auteurs faisaient déjà il y a une quinzaine d’année. Combien trouvent-on de sous-Blain, sous-Sfar, sous-Trondheim, sous-Blutch, sous-De Crecy, sous-Rabaté..?  J’estime la proportion à un auteur pour dix copieurs, au moins. Je préfère des dessinateurs qui ont moins de technique, mais plus de personnalité, d’originalité (comme on en trouve beaucoup dans le Psikopat ou Lapin !).

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Promenade(s) – Pierre Wazem (Atrabile, 2001)

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Restons dans les personnages aux nez pointus avec ce Promenade(s) de Pierre Wazem. Acteur actif de la bande dessinée indépendante suisse (ça en jette comme formule ça !), Wazem nous propose ici un récit très personnel, un ensemble de scénettes (pré-publiées dans la revue Bile Noire) dans lesquelles il aborde ses difficultés existentiels (sa grande tendance à l’alcoolisme, comme pour combler un vide affectif) qui relèvent de problèmes familiaux profonds.

Pierre se réveille un matin dans sa baignoire avec une bonne gueule de bois. Il ne sait s’il rêve encore ou pas, la présence d’un pingouin à grandes oreilles le fait fortement douter. En fait, il ne rêve pas mais divague dans ce qu’il appelle sa « maison-mentale », encore embué par les effluves d’alcool. Le pingouin est son « Jiminy cricket », qui n’hésite pas à lui dire des vérités qui fachent. Pierre est au stade de la mise au point. Il nous dresse un bilan de son univers (ses amis, ses amours, son quartier, sa cuisine, le café du coin, sa chambre…). Il repense également à sa grand mère et décide d’aller voir sa mère (qui étrangement, ressemble à une souris !? Encore les effets secondaires…). Comme il le dit : « Je ne sais pas trop pourquoi mais après une grosse cuite j’ai toujours envie d’aller voir ma mère. Comme si j’avais failli mourir et que je voulais revoir la source de ma première étincelle de vie. Ou quelque chose comme ça ». On découvrira ensuite son histoire et ses relations particulières avec sa mère, puis son père. Pierre est en quète et part en promenade vers ses origines. Il semble à point pour accepter et supporter ce qui en découlera…

Raconter ses traumatismes d’enfance peut s’avérer glauque, mais Wazem à su trouver la distance et le ton juste pour aborder ce délicat sujet. Son trait vif et ses dessins d’apparences maladroits (avec ses hachures « ratés ») relèvent en fait d’une grande maitrise, tant au niveau des vues d’ensembles que des attitudes des personnages. De plus, ce style « léger » en noir et blanc favorise la distanciation avec ces émotions fortes qui nous sont contées… Le titre est bien trouvé, Wazem nous emmène en promenade vers son passé, ses difficultés existentielles, familiales…  Cette promenade est aussi celle de sa mère, de son père, d’où le S entre parenthèses.

La collection Bile Blanche d’Atrabile est la soeur quasi jumelle de l’Eperluette de l’Association : même format, du moins pour cet album (22x29cm), couverture souple avec rabats et papier épais de qualité… Les filiations entre ces deux maisons indépendantes sont évidentes – en plus du fait qu’on y retrouve certains mêmes auteurs (Baladi, Peeters…) – tant elles partagent le même goût des ouvrages de bande dessinée bien faits ! Wazem cite d’ailleurs deux albums de l’Association comme étant ses « livres-totems » : Livret de Phamille et Le petit Christian. Ce Promenade(s) trouvera parfaitement sa place entre les deux…

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