Le « Surréaliste en chef » Terry Gilliam…
Brazil est le seul magazine de critique ciné que j’achète tous les mois ! Faut dire qu’il n’y en a pas beaucoup de bons sur le marché, j’ajouterai même que c’est le seul (il y a aussi Mad Movies, qui est plus spécialisé). Le seul qui ne soit pas un catalogue promotionnel des sorties hebdomadaires. Le seul dont la rédaction assume pleinement sa mauvaise foi et ose dire quand un film n’est pas bon, surtout venant d’un réalisateur vénéré. Que ce soit une série B made in US ou un film d’auteur Coréen (ou l’inverse), ils n’ont pas de genre de prédilection et restent ouvert à tous les cinémas.
Tous les chroniqueurs, en particulier le rédacteur en chef Christophe Goffette, sont des passionnés, qui ne cherchent surtout pas à faire consensus à propos d’un film. Car les fortes personnalités de la rédaction (Goffette, Lemaire, Caroline Vié, Jean-Sébastien Thirion, Eric Coubard, j’en passe et des meilleurs…) ne sont que rarement tous d’accord sur les qualités d’un film, et savent faire entendre leurs avis. Des chroniqueurs qui assument pleinement leur subjectivité, ce qui démontre une grande honnêteté car il est impossible de donner un avis définitif sur un film. On peut démontrer toutes ses qualités techniques et artistiques, ce n’est pas pour autant que tous le monde aimera. La critique d’un film (et des autres médiums artistiques) n’est pas une science exacte, et beaucoup semblent l’oublier.
Pas de consensus, mais pas non plus d’esprit de contradiction automatique. Ils ne vont pas forcément casser un film parce qu’il fait l’unanimité ou produit par des gros studios d’Hollywood. Ils apprécient Clint Eastwood ou Woody Allen par exemple…
The first…
Dans l’édito du premier numéro (octobre 2002), Goffette répond à la question « pourquoi Brazil ? » et annonce la profession de foi du journal : « Parce que ce film, au-delà de ses évidentes qualités techniques et narratives, et de son statut de film culte d’entre les films cultes (hautement représentatif des œuvres qui seront défendues dans ce qui est désormais le magazine du même nom), s’est transformé avec le temps, partant d’un « film contre le système », pour finalement devenir un combat de son réalisateur (Terry Gilliam) contre ce même système. Ainsi « Brazil » symbolise à la perfection un cinéma non pas élitiste ou enfermé dans un quelconque costume, mais simplement une expression artistique vivante, qui cultive ses différences et n’accepte aucun compromis ».
Leur principal critère de qualité est ce qu’ils nomment le « sans concessions ». Ce qui veut dire fait avec honnêteté, par des auteurs qui vont au bout de leur démarche, si possible sans compromis auprès les grosses majors. Créer une œuvre et non un produit formaté. Le cinéma « sans concessions » comme antidote au cinéma « pop corn ». Comme le dit le cinéphageuh Christophe Lemaire dans ses carnets : « cette rubrique n’est pas dédiée à ceux qui vivent par le cinéma sans en être passionné ».
Quand Brazil et Crossroads fusionnent…
Mais dire ce qu’on pense vraiment gêne toujours. Et un certain Luc Besson n’a pas apprécié un article plutôt négatif, mais jamais insultant ou diffamant, sur son cinéma, intitulé « Besson m’a tuer… mon cinéma » ! Les conséquences ont faillit être catastrophiques (tous les détails). Le journal a du cesser de paraître sous son nom propre (pour raison financière à cause du procès) et s’était réfugié dans Crossroads, l’autre revue de Bandits Company. Ayant obtenu gain de cause et remboursement des frais de procès (Besson ayant été débouté), Brazil est réapparu en Octobre 2007 dans sa deuxième version. Chouette !
Au-delà des traditionnelles chroniques des films à l’affiche (ou a venir) et des nouveautés DVD, Brazil nous propose des comptes rendus de festivals (y en a beaucoup dans une année !), des dossiers complets sur un auteur ou un genre particulier, de vraies interviews qui abordent des vraies questions de fond (sur le processus de création, les difficultés de la production…). Peu importe l’auteur ou le film, leurs articles nous en apprennent toujours sur l’univers du cinéma, toutes les étapes de la vie d’un film, de l’idée du cinéaste à la projection en salle.
Une subjectivité revendiquée, une philosophie du cinéma comme art et non comme produit et surtout, pas de langue de bois et d’intellectualisme à deux balles ! Voilà les grandes qualités qui me font apprécier Brazil.
Premier numéro de Brazil 2, le retour…
http://www.banditscompany.com/
Interview de Christophe Goffette : Brazil, la résurrection
Goffette a bossé à « BEST », Christophe Lemaire à « STARFIX », Caroline Vié a débutée à « L’ECRAN FANTASTIQUE ». Mes revues de jeunesse ! BRAZIL 2 a une pertinence que les autres non pas et est peut-être le plus intéressant dans la manière de parler cinéma, mais là c’est une question de goût.
Mais, en dehors des appréciations personnelles, il est sévère de dire que c’est « la seule revue ciné qui ne soit pas un catalogue des sorties hebdomadaires », il y a « Positif » ou « Les Cahiers du cinéma » pour ne citer que les plus connus. Après, on re-entre dans une histoire de goût du cinéma abordé, c’est autre chose.
« Le seul dont la rédaction assume pleinement sa mauvaise foi et ose dire quand un film n’est pas bon, surtout venant d’un réalisateur vénéré ». Là, le catalogue devient plus large, j’en lit souvent, .
Seul « Télérama » auquel je pense, qui n’est d’ailleurs pas une revue ciné, ne dira jamais de mal d’un film de Woody Allen. Sinon, une revue ciné, on pourrait même citer quelques revues DVD, qui critique les frères Coen, Clint Eastwood ou Woody Allen pour ne citer qu’eux, il y en a un bon paquet… Catalogue grands publics ou non.
En tous les cas, bon article passionné
Tu l’as dis bruce, « c’est une question de goût » et c’est un article passionné.
Mais tu n’as pas tort, je reconnais n’être pas très objectif sur ce point