Caza fait parti du club assez fermé des grands dessinateurs français de science-fiction, au côté des Druillet, Mézières, Gillon, Moebius et autres Bilal… Peut être un peu moins connu du grand public, son œuvre remarquable n’en demeure pas moins une référence incontournable de la BD SF : « Le monde d’Arkadi », « l’Oiseau Poussière », « Scènes de la vie de banlieue »… Caza est aussi un immense illustrateur (quasiment toutes les couvertures de J’ai lu SF, c’est lui!)
Dans sa série des « Scènes de la vie de banlieue » (créées vers 1975 dans Pilote), Caza réussi le croisement improbable entre Philip K. Dick et les Bidochons. Alliant ambiance d’anticipation parano et humour satirique, le tout sur fond de discours « baba-écolo-soixante-huitard ». Un excellent témoignage de cette époque utopique et contestataire…
Autobiographique et fantastique, Caza y joue son propre rôle de dessinateur-rêveur qui se retrouve prisonnier de la société de consommation et de l’urbanisme galopant… Devant cohabiter avec ces monstres que sont les français moyens (Marcel Miquelon et sa famille). « Enfermé » au dernier étage d’une tour, ses planches (souvent de grandes compositions, comme on en trouvait à l’époque) sont autant de messages envoyés à la mer par un naufragé… Un naufragé à l’imagination débridé et à l’humour ravageur. Un Chef d’œuvre qui reste malheureusement d’actualité !
L’intégrale est sorti il y a peu (2003) aux Humanoïdes Associés…
Magnifique article, merci, j’ai découvert les scènes de la vie de banlieue dans les pilotes de mon père, et je me souviens d’un fou-rire monumental avec l’histoire du monstre fait d’ordure et la crotte de nez finale!
Oui, le fameux Homo-détritus !
Et merci pour le compliment…