Topor toujours et encore… Je ne me lasserai jamais de découvrir son œuvre aux multiples facettes… Et même s’il est très difficile de se procurer ses livres, on a eu la chance de voir sortir récemment pas moins de 4 ouvrages sur le très talentueux Topor (à l’occasion des 10 ans de sa disparition en 2007). Ainsi qu’une réédition (chez Attila), sous le titre Défouloir, de deux recueils historiques de ses dessins cruels : Les Masochistes (1960) et La Vérité sur Max Lampin.
Comme le dit très bien l’entarteur littéraire Noel Godin (dans Siné Hebdo n°41) : Topor a du bol. Les quatre moelleux ouvrages axés sur ses frasques, parus ces dernières années, assortis d’une tripotée d’illustrations pimentées, sont tout à fait au poil et ne font pas quadruple emploi. Les fanas de TTT (soit le turbulent touche-à-tout Topor) ne se sentiront pas pigeonnés par Topor, l’homme élégant, orchestré par Christophe Hubert (Les cahiers de l’humoir, Hermaphrodite) ; (Presque) tout Topor, de Laurent Gervereau (Alternatives) ; Topor traits, de Daniel Colagrossi (Scali) et Roland Topor ou le rire étranglé, de Frantz Vaillant (Buchet-Chastel), une ébésillante bio.
Je me suis pour ma part procuré ces deux derniers ouvrages. Roland Topor ou le rire étranglé est une excellente biographie qui nous en apprend beaucoup sur sa vie d’artiste et sa vie d’homme. Sur la relation privilégiée qu’il entretenait avec son père Abram, artiste peintre, qui l’a soutenu (sans le forcer) afin de devenir un artiste accompli, libre et heureux de faire ce qu’il désir. Le désir justement, la passion, sont les véritables moteurs de l’œuvre toporienne.
Topor était un personnage unique, entier. Qu’il soit en famille, en train de créer ou au zinc, Topor restait Topor, dont le rire légendaire était le ciment de cette personnalité complexe.
L’ouvrage de Daniel Colagrossi, Topor traits, est admirable. L’auteur a pris des centaines de clichés de son ami (entre 1985 et 1997, lors de rencontres amicales, d’expositions…), qu’il n’a développé que 3 ans après la mort de Roland
La magie de la photographie opère : Topor ressurgit à travers la nostalgie et l’amitié qui se dégagent de ces images en noir et blanc. Un album de famille se dessine. Pour confronter ce travail sur l’image, Daniel Colagrossi propose à des proches de l’artiste de lui rendre hommage en livrant leur témoignage. Lettres, poèmes, dessins, documents s’accumulent. Pour couronner le tout, Nicolas Topor, le fils de l’artiste, dévoile une centaine d’œuvres inédites de son père, publiées pour la première fois dans cet ouvrage…
Ces témoignages d’affections et ces documents inédits nous permettent d’en savoir un peu plus sur la personnalité de cet artiste hors-normes et inclassable !
Film réalisé et monté par Frantz Vaillant
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