Les pères de Valérian et Laureline n’ont pas exclusivement œuvré pour leurs héros. Heureusement. Même si cela n’aurait pas gêné les fans de nos agents spatio-temporels, il aurait été dommage pour les amateurs de beaux ouvrages de ne pouvoir profiter de cette œuvre plutôt unique dans sa forme et sa narration. Pour ce Lady Polaris, Mezières et Christin réinvente le médium. Un récit entre fiction et enquête journalistique, une narration composée d’ images de diverses natures : photographies, illustrations et planches de Bd. Tout cela pourrait donner un ouvrage « fourre-tout », c’est à l’inverse très cohérent. Cette multitude de support sert parfaitement cette quête de vérité autour de Lady Polaris…
Rencontres inattendues sur des quais battus par le vent. Cargos illuminés perdus dans la nuit. Conversations discrètes dans des pubs enfumés. Bourlingues au rythme lent de la mer. Rendez-vous hasardeux au milieu des gigantesques machines portuaires…
De Hamburg à Bilbao, de Liverpool à Anvers, de chacune des villes où se sont éparpillés les survivants du »Lady Polaris », un cargo ayant sombré dans des circonstances douteuses quelque part en Baltique, voilà que quelque chose remonte à la surface.
Pas l’épave rongée de rouille du vieux »Lady Polaris » toujours ensevelie avec ses secrets par cent vingt mètres de fond. Mais des souvenir, des renseignements, des mensonges, des menaces même.
Mézières et Christin sont des maitres de la narration séquentielle. Ils nous le démontrent ici de façon admirable.
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