MAGNUM SONG – J.C. Claeys (1981 Casterman)

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Art figuratif par excellence, la Bande Dessinée ne pouvait échapper à l’Hyperréalisme. Ce mouvement artistique des années 60-70 (lié au Pop-Art) dont le concept principal est une représentation quasi photographique du réel. Ces artistes travaillent en général à partir de projections photographiques, avec un soucis d’imitation très poussé (voir les scènes de rue de Richard Estes).

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La BD réaliste existe quasiment depuis la création du médium, surtout au USA, durant l’age d’or de l’entre-deux guerres qui regorge de classique du genre (Tarzan de Hogarth, Prince Vailant de Foster, Mandrake de Falk…). L’hyperréalisme en BD, qui parait s’inscrire dans la continuité logique de
la BD réaliste, apparaît plutôt en Europe à la fin des années 70, avec les bandes de Jean Teulé (Virus, Banlieue Sud…), les délires graphiques du groupe Bazooka ou bien entendu Jean Claude Claeys et son magnifique Magnum song.

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L’histoire : Dans les années trente, une sombre histoire qui fait d’un sénateur en mal de politique et de pouvoir, le commanditaire de l’assassinat de sa propre fille – héritière d’un joli magot légué à elle seule par sa mère – tout en tentant de faire passer son crime comme l’œuvre d’un tueur en série s’attaquant particulièrement aux rousses. Mais heureusement, le détective Jonathan Foolishburry veille :
— Je cherche une fille…
— Désolée, lourdaud : t’es pas mon type !
— Rousse, le genre femme fatale…
— Toi, t’es le genre à qui toutes les femmes sont fatales ! 

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Jean-Claude Claeys, grand amateur de polar, nous entraîne dans la plus pure tradition du hard boiled sur les traces de son détective qui prend pour l’occasion les traits de Marlon Brando. Noir et blanc de rigueur, ambiance glauque à souhait, corruption, coups tordus, violence, sexe, tous les ingrédients du genre sont présents et on croise au fil des planches une incroyable brochette des stars du cinéma hollywoodien qui ont fait les grandes heures des films noirs. Car si Brando est en bonne place, il n’est pas le seul à prêter sa plastique à cet illustrateur pointilleux ; il y a même comme une gageure à vouloir tous les reconnaître : les Robert Mitchum, Henry Fonda, Marlene Dietrich, Clint Eastwood, John Wayne, Marilyn Monroe et j’en passe… (Patrick Galmel in Pol’Art Noir).

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Cela peut paraître « facile » et peu original de dessiner d’après photo. Copier, est-ce créer ? A voir la vivacité de son trait, la beauté de ses contrastes, le dynamisme de ses planches ou la fluidité de sa narration, je me dis que JC Claeys n’est pas qu’un talentueux « copiste ». Il est un auteur de BD à part entière qui a su, esthétiquement parlant, enrichir son médium.

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http://www.jean-claude-claeys.com/

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