Les passerelles entre le Rock et la Bande Dessinée existent depuis quelques décennies maintenant, grâce surtout à Metal Hurlant. Ses hors séries « Spécial Rock » concoctés par Manoeuvre, la collection Speed 17 des Humanos, avec des ouvrages sur le Punk, les Sex Pistols… Dans son Rock-City, Serge Clerc utilise les membres de groupes connus (Les Cramps, Dr Feelgood…) comme des héros de BD. Franck Margerin lui, intègre ses personnages dans un univers rock et invente le groupe Ricky Banlieue et ses Riverains…
Cette alliance Rock-BD peut prendre différentes formes. Des dessinateurs qui font de la musique (Denis Twist, Thiriet, Winshluss, Carali et Pixel vengeur…), des musiciens qui se lancent dans la BD, tel Kent. Des dessinateurs qui nous parlent musique (Thierry Guitard, Menu, Luz…), des musiciens qui collaborent avec des dessinateurs (Arthur H et Blain, Dutronc père et fils, l’un avec Fred, l’autre avec une kyrielle de dessinateurs), etc.
Dans la rubrique Mes Disques à Moi du Rock & Folk de juin 2008, JC Menu répond à la question : pourquoi Rock et BD sont-ils fait pour s’entendre ? « Les deux s’appellent contre-culture tout simplement, il faut les découvrir par soi-même. Ces deux sphères m’intéressent. Parfois, elles se rejoignent comme chez Tramber et Jano à l’époque de Métal Hurlant. Si on écoute « In The Flat Field » de Bauhaus et qu’on découvre Elles Sont De Sortie [fanzine Art & BD des années fin 70], il n’y a pas vraiment d’interaction, mais les influences, les images, les atmosphères qui circulent sont les mêmes. A chaque étape de la musique, il y a un renouveau graphique qui fait sens avec tout ça ».
Lock Groove s’inscrit donc dans cette continuité. JC Menu doit pas mal à ces auteurs, ils font parti de la même famille. C’est aussi en celà que l’Association est l’héritière directe des Humanoides Associés !
Menu explique aussi dans Rock & Folk qu’il est copain avec Les Satellites. Il a été chanteur dans une première mouture du groupe, mais n’était pas assez mure pour assumer le rock’n’roll way of life. Il dessinera leurs pochettes ainsi que leur logo. Autre exemple de complémentarité entre Rock et BD.
Ces deux numéros de Lock Groove nous racontent ses souvenirs liés à la musique, ses premiers émois rock (avec les Beatles). Comme son ami Luz et son Claudiquant sur le Dance-Floor, Menu nous propose des chroniques d’albums cultes, des comptes rendus de concert ou de festivals. Mais surtout, il nous fait découvrir ce qu’est le locked groove, le dernier sillon (sans fin) d’un vinyl, qui empêche la tête de lecture de se crasher sur le rond central du disque. Beaucoup de disques en possède, mais peu d’artistes y ont enregistré quelque chose. Les premiers à avoir incéré un locked groove sonore sont les Beatles sur Sergent Pepper. On en trouve aussi sur des disques de Lee Ranaldo (des Sonic Youth) ou des labels Sub Pop et RRRecords. A notre époque du numérique et des mp3, collectionner des vinyls de locked grooves peut paraître un peu snob. C’est aussi une forme de rébellion, venant d’un punk notoire…
Je retrouve avec plaisir la patte si particulière de Menu : son style expressionniste inimitable, un noir et blanc contrasté, son sens aigu des détails, ses reproductions d’après nature (ici, bien évidemment, des pochettes de disques et des chanteurs). Surtout cette sensibilité, authentiquement naïve, du vrai collectionneur passionné ! Menu excelle dans ce genre « carnet d’impressions et de souvenirs »…
Première contribution de Menu à la collection Mimolette, Lock Groove Comix devrait sortir tout les 6 mois (le numéro 3 en mai prochain ?).
yo, amigo! ravis de te revoir dans le virtuamonde…..
a ce que je voit, on parle du même bouquin.
vive jc menu, lui qui transmet ses souvenirs et ses experiences rock n rollienes du siecle passé.
Content de te retrouver également l’ami !
Et oui, j’ai vu ton article tout à l’heure, après avoir posté le mien. Les grands esprits se rencontrent… On aurait des affinités de goûts en matière artistique ? pas vraiment étonnant n’est-ce pas ?