Les éditions Cornelius ont la bonne idée d’éditer une Anthologie de l’œuvre de Robert Crumb. Et plutôt que de nous présenter ses œuvres de façon linéaire et chronologique, Jean-Pierre Mercier (co-direction éditoriale) a préféré regrouper ses planches par thèmes. Dans « Amerika », c’est sa veine pamphlétaire qui est mise en avant. « Mes problèmes avec les femmes » aborde, comme son titre l’indique, ses obsessions et ses penchants de pornographe. « Mister Nostalgia » nous fait partager sa passion pour la musique des années 20 (jazz, country… ) ainsi que sa collectionnite aigue de vieux enregistrements vinyls… J’ai une préférence pour ce « Mister Nostalgia », qui comprend surtout un des chef d’œuvres de la narration séquentielle : A short story of America. En quelques dessins, un plan fixe et beaucoup de poésie, Crumb en dit plus sur l’évolution de son pays que des discours d’historiens…
« Depuis le lycée, je suis fasciné par la manière dont le paysage américain a constamment changé, dont on l’a remodelé. En Amérique, rien ne reste identique très longtemps. Il n’y a jamais réellement eu de respect pour les constructions anciennes […] J’étais fasciné par le constant changement de décor en Amérique depuis le XVIIIème siècle, à la différence de l’Europe. Quand on est dans certains coins de Paris, on retrouve le XIXème siècle. En 1890, la 5ème Avenue de New York ressemblait au centre de Paris, avec ses alignements d’immeubles de cette époque, mais il en reste très peu de choses aujourd’hui. Tout a été remplacé. Dessiner Une brève histoire de l’Amérique, c’était un peu une tentative de préserver la mémoire culturelle. Il y a une volonté de continuité, de manière à ce que tout ne se fonde pas dans cet incessant changement dénué de sens. »
Maître incontesté et mondialement reconnu de la bd underground, Crumb est un virtuose du crayon et de la plume. La diversité de ses projets nous démontre qu’il peut absolument TOUT dessiner. Prolifique, Crumb n’a rien perdu de son mordant et de son indépendance d’esprit en plus de quarante ans de carrière… Sans concessions, toujours…
Crumb a influencé plusieurs générations de dessinateurs, alors que son style ne semble pas avoir été directement influencé par quelque dessinateur que se soit (le journal Mad est une référence avérée, mais plutôt pour l’esprit que pour le style). C’est la marque des Géants !
Je suis daccord avec vous monsieur mitchul ! Biz
ça fait plaisir de voir que tu approuves mon cher Vidocq !
On se voit bientôt sur Paris ?
http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/crumb
Ce sera un très bon prétexte, même si on n’en a pas besoin pour se voir…
Je disais justement à Dudu que ça faisait trop longtemps que je ne t’avais pas vu !
Il faudra remédier à cela !
Et Crumb nous en donnera l’occasion !!
J’ai déjeuné chez toi début janvier
Mais c’était court c’est clair…