Publié 13 novembre 2008
dans Presse et Revues
Version actuelle
On peut se demander si la présence d’un magazine gratuit dans le milieu éditorial de la BD est une bonne chose ? Je ne suis pas contre les gratuits dans la mesure où ils ne copient pas ce qui se fait déjà. Comme c’est la cas pour Zoo.
Zoo est un magazine d’infos générales sur la BD créé en 2004. Ayant le format d’un quotidien papier, cette première mouture était disponible en kiosque, au prix de 1euro 90. Cette version payante s’est arrêtée en début d’année 2005, après 6 numéros. Zoo réapparait en septembre de la même année, dans sa formule gratuite.
Pensant que cette revue n’existait plus, c’est par hasard, en chinant sur Ebay, que je tombe sur l’annonce d’un des rédacteurs de Zoo, proposant de m’envoyer les deux derniers numéros (au prix des frais de transport). Bonne surprise car j’aimais bien l’esprit, les choix et les critiques de ce journal. Le format a changé (papier glacé, format A4) et je dois dire que de prime abord, on ne le distingue pas trop des revues publicitaires des grandes enseignes culturelles. Mais heureusement, même si la rédaction a changé, le contenu est là. On y trouve pas que de la promo, il y a aussi des interviews et des articles assez complets (sur Munoz, Spiegelman ou Tardi…)
L’originalité, qui explique la gratuité de Zoo, est que chaque numéro (bimestriel) est consultable entièrement sur leur site : http://www.zoolemag.com/
Le redacteur en chef (Olivier Thierry) a souhaité conserver le support papier. Encore un bon exemple de la complémentarité possible entre les deux types de média ! On peut le trouver dans les grandes enseignes ou dans les librairies spécialisées.
Publié 13 novembre 2008
dans Plein les ouies
Bon, il est vrai que j’écoute peu d’artistes français. Et quand c’est le cas, comme avec Air, il s’avère qu’ils chantent en anglais et produisent une musique essentiellement instrumentale !
Air (fleuron de la French Touch) a, dès ce premier album, développé un univers particulier, entre « easy listening », musique de film, pop naïve et musique de relaxation. C’est calme, dansant, planant, stimulant, apaisant. En plongeant dans cette musique, on se laisse porté par notre imagination. Parfaite bande originale de notre propre film mental… Parfait également pour écouter entre amoureux…
Leurs derniers albums sont un peu décevants mais ce Moon Safari est une vraie réussite, un album rempli de perles Pop ! Mentions spéciales pour « la femme d’argent », « all I need » et « le voyage de Penelope » !
Publié 12 novembre 2008
dans Chroniques BD
Attention, chef-d’oeuvre !
Sortie à l’époque dans Métal Hurlant (le meilleur journal BD qu’on ait eu en France), cette saga est le fruit de la collaboration entre deux génies : le dessinateur fou Moebius, alias Jean Giraud, alias Gir (« Arzack », « Blueberry », « le bandard fou »…) et le scénariste non moins fou Jodorowsky (aussi réalisateur, auteur de théatre, mime, romancier, cartomancien, psycho-magicien…
Il fallait bien toute la maëstria d’un Moebius pour mettre en images les délires métaphysiques de Jodo.
John Difool est l’archétype même de l’anti-héros, lache et égoïste. Totalement dépassé par les évênements, il ne comprend absolument rien de ce qui se passe. Il arrive malgré tout à se tirer de ces situations dangereuses (et burlesques) grâce à une chance monstrueuse. Et surtout grâce à un entourage « involontairement » protecteur…
Personnage typiquement « Jodorowskien », Difool semble maitriser sa destinée alors qu’en fait, c’est elle qui le domine. Le tout dans un monde d’anticipation, qui est en fait une satire de notre société moderne. Sachant que cette histoire date de la fin des années 70, ça laisse songeur…
L’Incal est le premier élément de ce qui deviendra le cycle des Méta-Barons. Jodorowsky a continué la série avec Zoran Janjetov (John Difool avant l’Incal) et Juan Gimenez (La Caste des Méta-Barons). Les séries dérivées sont : « Avant l’Incal », « Après L’Incal », « La Caste des Méta-Barons », « Les mystères de L’Incal », « Les Technopères ». Toutes de Jodorowsky…
Publié 11 novembre 2008
dans Plein les mirettes
Cet ouvrage de Charles Brownstein, traduit par Renaud Cerqueux, est un receuil d’entretients entre ces deux monstres du 9ème Art (plus particulièrement du graphic novel) : le maître Will Eisner et son plus fidèle disciple, Frank Miller…
Je suis en train de le terminer et c’est fort intéressant car ces auteurs sont de deux générations différentes, avec une approche et des considérations différentes. Par exemple, les personnages de Miller sont individualistes, violents, très « fin de siècle ». Ceux d’Eisner sont plutôt « d’après-guerre », communautaires et solidaires face à l’adversité. Eisner travaille sur l’aspect théatral des situations. Miller est plus dans une retranscription cinématographique…
On en apprend beaucoup sur ces deux esthètes du noir et blanc. Morceaux choisis… « [...] j’ai davantage l’impression de saisir le lecteur par le revers du veston quand je travaille en noir et blanc, parce que nous sommes seuls. Cela a été une vraie leçon pour moi dans cet album de Batman (Dark Knight), d’apprendre que je ne peux laisser personne d’autre que moi lettrer mon travail. » (Frank Miller)
« Les livres en noir et blanc doivent avoir un contenu parce qu’ils sont « lus ». Par opposition à la couleur, qui est plutôt « absorbée » [rire]. Ce n’est pas un accident si « Un pacte avec Dieu » était en sépia. J’avais le choix de le faire en monochromie ou en bichromie ». (Will Eisner)
Eisner et Miller echangent, autour d’un bon verre, leurs points de vue sur divers sujets tels que le format comics, la création et ses contraintes, le noir et blanc, la censure, etc. Ils sont rarement d’accord sur un thème et c’est très enrichissant pour nous, lecteurs. C’est tout l’intérêt de ce formidable ouvrage !
Quel plus bel hommage pour Miller que d’adapter le Spirit de son ami Eisner. Adaptation réussie ? Verdict le 31 décembre…
Les carnets de la bande dessinée
Publié 9 novembre 2008
dans Plein les ouies
Différent et intelligent, cet album est génial car il est loin des clichés habituels du rap. Il n’y a pas d’ agressivité gratuite ni de message revendicateur. C’est un rap mélodique et funky, au discours humaniste (du country rap comme on disait à l’époque).
Les arrangements sont superbes, le travail des voies excellent et original. Une fois lancé, on ne s’arrête qu’à la fin de cet album, même sans être fan du genre. Un pur moment de plaisir. A ranger dans la même famille que The Roots, A Tribe Called Quest, De La Soul…
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