C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de BDs « autres », la célèbre revue de l’Association réapparaît en ce début d’année après plus de 2 ans d’absence. Revenue à sa forme initiale (trimestriel, couverture monochrome avec dessin en aplat…), ce retour peut être perçu comme un acte nostalgique, cela part surtout d’un constat : une nouvelle génération d’auteurs indépendants a plus que jamais besoin d’une revue de ce genre, afin de trouver leur public…
Lapin repart au numéro 37 alors que le 36 n’est pas encore sorti ! « Ah, le n° 36 ? Il fera partie de la formule précédente et paraîtra ultérieurement… Axé autour d’Alice et de Lewis Carroll, codirigé avec Yvan Alagbé du Frmk dans le cadre de l’expérience Alice, il s’agira bien sûr d’un Lapin Blanc… qui sera, naturellement… en retard ! »
Lisa Mandel
Large extrait de l’édito de JC Menu nous présentant les conditions et les objectifs de cette résurrection : « Il ne s’agit donc pas là d’une quatrième formule de Lapin, mais bel et bien de la reprise de la première formule, et par là même de l’histoire là où elle s’était arrêtée. La relance de l’animal dans sa première peau tient à l’addition simple de deux constats : le regret généralement formulé de cette première formule ; et l’apparition d’une nouvelle génération d’auteurs, que l’Association appelait de tous ses vœux, et de la nécessité de lui confier un support viable et exigeant où elle puisse se développer. Et pour cela, quoi de plus symbolique que Lapin, la première des revues de librairie issue des « labels indépendants », à l’origine de bien des métamorphoses de la bande dessinée d’Auteurs en France depuis trois ou quatre lustres. Né en 1992, Lapin est devenu trimestriel à son n° 8 de 1995. Ce rythme soutenu a permis à la génération montante d’alors de donner corps à des œuvres qui figurent parmi les fleurons du renouveau de l’époque : le Pascin de Joann Sfar, le Shenzhen de Guy Delisle, la Guerre d’Alan d’Emmanuel Guibert, le Prophète voilé de David B., les Contures de Mattt Konture n’auraient probablement pas existé sans la dynamique de Lapin… Sans oublié de Persepolis de Marjane Satrapi, dont le premier chapitre est paru dans le n° 25 de Lapin en octobre 1999, dernier numéro apparent de cette formule. La principale raison de l’arrêt de cette première formule (outre qu’elle correspondait à une certaine usure d’énergie, commune à la plupart des revues d’alors) a déjà été souvent rappelée : de nombreux travaux publiés dans Lapin s’apprêtaient à devenir, selon le souhait bien légitime de leurs auteurs, des livres, alors qu’au départ, Lapin se voulait une revue de librairie dont le contenu ne serait pas repris ultérieurement ailleurs. La programmation d’un certain nombre de livres issus des pages de Lapin transformaient la revue en support de prépublication et devenait contradictoire avec sa vocation initiale ».
Olivier Josso
On retrouve dans ce numéro 37 des auteurs confirmés, tels que Ayroles, Baladi, Catherine Meurisse ou Ruppert et Mulot (qui signent la couverture) et une kyrielle de nouveaux dessinateurs. Un bon équilibre entre ces auteurs à découvrir et des valeurs sures. « A travers cette équipe, c’est en fin de compte la politique d’auteur qui a fait l’exigence de l’Association qui retrouve là un second souffle en même temps qu’un retour aux sources ».
Du bel ouvrage !
Ruppert & Mulot
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