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Archives pour octobre 2008



PILOTE (magazine) – Editions Dargaud

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Couverture de Giraud (2008)

Pilote fut créé en 1959, par le chef du service de presse de Radio-Luxembourg. Ce dernier, voulant lancer sur le marché un « Paris-Match » pour jeunes, fait appel à de jeunes auteurs : Charlier, Uderzo et Goscinny, qui revient des USA où il a collaboré avec l’équipe du journal MAD !..  » Nous voulions faire un journal s’adressant à des adolescents et pas à de jeunes enfants. Pour cela nous avons fait appel à des journalistes de la « grande presse », dont beaucoup émanaient, bien sur, de Radio-Luxembourg (Jean Carlier, Lucien Barnier…), et non pas à des spécialistes de la presse des « petits ». Et il fallait créer des nouvelles séries : Charlier et Uderzo ont fait « Michel Tanguy », Uderzo et moi devions faire quelque chose… Nous avons cherché et nous avons trouvé « Astérix »… » (Goscinny in Pilote spécial 30 ans)

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Couverture de Gotlib

En 1961, Georges Dargaud rachète le journal et nomme Goscinny et Charlier comme co-rédacteur en chef en 1963. Cette année là et dans les années qui suivent, Blueberry, Achille Talon, le Grand Duduche, Fred, Gotlib, Reiser, Gébé, Mandryka, Christin, Mézières, Lob, Gigi, Pichard, Forest, Goetzinger, accompagnés de beaucoup d’autres, rejoignent l’équipe. En 1966, en deux semaines, on vend 600 000 exemplaires de l’album Asterix chez les bretons (le premier de la série avait été tiré à 6000 exemplaires). On n’ avait jamais vu un tel engouement pour la Bande Dessinée (Asterix fait même la couverture de l’Express, une première pour un héros de BD). Pilote est plus que jamais « le journal d’Asterix et Obelix » !

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L’équipe de Pilote croquée par Alexis

En mai 1968, alors que le succès est là, Pilote est secoué lui aussi par la révolte qui agite le pays. Quelques dessinateurs impétueux (menés pas Giraud) décident de traduire Goscinny et Charlier devant un pseudo-tribunal de la plume et du pinceau. Leur seul tord en fait, est d’être de l’ancienne génération. Car avec le recul, il parrait un peu stupide de reprocher à Goscinny d’être un réac, quand on voit les risques qu’il à oser prendre en éditant tous ces auteurs anti-conformistes. Ça s’arrangera, mais Goscinny en fut durablement blessé. Cette épreuve passé, le journal (« qui s’amuse à réfléchir ») devient de plus en plus riche. A la rédaction, tout le monde est amoureux de Clair Bretécher. Les albums se succèdent. Morris arrive. William Vance illustre Bob Morane. Druillet fait exploser les pages. Tardi passe. F’Murrr entre. Clavé, Solé, Alexis, Petillon, Patrice Leconte sont là. Godard et Ribera aussi. Bilal, 19 ans, gagne un concours organisé par Pilote et commence à collaborer aux pages d’actualités.

En 1974, Pilote devient mensuel. René Goscinny disparaît en 1977… Charlier s’est éloigné. Suivront cependant des années qui verront s’ajouter sur le livre d’or des éditions Dargaud les signatures de Loisel, Cothias, Blanc-Dumont, Lauzier, Régis Franc, Caza, Rodolphe, Baru, Cabanes, Boucq, Martin Veyron, Jean-Claude Denis, Hugot Pratt, Rivière, Floc’h, d’Autheman et de bien d’autres, y compris celle de Pierre Desproges.

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En septembre 1978, le numéro 53 de Pilote défraie la chronique par une couverture épurée, presque vidée, au titre provocateur : « Pilote n’est plus un journal ». La commission paritaire des publications et des agences de presse a en effet radié Pilote, sans aucun avertissement préalable, au motif d’un manque de respect permanent à l’égard des gouvernants. Une censure, donc, ou, comme l’explique Guy Vidal dans son éditorial, « un assassinat par le fric ». Devant la levée de bouclier de la presse, la commission paritaire fait finalement machine arrière. En février 1979, la commission paritaire admet la bande dessinée comme un moyen d’expression à part entière. Aux milieu des années 80, Charlie Mensuel rejoint Pilote. En 1986, les deux titres fusionnent. En novembre 1989, Pilote cesse de paraître. En juillet 1990, Georges Dargaud meurt. Une époque se termine… (historique tiré en parti du Catalogue Dargaud 2007)

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Mezieres

Formidable auteur, scenariste, dialoguiste et créateur d’univers, Goscinny fut surtout un rédacteur en chef génial. Il a donné sa chance à de nombreux jeunes dessinateurs qui deviendront des géants de la Bande Dessinée française : Jean Giraud-Moebius, Cabu, Gotlib, Druillet, Bretecher, Mandryka, Fred, Alexis, et tant d’autres… Même s’il n’aimait pas le style d’un dessinateur, Goscinny le diffusait, car il sentait que les lecteurs pouvaient accrocher. Il laissait le temps à une série pour trouver son public. Il savait prendre des risques afin de proposer des choses nouvelles à ses lecteurs…Par exemple, quand il lance Philemon de Fred en 1966, la série fait un bide total. La rédaction croule littéralement sous les lettres de lecteurs mécontents et indignés de voir une série « mal déssinée » et « sans queue ni tête » dans leur journal préféré (chaque année Pilote organisait un référendum auprès de ses lecteurs pour établir le palmarès des meilleures séries, Philémon à du finir bon dernier…). Quand on constate maintenant le succès justifié de cette série et le génie reconnu de Fred, on ne peut qu’applaudir Goscinny pour son talent de découvreur et sa tenacité ! Les exemples de ce type (avec Gotlib, Druillet, Reiser…) ne manquent pas.
Ce qui fait de Goscinny l’homme le plus important de la bande dessinée française. Et Pilote, LA revue de Bande Dessinée !

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Sempé, Goscinny, Uderzo et Charlier

Tout Pilote sur http://www.bdoubliees.com/journalpilote/annees/index.html

TO BRING YOU MY LOVE – Polly Jane Harvey (1995 Island Records)

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Aaah PJ Harvey ! quelle classe !

J’ai vraiment accroché à partir de cet album qui depuis, est devenu un Classique des années 90. On y trouve surtout des morceaux de blues minimaliste (« to bring you my love », « working for the man », « teclo » ou « I think I’m a mother ») mais aussi de rock indus (« meet ze monsta », « long snake moan »), une sorte de rock-flamenco (« send his love to me ») et surtout de magnifiques chansons pop vénéneuses (« C’mon billy », « down by the water » et « the dancer »). Un album riche (malgrès le minimalisme ambiant), fort (malgrès la fragilité de la voix) et beau !
Voici un extrait du Poulpe (« la petite écuyère a cafté ») de J.B Pouy, qui nous en dit beaucoup sur PJ :  » En sortant du Balto, il fit un détour par le juke-box, d’où sortait une voix incroyable, immature et apprivoisée en même temps, une musique magnifique, lourde, simple, un trauma plus qu’une émotion. Un type était accoudé près de l’appareil. — C’est Green Day ? demanda sûr de lui Gabriel. Le jeune homme le regarda comme si on venait de lui dire que Balladur reformait Nirvana. — Non. vous vous foutez de moi ? C’est PJ Harvey. The Dancer. Le plus beau morceau de l’année. — Ah ! « 

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TOUS COUPABLES ! – Collectif (2007 Editions du Faciès)

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Personne n’a pu échapper à l’affaire des caricatures et au procès intenté contre Charlie Hebdo par les deux principales organisations officielles de l’islam en France (le Recteur de la Grande Mosquée de Paris et l’UOIF).
Tous les défenseurs de la liberté d’expression (de tout bord politique) se sont exprimé sur cette affaire et ont soutenu quasi-unanimement l’équipe de Charlie. Sarkozy lui même préfère « un excès de caricature à l’absence de caricature » ! Le procès s’est conclu par la relaxe et le rejet des demandes des parties civiles, et on ne peut que s’en réjouir.
La caricature politique a semble-t-elle, encore de beau jours devant elle : « Il y a une tradition qui est celle de la caricature et de la critique et je ne suis pas prêt à transiger avec cette tradition » (N.Sarkozy).
Et bien ça, on peut en douter !

En effet, après la parution en 2001 du livre : « VOS PAPIERS ! Que faire face à la Police ? » ont été condamnés, le 18 janvier 2007 :
- Le dessinateur Placid, à 500 euros d’amende, pour « injures publiques envers une administration publique, en l’occurrence la police nationale », pour avoir dessiné un policier, aux traits jugés porcins, en couverture de l’ouvrage.
- L’auteur du texte, Clément Schouler, magistrat, membre du syndicat de la magistrature, à 800 euros d’ amende, pour « diffamation publique envers une administration publique, en l’ occurrence la police nationale », pour avoir écrit cette phrase dans l’introduction : « les contrôles d’identité au faciès, bien que prohibés par la loi, sont non seulement monnaie courante, mais se multiplient ».
- L’éditeur, Michel Sitbon (L’Esprit Frappeur), à 1000 euros d’amende pour complicité avec Placid dans le délit d’injure, et complicité avec Clément Schouler dans la délit de diffamation.

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l’objet du délit…

Cette condamnation fait suite à la plainte déposée par Daniel Vaillant, es-qualité ministre de l’interieur. Plainte relayée par les ministères Sarkozy, puis Villepin, puis Sarkozy.
En réaction à cette condamnation, une trentaines d’éditeurs indépendants (dont entre autres, L’Association, Cornélius, Tête Rock Underground, Les Requins Marteaux et bien sur, L’Esprit Frappeur…) décident de créer un ouvrage collectif, aux Editions du Faciès, regroupant les réactions de soutient et de contestation de divers dessinateurs, photographes, artistes, auteurs et éditeurs. 400 pages de rébellion comme il est indiqué sur la couverture de l’ouvrage.
Sont présents, des dessinateurs de presse et de BD confirmés (Caza, Margerin, Charb, Luz, JC.Denis, Tignous, Chelton, Menu…) et des amateurs/fanzineux (on y retrouve Chester, par exemple).
Voici un extrait de l’appel lancé par Férid Kaddour, l’éditeur de l’ouvrage Tous Coupables !

Considérant qu’il s’agit d’une triple atteinte à trois libertés fondamentales que sont la liberté de création, la liberté d’information et la liberté d’édition, nous invitons ici tous les dessinateurs, photographes, artistes, journalistes, auteurs et éditeurs à travailler sur les thèmes développés par l’accusation : policier caricaturés et animalisés, pratique du contrôle au faciès. Ces textes et dessins seront publiés dans un livre qui devrait rendre chacun de nous prévenu du délit de diffamation pour qui évoque la banale réalité des contrôles au faciès, ou prévenu du délit d’injure pour qui dessine un policier trop stylisé.
Ce livre sera publié par un collectif d’éditeurs, qui devraient donc eux aussi être prévenus de complicité pour ces deux délits, injure et diffamation.
source

Il faut donc acheter cet ouvrage (16 euros) afin de soutenir et venir en aide aux 3 condamnés. Surtout Michel Sitbon qui est à deux doigts de déposer le bilan. Car même si le livre (ainsi que son catalogue) n’est pas inderdit, plus aucun libraire ne prend le risque de le distribuer…

Se procurer ce livre est plus qu’un achat culturel, c’ est réellement un acte de rébellion car nous devenons complices des « méfaits » des auteurs !
Outre le bouquin, un site de soutient s’est créé sur lequel on peut laisser un commentaire. La page est longue à télécharger car le site recueil un très grand nombres de dessins et photos : Nous sommes tous des cochons

Petit florilège…

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Lionel Larcheveque

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Adrienne & Barman

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Besseron

Je vous incite à mirer cette super émission de ZaleaTV, dans laquelle Placid et Sitbon s’expriment pleinement sur cette affaire : http://www.zalea.org/spip.php?article1272

O’Brother, Where Art Thou ? – Soundtrack (2000 Universal Music)

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Pas vraiment une musique de film au sens propre du terme, la B.O. de O’ Brother est plutôt une compilation de chansons appartenant au patrimoine folklorique des états-unis. On a vraiment l’impression de découvrir les fondements même du Blues, du Gospel ou de la Country… Comme par exemple, sur le morceau d’ouverture « Po Lazuras » de James Carter & the Prisoners, un Gospel dans lequel la rythmique est marquée par le bruit des marteaux frappant la pierre. Les frères Coen ont réalisé un remarquable travail de recherche pour constituer cette B.O., élément principal de ce film génial. Un document sur l’origine de la musique américaine à posséder !

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Les Petits Riens de Lewis Trondheim (2006/2007/2008 – Delcourt/Shampooing)

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Le prolifique Trondheim sort en ce moment ses « petits rien » (le n°3 vient de sortir). Encore une série autobiographique me direz-vous. En effet. Mais à la différence de ces autres récits personnels, Trondheim s’attarde ici sur ces petits détails sans intérêts qui pimentent et donnent tout son sel à la vie de tout les jours. Détails a priori sans importances, mais pas si anodins que cela. Qu’il soit en voyage professionnel, à sa table de travail ou avec sa famille, il nous fait partager ses impressions, ses réflexions, ses névroses (comme tout auteur auto-bio qui se respecte) sur des sujets aussi divers que ses chats, un bananier, le chicungunia, l’avion, le festival d’Angoulême…

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Son dessin est plus précis, fouillé, détaillé… Tout en gardant la spontanéité, la fraicheur d’un croquis pris sur le vif. Ses couleurs aquarelles sont magnifiques (ses gammes de verts, d’ocres ou de bleus sont d’une subtile intensité). Auteur et scénariste de grande qualité, Trondheim m’a toujours donné l’impression de mettre son dessin au service de son histoire. Avec ces « petits riens », il semble privilégier avant tout le graphisme, les couleurs… Pour notre plus grand plaisir, il prend le temps de s’arrêter sur un bed and breakfast d’Afrique du sud, sur l’ancien palais du dictateur Ceausescu, Hong Kong Park, le Real Jardin Botanico, le château de Nantes…

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Ce qui nous différencie d’un véritable auteur tel que Trondheim, c’est qu’il reussi à rendre passionnant ces petits riens qu’on considère dans notre vie quotidienne comme ennuyeux et sans intérêts. Et cela grâce à ses talents de conteur et dessinateur, son point de vue poétique, impressionniste, son humour… C’est beau, léger… Ca change des récits autobiographiques trop souvent dramatiques…

Les petits riens de Lewis Trondheim

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