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Archives pour septembre 2009



SINE HEBDO – Un an et toutes ses dents…

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Siné Hebdo fête ses un an d’existence avec ce 53ème numéro. Ce qui aurait pu n’être qu’une blague s’est transformé en une aventure éditoriale qui rappelle les grandes heures de la presse contestataire des années 60-70 (Siné Massacre, l’Enragé ou Hara-kiri hebdo…) Comme nous l’explique Siné dans son mail de remerciement : « L’aventure Siné Hebdo était improbable. Lancer un nouvel hebdo, en trois semaines, pendant l’été 2008, et en pleine crise de la presse : il fallait être fou ou très en colère ! Nous étions les deux. Le succès fut au-delà de toute attente : 140 000 exemplaires vendus dès le premier numéro, le 10 septembre 2008. Depuis, c’est 2 millions 700 000 exemplaires vendus, 50 000 mails et courrier des lecteurs, 12 000 dessins reçus dont plus de 2 650 publiés, grâce à une équipe de chroniqueurs, journalistes et dessinateurs enragés ».

En effet, si Siné Hebdo n’était qu’une tribune pour régler ses comptes avec Charlie hebdo et Philippe Val, cet hebdo n’aurait pas tenu un an et aurait vite saoulé ses lecteurs (moi le premier). Mais Siné sait diversifier ses combats et nous a constitué une rédaction aux petits oignons afin de « lutter contre le consensus mou, la terreur intellectuelle et la pensée unique…  ». Et s’il est un journal satirique « de rigolade », Siné Hebdo sait aussi nous proposer des enquêtes d’investigations, des reportages de correspondants à l’étranger, des rencontres riches et intéressantes…

Pour l’occasion, on trouve en kiosque leur deuxième hors-série : Un an, et toutes ses dents. Sur 96 pages, on y retrouve les meilleurs articles et dessins publiés pendant cette première année. Benoit Delépine, Delfeil de Ton et Bruno Gaccio racontent les premiers pas du journal et règles au passage quelques comptes.

Siné Hebdo est un journal indépendant et sans concessions. Un journal pour « chier dans la colle et les bégoniats ».

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DIRTY COMICS (éditions Delta Plus, 1979)

 

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Une curiosité que je voulais acheter il y a quelques années, mais manque de chance, le libraire a fermé avant que je ne me décide… Je n’ai donc pas hésité longtemps quand je l’ai vu récemment chez mon crémier habituel. D’abord sorti dans leur version française en 3 volume aux éditions Transite, de 1978 à 1981, puis chez Delta Plus, ces Dirty comics furent réédité en 2004 en « petite collection » chez Allia.

Les Dirty Comics ont fait leur apparition aux Etats-Unis suite à la crise de 1929. Petites bédés vendues sous le manteau, elles se présentaient sous la forme de parodies pornographiques (très explicites) des comics traditionnels. Dessinés par des auteurs bien évidemment restés anonymes, voire sous pseudonymes, comme « Mister Prolific ».

Subversifs, mal dessinés et imprimés à la va-vite, ces Dirty comics sont les véritables ancêtres de la contre culture américaine. Ils sont aussi connus sous le nom de Eight-pagers, Bluesis, Jo-Jo Books, Two-by-fours, Gray-Backs, Tillie-and-Mac Books, Jiggs-and-Maggie Books, Tijuana Bibles, ou plus simplement Fuck Books. Très dynamiques, à la fois hilarantes et irrespectueuses, ces courtes histoires mettent en scène des stars hollywoodiennes (Marx Brothers) ou des héros de bandes dessinées de l’époque (Popeye).

La profonde injustice de cette situation est propice à la violence et au cynisme. La vie culturelle est bouillonnante et l’humour se fait plus âpre. Pas étonnant, donc, que les Dirty Comics naissent dans ce contexte. Egalement appelés « eight pagers » (huit page), ils sont dessinés à la sauvette, imprimés avec les moyens du bord et font l’objet d’un commerce florissant. Leur petite taille et leur prix modique les destinait aux plus déshérités. Ils sont vendus de la main à la main et leurs éditeurs anonymes se déplacent de ville en ville, pour échapper au zèle inquisiteur de la police. Leur scénario est immuable et se moque de toute les célébrités de l’époque : réelles ou imaginaires, stars cinématographiques ou politiciens, hommes ou femmes, les Dirty Comics n’épargnent personne, et les montre en proie aux passions les plus crues. Oubliés pendant des décennies, les Dirty Comics sont aujourd’hui redécouverts comme les ancêtres de la libérations des mœurs, et un exemple unique dans l’histoire de la bande dessinée populaire. Savoureux témoignages d’une époque révolue, les Dirty Comics sont les enfants de la crise de 29. Nés à cause d’elle, ils moururent à cause d’elle. (Préface de l’ouvrage)

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Les Editeurs de Bande Dessinée – Thierry Bellefroid (éditions Niffle, 2005)

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Passionnant ouvrage de Thierry Bellefroid qui a réalisé pour l’occasion une série d’entretiens avec les éditeurs les plus influents de la profession : L’Association, Casterman, Cornélius, Dargaud, Delcourt, Dupuis, Frémok, les Humanoïdes Associés, Kana et Soleil. Qu’est-ce un éditeur ? Un business man qui ne pense qu’en chiffre ? Le défenseur d’une certaine exigence artistique ? Un auteur ? Un artiste, à sa manière ?

Même si on constate plus ou moins deux approches distinctes du métier (les indépendants contre les grosses maisons), chacune des personnes interrogées a sa propre manière de voir et faire les choses. C’est tout l’intérêt de ces entretiens que de confronter ces différents points de vue. Au-delà de leur parcours personnel et de leurs motivations, Bellefroid aborde avec eux les thèmes de la création d’un album, la cohérence du catalogue, des relations entre éditeur et auteur, les succès et les ratés, leurs satisfactions et leurs regrets…

Ce recueil d’entretien nous permet de confirmer ce dont on se doutait : il y a bien une différence de démarche entre ceux que l’on nomme les indépendants (qui d’ailleurs, lorsqu’ils touchent des subventions de l’état sont, par définition, moins indépendants que les maisons privés) qui ont pour objectif premier de contribuer à la réalisation d’un ouvrage de belle facture, de produire des auteurs difficiles, des œuvres d’avant-garde. Que leurs ouvrages se vendent bien ou pas est secondaire. Leur but est de laisser l’opportunité à un auteur de trouver son lectorat, aussi minime soit-il. Alors que les gros groupes ont plutôt des objectifs de ventes qui les amènent à prendre moins de risques et donc sortir des albums plus conventionnels. Une situation un peu paradoxale : ce sont ceux qui ont le plus de moyens qui prennent le moins de risques…

Il faut cependant sortir des visions manichéennes : les grandes maisons produisent aussi des ouvrages de qualité, des auteurs exigeants. Les indépendants peuvent aussi faire dans la facilité (l’Asso qui lance des intégrales par exemple), car ils ont malgré tout besoin de ventes conséquentes et régulières pour survivre. Le processus de production une bd relève à la fois d’une démarche artistique et dépend de contingences commerciales…

Auteur et éditeur forment un couple. Et comme chaque couple, ils se complètent, se désirent et parfois se déchirent. Pour la première fois, un livre aborde les multiples facettes de ce partenaire méconnu de l’auteur. Un partenaire qui n’a jamais joué un rôle aussi important dans le processus créatif qu’aujourd’hui. Loin du joli monde enchanté où chacun fraternise, les éditeurs se font une concurrence sans merci. Pour arriver à leurs fins, les uns utilisent leur puissance, les autres leur finesse, certains se solidarisent quand d’autres rêvent de devenir le roi du monde. C’est tout le spectre de cette aventure humaine que nous révèlent ces onze portraits d’éditeurs souvent hauts en couleur. Pour enrichir ces entretiens, une vingtaine d’auteurs tels que Baru, Berberian, Blain, Guibert, Sattouf, Schuiten ou Trondheim ont réalisé des planches inédites. Ils y livrent leur vision sans complaisance du métier. Une plongée captivante au cœur de la création de bandes dessinées.

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Jean-Louis Gauthey de Cornélius

L’Echo des Savanes (Magazine, 1972)

L'Echo des Savanes (Magazine, 1972) dans Presse et Revues echo6

Je ne peux dresser un inventaire des revues et magazines de bd actuels sans mentionner l’Echo des Savanes.  

Créé en 1972 par Mandryka, accompagné de Gotlib et Bretécher, l’Echo des Savanes eu l’effet d’un séisme au sein de la presse bd de l’époque. C’est la première revue officielle de bd « underground » française, très inspirée par Actuel et la contre-culture US (et surtout par l’exemple de Crumb lorsqu’il décide de s’autoéditer). Ces anciens transfuges de Pilote sont partis afin de jouir d’une totale liberté et pouvoir aborder dans leurs planches des thèmes plus adultes – en gros, pouvoir dessiner des bites, chose que bien évidemment le prude René Goscinny ne pouvait laisser faire au sein de Pilote (alors que paradoxalement, le premier nu intégral masculin de la bd française, dessiné par Druillet dans Delirius, fut diffusé dans Pilote en 1972).

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Le premier numéro, par Bretecher…

Mais dans le fond, la vraie raison est le désir de Mandryka de créer un journal. Voire même plusieurs, car il avait l’ambition de créer un groupe de presse d’au moins quatre magazines, spécialisés chacun dans un genre précis : underground (l’Echo donc), Science fiction (il est à l’origine du nom Metal Hurlant), comique (qui donnera Fluide Glacial) et parodique (Mormoil). Mais ça ne s’est pas passé comme il l’espérait. Ces journaux ont bien existé, mais de façon indépendante (Il y aura tout de même d’autres magazines dérivés de l’Echo : le Spécial USA et Virus). Gotlib et Bretécher l’on suivi dans l’aventure car ils se sentaient aussi à l’étroit dans la rédaction de Pilote et avaient envie d’une totale liberté artistique. Mais ils ne resteront pas très longtemps à l’Echo, Gotlib part fonder Fluide Glacial en 1975 et Bretécher se lance pleinement dans l’autoproduction avec ses Frustrés

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Spécial USA, de 1976 à 1993…

L’Echo a connu plusieurs formules : d’abord spécialisé dans la bd underground, il s’est transformé dans les années 80 et 90 en un sous-Lui (femmes à poils et grand reportages à sensations), un journal racoleur et de moins en moins lié au monde de la bd. Puis, durant les années 2000, renouvellement de sa formule qui marque un retour à la bd avec un album complet (issu de leur catalogue) inclus dans le journal. Formule qui durera à peine 2 ans. L’écho disparaît en janvier 2007 (suite à une décision incompréhensible de son éditeur) pour réapparaitre en 2008 avec Didier Tronchet comme rédacteur en chef. La maquette a changé et ils ont recentré le journal sur la bd ! Fini les articles et les photos racoleuses… Mais attention, il y a toujours un peu de cul dans certaines bds, le striptease des copine n’est plus, c’est maintenant « ma copine au portable »… Ca reste l’Echo quoi ! La numérotation de ce nouvel Echo reprend à partir de l’ancienne, ce qui l’inscrit dans une continuité…En tout cas, je suis content d’y retrouver Vuillemin, Wolinski, Autheman, Jul, Charb, Malingrey, Planchon, Pedrosa…

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Solé…

Dans les numéros à paraître, «on ne mettra plus des femmes nues en couverture et on ne fera plus la tournée des bars de prostitués de l’Est, comme c’était le cas dans la formule précédente», dit encore Didier Tronchet, qui tient à recentrer le journal sur des sujets «moins racoleurs». «L’Echo a un créneau potentiel que d’autres journaux n’ont pas pris, même pendant ses mois de non parution: laisser une large place aux dessins, politiques, de presse, de reportage, de BD, et faire du reportage sur un ton humoristique.» 

Tous ces changements nous démontrent que l’Echo des Savanes a toujours oscillé entre une pure revue de bande dessinée (la meilleure période of course !) et un magazine de divertissement salace (entre Hara-Kiri version eighties, Jalons ou Entrevue)…

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Premier numéro de la dernière formule, avec le fidèle Vuillemin…

L’Echo sur bdoubliees

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