Hors-série 2009
Quand on constate la qualité des hors séries de Beaux Arts Magazine (ou de Lire) consacrés à la Bande Dessinée, je me dis qu’aborder cet univers complexe par des analyses et des points de vues « autres » est très enrichissant. Dans le même temps, je trouve dommage que la presse spécialisée n’ait pas cette même approche critique de son médium. Une presse officielle de critique BD, au même titre que pour les Arts ou la Littérature, n’existe pas (plus) ! A part les initiatives indépendantes (et ponctuelles) comme l’Eprouvette, ou officielles mais confidentielles comme 9ème Art… Pourtant, nous ne manquons pas de grands analystes et théoriciens de la BD, tels Thierry Groensteen, Benoit Peeters, Thierry Smolderen, Evariste Blanchet, etc.
Je suis d’accord avec les chroniqueurs de l’Eprouvette qui estiment qu’il manque à la BD une vraie Critique digne de ce nom. Pour s’émanciper et devenir majeur, tout Art se doit de procéder à son « auto-analyse », posséder sa propre « Histoire ». Chose qu’a su faire le Cinéma depuis longtemps par exemple.
Il manque à la Bande Dessinée une Critique et des critiques lui permettant de savoir où elle en est, de pouvoir se remettre en question. Comment est structuré un album ? Quels sont les choix, les orientations prises par l’artiste ? Dans quel héritage s’inscrit-il ? Sans chercher à se mettre à sa place, juste pour comprendre sa démarche… Pourquoi cadrer de telle façon ? Pourquoi choisir telle couleur, tel thématique, tel mots ? Pourquoi tel trait, tel découpage, tel cadrage ? Nous avons besoin de clefs pour comprendre pleinement une œuvre, un artiste. Et pour se faire, nous avons besoin de bonnes critiques, de bons critiques…
La Bande Dessinée est un art complexe (et d’ailleurs, est-ce un art ou un artisanat ?) fusion du texte et de l’image. Et même si ces deux magazines l’abordent sous leurs angles de prédilection (la narration pour Lire, les dessins pour Beaux Arts) avec leur vocabulaire (comme comparer les dessinateurs en fonction de leur style pictural : impressionniste, surréaliste, classique…), ils n’oublient pas de la considérer comme un art d’expression à part entière, possédant ses codes, ses Maîtres…
A quand une revue d’analyses et de commentaires de la Bande Dessinée par des gens du milieu ? A quand une revue mensuelle sur le sujet, au lieu d’attendre ces quelques hors série annuels ? Peut être que ce qu’il manque à cette presse, ce sont des lecteurs… Ce qui sous entend qu’il faudrait « éduquer » les lecteurs-spectateurs-amateurs-admirateurs du 9ème art… Beaux Arts magazine y contribue fortement !
Hors-série 2008
Salut Mitch ! Ai repris la lecture de ce Beau hors série, dont j’apprécie le regard qu’il porte sur chaque maître. J’apprends beaucoup. Il manque , en effet, un magasine grand public de critique digne de ce nom, mais il est vrai, aussi, qu’à chaque fois que les éditeurs s’y sont essayés, ça n’a pas marché. je pense notamment aux cahiers de la bande dessinée parue chez Glénat.Reste des revues plus confidentielles mais de qualité , dont tu as rendu compte sur ton blog …
Deux remarques cependant : la distinction artiste / artisan n’a pas, à mon sens , grande valeur tant les deux notions sont proches, l’une ( l’art ) dérivant historiquement de l’autre ( artisan )et ce à la Renaissance, mais ça, tu le sais.
Les plumes de ce Hors série sont ,quand même, issues ( en partie ) du » milieu » de la Bd , je pense notamment à Vincent Bernière.
Dernière publication sur carnet à dessins : Un tour de danse
C’est vrai l’ami ! la distinction entre art et artisanat est un peu futile, car comme tu le dis, c’est quasi la même chose. La question serait plutôt : un album de bd peut-il être considéré comme une oeuvre d’art ? Vaste débat !
Sinon, n’oublions pas non plus la revue Phénix du regretté Moliterni ou Controverse de Bruno Lecigne…