Le prolifique Trondheim sort en ce moment ses « petits rien » (le n°3 vient de sortir). Encore une série autobiographique me direz-vous. En effet. Mais à la différence de ces autres récits personnels, Trondheim s’attarde ici sur ces petits détails sans intérêts qui pimentent et donnent tout son sel à la vie de tout les jours. Détails a priori sans importances, mais pas si anodins que cela. Qu’il soit en voyage professionnel, à sa table de travail ou avec sa famille, il nous fait partager ses impressions, ses réflexions, ses névroses (comme tout auteur auto-bio qui se respecte) sur des sujets aussi divers que ses chats, un bananier, le chicungunia, l’avion, le festival d’Angoulême…
Son dessin est plus précis, fouillé, détaillé… Tout en gardant la spontanéité, la fraicheur d’un croquis pris sur le vif. Ses couleurs aquarelles sont magnifiques (ses gammes de verts, d’ocres ou de bleus sont d’une subtile intensité). Auteur et scénariste de grande qualité, Trondheim m’a toujours donné l’impression de mettre son dessin au service de son histoire. Avec ces « petits riens », il semble privilégier avant tout le graphisme, les couleurs… Pour notre plus grand plaisir, il prend le temps de s’arrêter sur un bed and breakfast d’Afrique du sud, sur l’ancien palais du dictateur Ceausescu, Hong Kong Park, le Real Jardin Botanico, le château de Nantes…
Ce qui nous différencie d’un véritable auteur tel que Trondheim, c’est qu’il reussi à rendre passionnant ces petits riens qu’on considère dans notre vie quotidienne comme ennuyeux et sans intérêts. Et cela grâce à ses talents de conteur et dessinateur, son point de vue poétique, impressionniste, son humour… C’est beau, léger… Ca change des récits autobiographiques trop souvent dramatiques…
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