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Archives pour octobre 2008



POLYDISTORSION – Gus Gus (1997 chez 4AD)

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Collectif islandais composé de 9 artistes d’horizons divers, chanteurs, musiciens, stylistes, vidéastes… On raconte que ce serai lors de la réalisation de la musique de leur film qu’il auraient décidé de produire cet album. A la fois dansant et planant, Polydistorsion est un mélange réussi entre pop, éléctro-funk, musique d’ambiance et sonorité techno. Mais attention, ce n’est pas du sous-Björk !

Gus Gus possède une vraie identité, une vraie originalité, un univers bien à eux. Ce ne sont pas des « faiseurs ». Comme l’explique Stephen, un des membres : « Au début d’un morceau de Gus Gus, il y a toujours une mélodie, le son, le choix des boucles n’intervient qu’après ». ( Magic! #12, mars/avril 1997)

BLACK HOLE – Charles Burns (2006 chez Delcourt)

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Black Hole, où l’art de raconter le malaise de l’adolescence en évitant tout les écueils et clichés habituellement rattachés à ce thème.
L’histoire ne s’attache pas à décrire l’existence d’un seul personnage auquel on pourrait s’identifier facilement, mais à tout un groupe de jeunes (dont les deux principaux narrateurs : Chris et Keith). Ce qui nous évite d’entrer en empathie et permet d’installer une distance nécessaire pour supporter ces ambiances malsaines… Mais le fait que Burns nous décrive la vie de plusieurs ado permet malgré tout l’identification aux personnages car en fonction de nos sensibilités et de nos vécus, on se reconnait au moins dans l’un (ou plusieurs) des protagonistes.

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Ce malaise ambiant, qui transparait tout au long de la lecture de Black Hole, tient à plusieurs choses…
Tout d’abord, cette histoire de mutation – parabole sur la transformation du corps et la découverte de la sexualité…
Cette « crève » qui se transmet sexuellement nous fait bien évidemment songer au virus du Sida. Sauf que les symptômes sont différents pour chacun des individus (du petit signe inaperçu aux malformations les plus visibles). Tous développent un rapport unique à sa mutation (certains l’acceptent plus ou moins bien, d’autres pas du tout). Même s’ils subissent tous plus ou moins la même chose, ils ne le vivent pas de la même façon. Le pire est qu’ils sont dans l’incapacité d’échanger, de partager leurs souffrances. Pour certain, cette solitude est insoutenable…

Sondeur des tourments les plus noirs, Burns sait parfaitement retranscrire nos angoisses et nos pulsions les plus refoulés. Comme dans cette scène associant pulsions sexuelles et angoisse de morcellement, qui symbolise la peur de l’abandon de soi…

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Ou celle-ci qui décrit parfaitement l’angoisse de perte d’identité (devoir « changer de peau » pour devenir adulte)…

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Cette histoire de « peste ado » symbolise la perte de l’innocence, de l’enfance. Elle va à l’encontre de la bonne morale chrétienne qui prône la pureté et la virginité. Devenir adulte, c’est aussi se confronter à ça…
Le contraste entre l’aspect exceptionnel, irrationnel de ces mutations et la banalité du milieu étudiant américain des années 70 créé un décalage qui persiste tout au long de l’histoire. Et on ne sait pas, dans le fond, ce qui est le plus effrayant…

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Le graphisme tout en rondeur, presque de style humoristique détonne face à ce noir et blanc dur, tranchant, expressionniste… Les mises en pages sont d’une grande maitrise. Elles illustrent parfaitement les effets des drogues, les malaises mentaux que ressentent les protagonistes… (La scène d’ouverture quand Keith s’évanoui est remarquable…)
Oui, il se dégage quelque chose d’insidieusement malsain dans le graphisme de Burns.

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Enfin, la narration… Burns joue ici avec le temps. Il le raccourci ou l’étire en usant des ellipses entre deux scènes ou en nous décrivant la même scène de différents point de vue. Il utilise régulièrement les « flash-back » …
Cette altération dans la chronologie des faits illustre assez bien le rapport ambigu au temps, que vivent généralement tous les jeunes : sentiment d’être immortel, vivre au jour le jour, confusion face aux événements passés, projections dans l’avenir difficiles…

Black Hole est une œuvre unique, remarquable, subtile, qui ne peut nous laisser indifférent. Car nous avons tous été ado au moins une fois dans notre vie.

FERRAILLE ILLUSTRE (magazine) – les Requins Marteaux

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Couverture (n°26) de Marc Boutavant

Créée à Albi, l’ancienne revue Ferraille devient Ferraille Illustré à partir du numéro 21 et sort périodiquement (d’abord tous les trimestres, puis ensuite de façon plus aléatoire) dans les kiosques en janvier 2003. Depuis, 7 numéros sont parus, aux éditions « les requins marteaux », label indépendant dans la lignée de « l’Association », « Cornelius » ou « Ego comme X »…
Ces productions indépendantes correspondent à ce qu’on peut appeler la « BD d’auteur », c’est à dire souvent très autobiographique, libre par rapport au codes « classiques » de la BD et très créative dans sa narration. Avec, en plus, beaucoup de fantaisie et d’humour dedans (noir, absurde, débile…
Parmi les collaborateurs de Ferraille, on retrouve des dessinateurs de l’équipe de Fluide Glacial : Blutch, Bouzard, Lindingre, mais aussi des auteurs de l’Oubapo (Ouvroir de Bande-dessinée Potentielle) : Killofer, Trondheim…

Ferraille Illustré se situe donc entre l’humour absurde à la Fluide et les expérimentations artistiques de l’Oubapo (en détournant le style des vieilles pub par exemple). « Beau et con à la fois » comme chantait l’autre.

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Couverture (n°23) de Blutch

Extrait du dernier édito de leur site :
« Mes chers clients, Le nouveau Ferraille Illustré est enfin arrivé ! Cette longue attente qui se voit justifiée par le calibre de ce numéro 27. Une fois encore nous avons réuni des signatures aussi prestigieuses qu’inconnues. Voyez plutôt : Dalle Rive, Varon, Capron, Ravi, Ruppert & Mulot, Druilhe, Winshluss, Lindingre, Aki, Trondheim, Vandermeulen, Durbiano, Nix, Bertoyas, Jossic, Guerse & Pichelin, Shaul, de Poortere, El Don Guillermo, Bolex, Bouzard, Cizo, Khattou, Chaumaz, Blutch, Morvandiau, Pirus, Killofer, Lumineau, Debeurme, Faucompré, Danny Steve, Micol, Delisle, Felder, Kündig, Anouk Ricard, Konradski, Sapin, Bernadou, Méroll Jr et le très regretté Charlie Schlingo.
Quelle liste effarante, n’est-ce pas ? Le nouveau Ferraille Illustré est faramineux, monstrueux, éléphantesque, presque difforme. Pour ne pas dire anormal.
Mais les lecteurs de Ferraille Illustré le savent : il ne faut pas juger sur les apparences ! »
 

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Intégrale n°4

Le dernier Ferraille date de 2006. Une sortie prochaine n’est malheureusement pas prévue. Dommage. Ces numéros, ainsi que l’intégrale (de 870 pages !) peuvent être commandés sur leur superbe site, qui illustre très bien l’esprit et l’humour de Ferraille Illustré : http://supermarcheferraille.free.fr/

 

Entre les murs – Laurent Cantet (2008)

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A mi-chemin entre documentaire et fiction, « Entre les murs » n’est pas une critique du système scolaire, comme peut l’être le « ça commence aujourd’hui » de Tavernier. Ni trop idéaliste, ni trop dramatique, le réalisateur a trouvé le ton juste, sans jugement de valeurs, grâce à cette camera qui colle au plus prêt des personnages. Le « héros » principal de l’histoire, c’est la classe de 4ème, composé d’un prof de français et de ses élèves.
On suit donc le déroulement d’une année scolaire, avec son lot de conseils de classes, de contrôle, de réunions parents-professeurs, de conseils de discipline…

Ce film fait état de l’incommunicabilité entre le monde des ados et celui des adultes, du rôle essentiel du langage, qui est au cœur du film (et du système éducatif) : outil principal du prof (de français de surcroît), joutes verbales… Problème d’interprétation des mots, de sens entre le signifiant et le signifié… Il y a un décalage inévitable entre le langage « oral » des élèves et celui « littéraire » des profs. Cette différence sera toujours source de tentions et d’incompréhension. Car les jeunes doivent faire l’effort de se mettre au niveau du langage des profs, alors que ces derniers ne peuvent se mettre à celui des élèves. Ce n’est pas compatible avec le sens de leur mission. Mais il y a fort heureusement de la transmission et des échanges, même si les deux parties n’en ont pas toujours conscience… Certaines réactions de professeurs peuvent paraitre naïves ou caricaturales, quand par exemple le prof de techno pète les plombs en salle des profs, mais, pour l’avoir vécu, ces réactions sont justes. Le film ne raconte pas l’histoire d’un « super-prof » qui comprendrait tout des jeunes et arrangerait toutes les situations. Non, on voit ici des éducateurs qui doivent composer avec leurs doutes, leurs incertitudes, leurs incompréhensions face à des adolescents tout aussi peu sûr d’eux-mêmes…

Entre les murs est un film sensible, attachant, au ton juste.
Les acteurs-personnages jouent avec sincérité et dégagent une réelle sympathie. Beau film !

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François (Marin) Begaudeau et ses élèves

GOMEZ (Hut records)

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Bring It On 

Excellent groupe anglais (malgré ce que pourrait nous laisser penser son nom) peu connu dans nos contrés, Gomez, c’est trois chanteurs-guitaristes, un batteur et un bassiste qui produisent une musique pop-rock, teintée de Jazz, de Folk ou d’électro. Il n’y a pas de leader vocal, Ben Ottewell (dont la voix ressemble beaucoup à Eddie Vedder de Pearl Jam), Ian Ball et Tom Gray alternent au chant quasiment à chaque morceau, mais savent aussi créer des harmoniques de voix magnifiques…

Depuis 1998, ils sortent quasiment un album par an. Huit en huit ans d’existence (cinq créations, deux « faces B & raretés » et un live, sans compter les nombreux maxis)! Cette productivité n’enlève rien à la qualité de leurs albums. Gomez est un groupe qui mûrit au fil du temps, maîtrisant de mieux en mieux leurs instruments, cherchant toujours à évoluer. Bien sûr, leur style particulier est reconnaissable mais ils savent s’aventurer dans des domaines à priori éloignés de leur univers (comme sur l’album « in our gun »), tout en restant cohérent.

Pour découvrir Gomez, rien de mieux que d’écouter leur deux premiers albums : Le très pop « Bring it on » et le plutôt rock « liquid skin ».

 

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Liquid Skin

La grande majorité de leurs pochettes sont des reproductions de superbes tableaux de Reggie Pedro ou de Jonathan Purday.Site officieL

 

 

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