C’est dans une grande salle flambant neuve de l’Hôtel de Région, de forme ovale et très lumineuse, que se situe l’exposition Florence Cestac. J’y suis seul et le resterai tout le temps de ma visite. Etonnant. J’avais envie d’interpeller les passants à travers la baie vitrée, leur dire de venir profiter des œuvres originales de cette artiste bourrée de talent. Et puis non. Après tout, il y a de grandes affiches à l’entrée et en plus, c’est gratuit. Alors, tant pis pour eux, et tant mieux pour moi. Je suis seul à profiter de cette exposition, à passer le temps que je veux devant ces œuvres. Pas de bruits ni bousculades. Très agréable.
Une bonne centaine d’oeuvres au total. De nombreuses planches originales en noir et blanc sont alignées le long d’un mur. Les Déblok, Le démon de midi, Super Catho, La véritable histoire de Futuropolis, Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps… Mêmes s’ils ne sont pas datés, ses dessins sont de différentes époques. On observe une évolution dans les formes de ses personnages, ils deviennent plus ronds, leurs visages moins étirés. Son trait se fait plus souple, plus fluide et elle semble moins utiliser le noir (ses premières planches sont plus contrastées, avec des fond noirs). Quelques tables vitrées nous présentent des illustrations en couleurs. Cestac est autant à l’aise avec la couleur que le noir et blanc. En face, on peut admirer ses sculptures (ses cactus ou ses personnages aux gros nez…), une tapisserie, ainsi que des détournements de vieilles peintures (le genre de croutes « biches dans la nature » qu’on trouve en foire à tout). Par exemple, elle peint un Mickson en deltaplane sur une vieille toile représentant une rivière entourée d’arbre, ou Don Quichotte et Sancho devant un chalet tyrolien. Des idées que n’auraient pas reniées les surréalistes.
Ses personnages sont attachants et dégagent beaucoup de sensualité. Florence Cestac possède une sensibilité particulière pour l’adolescence, qu’elle décrit à merveille. Une exposition vraiment sympa qui me donne envie d’en lire plus encore.
Nuit câline
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